dna a écrit :Un double but
Convoqué pour la première fois en sélection du Cameroun, Stéphane Bahoken, qui vient d’égaler contre Monaco son record en une saison (7 buts officiels), espère y faire son trou. Libre le 30 juin, il aspire aussi à rester en Ligue 1. Au Racing, qui souhaite le prolonger, ou ailleurs.
Il a marqué. Des buts. Les esprits aussi. Cette saison, Stéphane Bahoken a eu la bonne idée de se projeter dans la lumière lors de matches à forte exposition.
Le 2 décembre, il a offert la victoire au Racing face au PSG, battu pour la première fois en 2017-2018 (2-1). Le 17 février, il a récidivé à Paris, malgré la défaite (5-2). Puis vendredi à la Meinau, il a égalisé contre Monaco et redonné aux Bleus un espoir vite douché par l’ASM (1-3). Il a aussi inscrit le but du succès contre Rennes le 18 novembre (2-1) et ouvert dès la 2e minute le chemin d’un triomphe à Bordeaux le 8 décembre (3-0).
Laurey : « On le paie pour marquer »
Ses cinq buts en 17 matches de Ligue 1 (10 titularisations) font de lui le meilleur buteur du RCS avec Jean-Eudes Aholou. S’y ajoutent les deux marqués en 16es de finale de coupe de la Ligue contre Saint-Étienne (1-1, 5 tab à 4) et en 32e de Coupe de France face à Dijon (3-2 ap).
Ainsi, il a déjà égalé son meilleur total en une saison (sept aussi en 2016-2017). « Ça fait plaisir. Mais il faut que j’essaie d’en planter le plus possible pour l’équipe et pour moi. Mon temps de jeu est en hausse ces derniers temps. Je dois le concrétiser en étant plus décisif. »
Son efficacité n’est pas passée inaperçue. Notamment aux yeux de Thierry Laurey qui l’avait peu aligné durant la première partie de saison. « Il marque, mais on le paie pour ça, nuance le coach. Contre Monaco, il a été très bien et a fait un gros match. Mais à Caen, il avait été plus que moyen. Je le lui avais dit. Son problème, c’est que c’est quelquefois un peu fluctuant. Il a des petits oublis. À lui de travailler là-dessus. Il le sait. On compte sur lui parce que lorsqu’il est à 100 %, c’est un garçon intéressant qui marque. »
Dans les pas de son père
À la remarque de son entraîneur sur sa relative inconstance, l’ex-Niçois pourrait opposer un temps de jeu trop fluctuant. Mais non.
« Je ne sais pas si ça joue sur ma régularité. En fait, nos matches sont très différents. Contre Monaco, on a joué libéré, tenté, osé. Tout le monde en tire profit. À Caen et avant parfois, ce n’était pas le cas. À moi d’apprendre, dans les matches difficiles face à nos concurrents directs, à avoir la même régularité que face aux gros. »
Dans huit jours, Stéphane Bahoken marchera sur les traces de son père Paul, international camerounais dans les années 70 et 80. « J’ai reçu une convocation en équipe du Cameroun pour un match amical au Koweït le 25 mars. »
Il y a peu, il avait honoré l’invitation de Samuel Eto’o et du directeur de la Fédération camerounaise. « Ils ont réuni six ou sept joueurs à Paris pour leur dire qu’ils veulent donner un nouvel élan à la sélection. Pour moi, l’équipe de France, c’est mort ( rires ). Alors, le choix s’est fait naturellement. C’est un honneur et une reconnaissance du travail accompli. Ces dernières années, je suis monté de division en division. C’est une première sélection. À moi de faire en sorte qu’il y en ait d’autres. »
Sa fin de saison s’annonce donc chargée. Elle dessinera les contours de son avenir. En fin de contrat, le futur Lion indomptable âgé de 25 ans n’a rien décidé. « Les dirigeants du Racing se sont rapprochés de mon agent pour l’informer de leur volonté de me prolonger. Je n’ai aucune info plus précise. On verra. Pour l’instant, nous ne sommes pas maintenus. Comme chaque année à Strasbourg, ça se décidera sans doute lors de la dernière journée ( sourire ). Le public de la Meinau donne évidemment envie de continuer. Mais encore faut-il que le club se sauve. Ce que je sais, c’est qu’en début de saison, on ne m’a pas proposé de prolongation et que maintenant que j’ai regoûté à la Ligue 1 ( découverte avec Nice en 2011 ), j’ai envie d’y rester. »
Pour avoir une chance de renouveler le bail de son buteur, le Racing connaît la condition préalable à remplir : proroger le sien au sein de l’élite.
Laurey : « On le paie pour marquer »
Il ne doit pas avoir une grosse paye pour qu'il ne marque si peu de buts.