dna a écrit :Vraiment pas payé
Au terme d’un match qu’il a maîtrisé aux deux tiers, le Racing rentre bredouille de son déplacement dans les Côtes-d’Armor où l’En Avant Guingamp lui a donné une leçon de réalisme. S’il n’y a pas de quoi paniquer, la bande à Laurey a quelques raisons de nourrir des regrets.
Pendant deux semaines, il ne faudra pas ressasser ces quelques centimètres qui ont manqué, ni replonger dans les affres de souvenirs douloureux.
Le Racing n’a pas joué en vert, hier. Le Roudourou n’a pas remis au goût du jour les fameux poteaux carrés de Glasgow, ceux de 1976 qui avaient conduit l’AS Saint-Etienne à l’échec en finale de C1 face au Bayern Munich. Mais la vérité du quatrième match de la saison a aussi dépendu de détails dans les Côtes-d’Armor.
La réussite a fui Aholou, Terrier et Sacko dans leurs tentatives les plus brûlantes lorsqu’ils ont trouvé les montants. Et plutôt que d’avoir la banane, les Strasbourgeois, ce matin, doivent quand même (un peu) songer à ne pas se gaufrer dans deux semaines, quand il s’agira d’accueillir Amiens pour la reprise du championnat.
« Victime du charme du football »
Il n’y a pas, non plus, de quoi tirer la sonnette d’alarme. Pendant une heure, le Racing a fait jeu égal avec son hôte breton. Il lui a même inspiré régulièrement de grosses angoisses. « On s’est créé suffisamment d’occasions pour être devant, a ainsi noté avec légitimité Thierry Laurey. On avait même une forme de maîtrise. »
Cela n’a pas été une démonstration de tous les instants. Certains Strasbourgeois ne sont pas encore à leur pleine carburation, notamment dans le cœur du jeu. Plutôt rassurant sur ses bases arrière, le Racing a su créer le danger par quelques éclairs dans le camp d’en face. Pour tout dire, l’En Avant en a franchement bavé pendant une bonne partie du match et Antoine Kombouaré, l’entraîneur guingampais, ne l’a pas nié.
« Il a fallu souffrir, on a fait de gros efforts défensifs, ce qui nous a conduits à être fébriles sur le plan technique, a jugé le Kanak. Strasbourg nous a posé d’énormes problèmes. »
Au retour des vestiaires, Kader Mangane et ses copains ont pu espérer poser la main sur le match. « À un moment, on a été peut-être trop joueur, considère l’entraîneur du Racing. Mais c’est parce que l’on sentait que l’on était bien dans le jeu. Il va surtout falloir être plus pragmatique. »
Guingamp, lui, l’a bougrement été. En apnée pendant quinze minutes, au retour des vestiaires, Jimmy Briand et ses coéquipiers ont touché le jackpot sur leur première incursion dans le camp alsacien après la pause. « C’est rageant, parce que cela intervient sur une action anodine alors qu’on était prévenu, ce n’est pas la première de Diallo, a encore indiqué Thierry Laurey. On n’a pas de réussite et puis, au final, on se retrouve victime du charme du football. »
« On n’est pas dans l’inquiétude »
L’ouverture du score a sonné la fin du bal, en provoquant une panne générale. Le Racing s’est éteint comme un portable laissé trop longtemps loin de son chargeur. La dernière demi-heure n’a pas vraiment entretenu l’espoir de repousser la perspective d’une deuxième défaite après celle, inaugurale, à Lyon.
« C’est l’histoire d’un match, a regretté Thierry Laurey. Il faut être capable de profiter de tes temps forts et de résister pendant tes temps faibles. » De temps forts, il n’y en a plus eu, sauf une tentative de Sacko, juste avant les dix dernières minutes.
La chronique d’un échec annoncé s’est conclue sur le second but breton. Du coup, avec quatre points en quatre matches, le bilan comptable est moyen. « Il va falloir être régulier tout au long de la saison, a relevé l’entraîneur strasbourgeois, qui ne se satisfait évidemment pas de la moyenne du mois d’août. Aujourd’hui, c’est rageant mais des choses se mettent en place, on n’est pas dans l’inquiétude. » Le Racing a, en fait, deux semaines pour effacer sa désillusion, relever la tête après une défaite dont il n’a pas à rougir mais seulement à retenir les cruels enseignements. Un simple revers immérité n’ouvre que rarement le chapitre d’une malédiction.