dna a écrit :le club strasbourgeois a sollicité une dérogation Le Racing espère pouvoir accueillir plus de 5000 spectateurs, le 30 août, pour la venue de Nice
S’il entame sa saison loin de la Meinau, le 23 août à Lorient, le Racing va revenir “à la maison” avant la fin du mois, dans un stade dont la jauge est limitée à 5 000 personnes. Le club espère pouvoir desserrer un peu l’étau d’ici-là. La balle est dans le camp des services de l’État.
« You’ll never walk alone ». La chanson rendue populaire par les Reds de Liverpool et qui s’affiche en lettres d’or à l’entrée d’Anfield vaut aussi pour Strasbourg.
À la Meinau, les hommes de Thierry Laurey n’ont pas envie de marcher seuls. Ils comptent sur le soutien de leur fidèle public – désigné au printemps dernier comme étant le meilleur de France pour la deuxième année de suite par la LFP – pour entamer la nouvelle saison par le bon bout.
« Jouer avec le plus de spectateurs possible dans les meilleures conditions de sécurité »
« Entre jouer à domicile devant des tribunes vides ou sans ambiance et ne pas jouer du tout, franchement, j’hésite », lâche Dimitri Liénard, le milieu offensif des Bleus qui soigne actuellement une cheville endolorie mais qui « entre en transe » quand la Meinau est en feu.
Son entraîneur déplore aussi l’inéluctable « manque de public dans l’immédiat » qui va déboucher sur un « championnat un peu différent dès le départ ». « Sans être féru de stats, on constate quand même que les équipes qui jouent à l’extérieur dans des stades vides sont beaucoup plus performantes qu’en temps normal », précise Thierry Laurey.
En cette période de rebond de l’épidémie de coronavirus, il n’est toutefois pas question de jouer à huis clos, comme c’est le cas actuellement à Lisbonne pour le “Final 8” de la Ligue des champions.
En France, la jauge est limitée à 5 000 personnes, un décret initialement applicable jusqu’à la fin du mois et que le Premier ministre Jean Castex a prolongé jusqu’à fin octobre. Pour le Racing, ce sont ainsi quatre matches – Nice, Dijon, Lille, Lyon – qui sont impactés.
« On a le souhait que le sport puisse reprendre de manière populaire, même si c’est dans des jauges réduites, expliquait jeudi au micro de France Inter la ministre déléguée chargée des sports, Roxana Maracineanu. Mais on laisse aussi la possibilité aux préfectures de resserrer ou de desserrer les restrictions en fonction de la situation sanitaire de chaque territoire. »
Pour augmenter la jauge, charge à chaque club de faire la démarche auprès des services de l’État. Le président de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, a fait le « choix responsable d’être à huis clos » pour l’ouverture de la saison contre Lens, dimanche 23 août, en raison d’une « propagation du virus observée dans une région très touristique ».
À Marseille, a contrario, on milite pour accueillir Saint-Étienne vendredi prochain devant 20 000 spectateurs, la configuration du Vélodrome permettant selon le club phocéen d’isoler les quatre tribunes qui pourraient ainsi contenir chacune 5 000 personnes.
Et au Racing, qui retrouvera la Meinau le dimanche 30 août (17h) pour la venue de Nice ? « On souhaite jouer avec le plus de spectateurs possible dans les meilleures conditions de sécurité », dit Alain Plet, le directeur général adjoint du club qui a sollicité une dérogation en ce sens. « La demande est actuellement instruite en lien étroit avec les services de l’ARS (Agence régionale de la santé) », fait-on savoir au cabinet de la préfète, Josiane Chevalier.
Le club strasbourgeois n’a pas évoqué de chiffres. Mais au regard de la configuration de la Meinau – les tribunes “debout” sont condamnées, à savoir la Ouest haute et les populaires – une jauge autour de 12 000 places peut être envisagée.
Concernant le protocole établi par l’ARS, le Racing estime être dans les clous. À la Meinau, la signalétique est d’ailleurs déjà en place afin de guider les spectateurs selon un sens de circulation établi. « Tout était en place pour la Journée des supporters, que l’on a hélas dû annuler (en raison de l’irruption du Covid-19 au sein de l’effectif en début de mois) , déplore Alain Plet. Cela aurait permis d’éprouver notre savoir-faire, mais aussi de mettre le doigt sur d’éventuelles failles. On n’a pas pu passer ce test. À nous de redoubler de vigilance. »
Le Racing espère désormais être rapidement fixé. « Il faut que l’on sache où placer le curseur par rapport à nos abonnés, qui reviennent en nombre (ils étaient plus de 19 000 l’an dernier) , insiste le directeur général adjoint. On a mis en place un système où la priorité est accordée à l’ancienneté. Mais ce n’est pas pareil de pouvoir accueillir 5 000 personnes ou le double. Je suis raisonnablement confiant. Les gens ont besoin de sortir de la sinistrose ambiante. Or le foot est là pour procurer du bonheur… »
« Ce sera une autre forme de football, mais ça reste du football »
Quoi qu’il advienne, les travées seront moins animées qu’à l’accoutumée. Les UB 90 ont déjà fait savoir qu’ils ne retourneront pas au stade tant que les restrictions ne seront pas levées. Le “mur bleu” vole ainsi en éclats. Et c’est un début de saison globalement tristounet qui se dessine.
« Ce sera une autre forme de football, mais ça reste du football, il faudra y faire attention, en étant maître de son jeu et de ses émotions », conclut Thierry Laurey. À la Meinau, les Bleus ne marcheront pas seuls. Mais ils ne seront pas non plus portés par la foule.