dna a écrit :La fin de l’innocence
Sur une série de trois défaites, le Racing se doit de relever la tête, ce soir, à la Meinau, face à Dijon, un adversaire qu’il a croisé trois fois depuis juillet mais qui navigue dans les mêmes eaux que lui.
Depuis cinq semaines avec son ballon, le Racing n’a vécu qu’une accalmie dans son calendrier, bien agitée au demeurant, une qualification en Coupe de France, il y a deux semaines. Sa présence en 16e de finale donnera lieu à une intense page lilloise avec un match à la Meinau pour le compte de l’épreuve à élimination directe, jeudi, suivi d’un retour au championnat au stade Pierre-Mauroy, dans huit jours.
En regardant dans le rétroviseur, la venue de… Dijon, aujourd’hui, peut constituer une source d’espoir. Encore qu’il ne s’agit pas non plus d’y trouver un miroir déformant. Pour son premier match de l’année 2018, Mangane, Lienard et les autres avaient pris le meilleur sur les Bourguignons à la faveur de la prolongation (3-2). Il n’y en aura pas ce soir. Dans le même cas, la bande à Laurey devrait se contenter d’un nul, un petit point en accueillant un adversaire qui filoche dans la seconde partie du classement. Dijon n’a gratté qu’un point sur la lanterne rouge sur ses trois dernières sorties de Ligue 1 et vient de se prendre une déculottée au Parc (8-0, cela n’arrive pas tous les quatre jeudis!).
Il n’y aurait pas de quoi sabrer le champagne, c’est sûr. Les Strasbourgeois n’auraient pas craché sur un ou deux petits nuls depuis un mois en championnat. En étant autant en rade à Metz (3-0), à Marseille (2-0) ou en recevant Guingamp (0-2) que Sébastien Loeb au Paris-Dakar, ils ont fait grandir un sentiment d’urgence.
« Il faut qu’on enraye la série »
« On va tout faire pour l’emporter, a martelé Thierry Laurey un peu plus obsédé par le résultat à venir que d’habitude. On a besoin de prendre les points, il faut qu’on enraye la série. Il va falloir se réveiller. Le seul point positif en ce moment, c’est que la situation ne s’est pas vraiment détériorée. » Avec sa série de trois défaites, le Racing n’a perdu que trois places.
Ses poursuivants ne seront néanmoins pas toujours à l’arrêt et il serait assurément judicieux de prendre – enfin – le meilleur face à un adversaire face auquel il a arraché le nul, à l’aller (1-1), et a achevé sa préparation d’été sur un… nul, à Gaston-Gérard (0-0).
L’entraîneur l’espère sans nier qu’il s’attend à un match acharné. « On présente deux équipes assez similaires dans le jeu, considère Laurey. Dijon marque pas mal et prend des buts, a un côté joueur mais aussi un état d’esprit. Il faut s’attendre à un match équilibré. »
Comme un virage dangereux
Il intervient alors qu’apparaît, au-dessus du Racing, un impératif de résultat, dans un calendrier intense. Au cœur de sa série de six matches en 22 jours, à l’entame d’un programme où il est question de « trouver des solutions après avoir cherché les problèmes », pour reprendre l’expression utilisée par l’entraîneur strasbourgeois après l’échec face à Guingamp.
Dans les semaines à venir, le Racing accueillera le 13e , Bordeaux, un gros en crise, le 18e , Troyes, un promu dans le dur, pour rendre visite, dans l’intervalle, au 17e , le LOSC donc, un autre gros en crise. À chaque fois, il y aura la possibilité d’enfoncer un mal loti… ou de se faire enfoncer…
Si ce proche avenir ne constitue pas le dernier tournant de la saison, il vaut sans doute mieux l’envisager en ayant évité, au préalable, l’embardée. Sur un terrain glissant de saison, le Racing est invité à se redresser. Au regard de la contrariante période qu’il cherche à solder, il s’agit d’enjoliver sa comptabilité pour faire face à ses responsabilités et s’inscrire durablement dans la cour des grands.