dna a écrit :Un bison futé
Après une parenthèse de quatre ans, l’attaquant du Racing Stéphane Bahoken va retrouver une Ligue 1 où il avait débuté sous les couleurs de l’OGC Nice. Le “bison” alsacien aborde cette saison avec humilité, envie et ambition.
comme ses compères, Stéphane Bahoken a perdu quelques litres d’eau, hier matin. Sous un ciel lourd, l’attaquant arrivé en Alsace en 2014 a enchaîné les toros, finissant l’entraînement luisant de sueur.
Mais même s’il faut encaisser de lourdes séances, pas question pour Stéphane Bahoken de perdre son sourire.
Au contraire, l’avant-centre de 25 ans, formé à Nice est tout heureux de retrouver la Ligue 1, quatre ans après y avoir goûté.
Le natif de Grasse se rappelle d’ailleurs parfaitement sa première apparition chez les “grands” Aiglons, en 2011. Après une saison réussie chez les jeunes, l’attaquant avait dignement fêté ses 19 ans en entrant en fin de rencontre, sur le terrain de Valenciennes.
« J’ai mis un doublé pour mon premier match, c’était contre Montpellier »
« Je m’en souviens bien car c’était mon anniversaire. D’ailleurs, on l’avait fêté avec Lionel Letizi, qui était né le même jour », raconte-t-il.
Ces cinq minutes sur la pelouse du stade du Hainaut, il s’en souvient très bien. « C’était pour me récompenser de mes efforts en jeunes, j’étais très content, c’était un peu un accomplissement », ajoute encore Bahoken.
L’année suivante, il fait quelques apparitions (cinq) en Ligue 1. Mais c’est en 2013 qu’il se révèle au grand public.
« J’ai signé mon premier contrat pro et j’ai un peu plus joué. Lors de mon premier match, j’ai mis un doublé, face à Montpellier, au stade du Ray », se remémore le “bison”, son surnom au sein du groupe alsacien.
Las, après ces débuts tonitruants, Stéphane Bahoken rentre dans le rang. La faute à des blessures récurrentes, qui freinent la progression de l’attaquant. « J’étais bien parti avec Claude Puel, mais ces blessures m’ont coûté cher », souligne-t-il.
Et la galère continue l’année suivante, quand il est prêté par l’OGC Nice en Écosse, à Saint-Mirren. À nouveau blessé, Bahoken perd le fil de sa carrière. Avant de rebondir au Racing, alors en National.
« Je voulais retrouver mon niveau, en prenant mon temps », avance-t-il. Un choix payant : trois ans après son arrivée, le club retrouve la Ligue 1. Et Bahoken le sourire, lui qui a disputé 87 matches sous le maillot strasbourgeois, assortis de 17 buts.
Pourtant, il n’a jamais eu un poste de titulaire indiscutable à l’avant, que ce soit avec Jacky Duguépéroux ou Thierry Laurey. Mais Bahoken, comme quelques-uns de ses coéquipiers (Seka, Lienard, Grimm…) porte toujours le maillot ciel et blanc après avoir connu deux montées successives.
Et l’attaquant pourrait bien être plus qu’un recours en cette saison 2017/2018.
Il n’a d’ailleurs pas ménagé ses efforts lors de la campagne amicale. Souvent titulaire, le “bison” a inscrit cinq buts en faveur en préparation et aborde cette nouvelle saison « en forme et en confiance ». Mais sans, non plus, se voir plus beau qu’il n’est.
« Chaque saison, c’est la même chose, c’est un nouveau challenge qui commence. Là, le premier, c’est de se mettre au niveau Ligue 1 », évoque-t-il. Le deuxième sera de peaufiner les automatismes avec les nouveaux venus dans le secteur offensif, notamment Saadi et Da Costa.
« Ce sont des bons joueurs qui vont apporter au groupe… Et de toute façon, la concurrence, ça élève le niveau de jeu », souligne encore celui qui devrait évoluer cette année sur un côté.
« Être le plus décisif possible »
Sur le plan personnel, Bahoken ne s’est fixé qu’un objectif : « être le plus décisif possible », pour aider son équipe à décrocher le maintien.
Et pourquoi pas dès samedi, sur le terrain de l’OL ? « Lyon est un gros calibre de Ligue 1, c’est un bon test pour nous, avance l’attaquant. Mais ils ont perdu pas mal de cadres et sont encore en rodage… » Ce qui laisse un peu d’espoir aux Alsaciens de décrocher – qui sait ? – un point dans la capitale des Gaules.
« Il faudra être soudé et garder la tête froide, même en cas de spirale négative. Cette année, on sait que l’on ne va pas tout gagner », avance encore Stéphane Bahoken quand on évoque la saison compliquée qui s’annonce. Avant d’ajouter : « La montée, c’est du passé. Là, c’est une page blanche. À nous de l’écrire et de faire ce qu’il faut pour se maintenir… »