Football Club Etoile Schirrhein

[Its_me]

Juste des fous

« Quand tout est impossible, il faut rendre les choses possibles », avait dit Hervé Sturm à  ses joueurs juste avant le match, citant au passage Martin Luther King. Et puis, voilà ...
Quelques heures plus tard, alors que le grand Auvergnat s'était caché dans son vestiaire soudain trop exigu, le petit Alsacien courait comme un fou sur une pelouse devenue là  aussi trop exiguë pour exprimer sa joie.
Parce que les Schirrheinois ont réalisé un truc de fou et il n'y a que les fous pour réaliser des trucs de malades.
Ces gars-là , mesdames et messieurs, vous allez les croiser dans votre entreprise - ils sont affûteurs (Balieux, Roth, Granmasson), électriciens (Rischmann), soudeur (Lerché), couvreur (Bonelli), agent de production (Eckert) ou régleur (Sortelle) -, dans votre école - ils sont professeurs (Hantz et Sturm) ou étudiants (J. Martzolff) - ou ailleurs, dans une banque par exemple pour Marty.

Collez-leur une bise sur la joue

Vous leur achèterez une véranda (Berling) ou des pneus (Heit). Vous aurez même un sourire quand le policier municipal (Ighli) vous collera une contravention. Il viendra à  domicile quand votre chauffage éternuera (Courdavault). Y a même des gars carrés comme des montagnes qui travaillent dans le BTP (R. Martzolff) ou qui passent leur vie au volant d'un poids lourd (Kettering).
Sérieusement, quand vous les croiserez, collez-leur une bise sur la joue de notre part. Parce que des fous comme ça, ça se respecte même s'ils n'ont pas encore conscience de ce qu'ils ont réalisé.
Ils sont juste entrés dans la légende de la plus prestigieuse épreuve de France. Juste ça, juste des fous...

[argueti]

Schirrhein dans la légende

Didier Ollé-Nicolle, l'entraîneur de Clermont, n'avait jamais gagné au Parc des Sports de Haguenau. Avec Raon-L'Etape, dont il fut longtemps l'entraîneur, il s'était régulièrement cassé les dents sur le club local. Il avait volontairement décidé de ne rien en dire à  ses joueurs, histoire d'éviter une quelconque pression supplémentaire.

Scénario catastrophe

D'ailleurs, le mot d'ordre est clair avant le match : « Jouer à  fond avec les meilleurs joueurs ». Ce sont donc huit des onze titulaires du dernier match de Ligue 2 de Clermont qui débutent le match. Du côté de Schirrhein, l'objectif est avant tout de réussir l'événement pour lequel une bonne centaine de bénévoles a été mobilisée. « Je n'ai pas encore rencontré Miss France qui doit faire le tirage au sort des 16es de finale, alors pourquoi pas ? », indique, dans un sourire, Pierre Dillinger, le président de Schirrhein avant le match. Jusqu'à  samedi, trois équipes seulement, dans toute l'histoire de la Coupe de France, avaient réussi à  balayer cinq divisions d'écart. Après une première frappe d'Ighli (3e), les Auvergnats entament une période solide de domination sans partage, logiquement ponctuée par un but. Douillard s'échappe côté gauche et son centre tendu trouvait Grougi au 2e poteau. Son plat du pied ne laisse aucune chance à  Kettering (0-1, 15e). Le pire scénario pour le club alsacien, petit Poucet des 32es de finale. Pourtant, fidèle à  ses principes, l'équipe d'Hervé Sturm tente de répondre par le jeu. Un jeu au sol, bien léché. Sans être véritablement dangereux, les coéquipiers de Granmasson viennent taquiner Fabre, obligé de s'employer sur trois corners de rang.

Fabre relance Schirrhein

Sur l'un d'eux, Clermont part en contre. Berling oublie de dégager et Murcy récupère la balle. Son centre trouve la tête de Poté qui bat Kettering de près (2-0, 37e). Bien sûr, les 5000 spectateurs du Parc des Sports craignent alors un chemin de croix pour leurs protégés. Mais c'est ignorer l'étonnante force de caractère de cette équipe schirrheinoise. Au retour des vestiaires, Balieux et les siens remettent le couvert, s'appliquent sans paniquer et posent quelques banderilles. Sans plus. À l'heure de jeu, les plus optimistes se disent que la défaite serait finalement avec les honneurs et la manière. C'est là  que Fabre se décide à  donner un coup de pouce au destin. Pour éviter un corner, le portier puydomois tacle le ballon directement sur… Ighli. Le centre de ce dernier trouve Wagner qui réduit le score (1-2, 64e). Rien d'alarmant encore pour Clermont. Sauf que le petit Poucet a chaussé des bottes de sept lieues en cette fin de match, histoire d'entamer le plus beau quart d'heure de l'histoire du club. Arnaud Marty, 36 ans à  peine, réussit une reprise de volée exceptionnelle pour ramener sa formation à  hauteur (2-2, 72e). Puis, poussé par un public étourdi de bonheur, Martzolff y va d'une demi-volée pleine lucarne sur un ballon mal repoussé (3-2, 81e) avant que Guillaume Roth, idéalement lancé par Marty, ne vienne battre Fabre en un contre un (4-2, 85e) et faire chavirer un stade tout entier. Le match n'est même pas encore terminé que les joueurs alsaciens multiplient les accolades sur le terrain. Sébastien Moreira libère alors une impressionnante liesse qui dure plusieurs minutes. Les Clermontois, eux, sont, depuis bien longtemps, rentrés silencieusement au vestiaire. Didier Ollé-Nicolle n'a toujours pas gagné à  Haguenau. Pierre Dillinger, lui, verra bien Miss France ce soir pour le tirage au sort des 16es de finale.

Stéphane Heili

[Manu]

[Its_me]

Paroles
- Bruno GROUGI (Clermont) : « On était à  côté de nos pompes. A 2-0, on pensait avoir fait le plus dur et on a fait n'importe quoi. Ils nous ont mangés. Schirrhein était loin de son niveau de district et nous loin de notre niveau habituel. Félicitations à  eux. »

- Guillaume ROTH (Schirrhein) : « C'est magique ! Comme je le disais avant le match, un 32e de finale, ça ne se joue pas, ça se gagne ! Et c'est fait, c'est incroyable ».

- Sylvain KETTERING (Schirrhein) : « Honnêtement, à  2-0 à  la mi-temps, certains, et moi le premier, n'y croyaient plus. Mais on est rentré sur le terrain en se disant qu'on n'avait plus rien à  perdre et au final on domine pendant 45 minutes. On tire deux fois, ça rentre deux fois. A partir de là , on ne pouvait plus perdre. »

- Saïd IGHLI (Schirrhein) : « Même si nous étions menés 2-0, j'y croyais encore. On vit un moment rare, magique. »

- Maxime BALIEUX (Schirrhein) : « J'ai du mal à  réaliser que nous allons jouer un 16e de finale. C'est exceptionnel. »

[Manu]

[argueti]

Tous ces gens qui applaudissent ... avec des gants, c'est beau

[Manu]

Le résumé audio : http://dnaudio.dna.fr/podcast.php?id=36

[D520]

lu dans l'Equipa papier de ce matin :" le club-house plein dès 18 h 30 , les sirènes y ont résonné jusqu'a 21 h30 et 7 fûts de bière de 50 L y sont passé"

[supppourtjs]

J'aurais bien aimé lire une reaction de JMF ou de Ginestet.

[Manu]

Ginestet était le stade je crois... Furlan lui a trouvé cette joie "pathétique"...