dna a écrit :L’évadé d’Aubagne
L’attaquant strasbourgeois Nuno Da Costa s’est révélé en CFA2 à Aubagne, aux portes de Marseille, dans l’ombre d’un OM dont il n’avait, jusqu’à ce soir, affronté que l’équipe réserve..
Nuno Da Costa est né au Cap-Vert le 10 février 1991, a vécu treize années au Portugal, puis les onze suivantes dans la région proche de Marseille. Mais l’international cap-verdien n’est pas du genre à se retourner vers son passé.
Il faut dire que depuis deux ans et quelques semaines, son présent s’écrit plutôt au futur. Celui d’une progression exponentielle qui, en à peine plus de 24 mois, lui a permis de gravir quatre échelons, du CFA2 avec Aubagne à la Ligue 1 avec le Racing, et dont on ne sait pas vraiment – lui non plus sans doute – jusqu’où elle le mènera.
« Ma vie marseillaise me paraît loin »
L’attaquant a donc 13 ans lorsqu’il suit ses parents en Provence où son père est muté professionnellement. Nuno le ‘’minot’’ écumera quatre clubs du coin : Saint-Zacharie, Auriol, La Ciotat et Aubagne (CFA2) avec qui il commence à se tailler une petite réputation.
Il n’a pas fréquenté de centre de formation et a tout appris sur le tas, français compris. « Je ne le parlais pas quand je suis arrivé du Portugal, raconte-t-il. Mais je l’ai très vite appris, à l’école, mais aussi avec les potes du foot. Mon adolescence a été celle d’un gamin ordinaire. Ni plus, ni moins. »
Sur les terrains, il s’exprime avec les pieds. Le 4 janvier 2014, il se fait remarquer en 32es de finale de Coupe de France contre Dijon, alors en L2, en inscrivant le premier des trois buts d’Aubagne, éliminé aux tirs au but (3-3, 4-5).
A l’été 2015, Valenciennes (L2), en difficulté financière, ne lui propose qu’une licence amateur. Mais le Cap-Verdien dit banco et adieu à Marseille.
« Quand j’y vivais, j’allais de temps en temps au Vélodrome, indique-t-il. Mais avec Aubagne, je n’ai jamais affronté que la réserve marseillaise – en CFA 2 - au sein de laquelle évoluait Maxime Lopez (le milieu phocéen). Je n’imaginais pas du tout défier un jour l’équipe I. J’ai commencé à me dire qu’un jour peut-être, j’en aurais l’occasion lorsque j’ai joué et marqué avec Valenciennes en L2. »
‘’Son’’ jour est venu. C’est pour ce soir, en Ligue 1, sous son nouveau maillot strasbourgeois et dans une Meinau comble. Mais le Racingman, auteur de 19 réalisations en deux saisons de L2 avec le VAFC (2015-2017), de son premier but en L1 contre Nantes avec le Racing le 24 septembre (1-2) et de celui de la victoire en amical l’autre jeudi à Fribourg (2-1), ne s’en fait pas une montagne.
Ses parents, qui habitent toujours Auriol, et beaux-parents feront pourtant le déplacement pour le soutenir. Leur présence pourrait amplifier son émotion. Mais non !
« Pour arriver en L1, il faut certes des qualités, mais aussi beaucoup de travail et un peu de chance, répond-il. Deux ans après mon départ, ma vie marseillaise me paraît loin. »
« Prendre les trois points »
« Lors de ma dernière année là-bas, mes amis proches étaient pour la plupart déjà partis à l’étranger, conclut le Strasbourgeois. Ce dimanche, je rentrerai sur le terrain avec le même objectif que d’habitude : prendre les trois points. Ce serait cool de le faire et, en plus, de marquer. Pour moi, ce match contre l’OM est important, au vu de notre classement, mais banal. »
Une Meinau à guichets fermés ne partage pas tout à fait son avis.