DNA a écrit :Il fait grand bleu
Les Strasbourgeois ont enchaîné une 3e victoire d'affilée, vendredi soir, arrachée dans les arrêts de jeu. Au-delà du bilan comptable, le Racing affiche des forces rassurantes.
Il n'en démord pas. Jean-Marc Furlan le dit et l'a répété l'autre soir, quand il s'est agi de dresser le bilan après cette 3e victoire décrochée par les siens en trois matches de L 2 : « il faut être fort au mois de mai, c'est à ce moment-là que se décide la saison. »
« Une montée, c'est vingt victoires et six ou sept nuls »
On pourra toujours opposer quelques contre-exemples à la vérité du technicien. Quelque part, le Racing a entamé sa descente vers l'enfer de la L 2 bien avant le joli mois de main la saison passée. Dans l'autre sens, s'il continue sur ses bases actuelles, il pourra achever sa saison en roue libre. Et les cinq ultimes rendez-vous de la saison qui ponctuent son dernier mois de la saison pourraient très bien s'apparenter à de belles et simples parties de plaisir. Sur le parking de la Meinau, la voix sans doute éprouvée par le suspense, le président Philippe Ginestet a rappelé la marche à suivre. « Une montée, c'est vingt victoires et six ou sept nuls », a rappelé le numéro un du club. On en est donc à trois. Au regard du scénario de ce triptyque de succès, envisager un printemps victorieux peut toutefois présenter quelques aspects présomptueux. Le but de la victoire, inscrit par Rudy Carlier sur une imparable volée à la conclusion d'une merveille de centre de Jean-Alain Fanchone, est intervenu au bout des arrêts de jeu. Une semaine plus tôt, à Dijon, c'est vingt minutes de folie qui avaient fait basculer une affaire bien mal emmanchée. Et on se souvient que le match d'ouverture, face à Montpellier, avait apporté son lot de sueurs froides alsaciennes.
Un penalty oublié
Au final, la victoire du 15 août n'est pas loin de constituer la plus convaincante de la saison. Paradoxalement, elle n'a pas été loin d'être la plus nette. Car au-delà de la longueur de l'attente, le Racing a dominé de la tête et des épaules la dernière ligne droite de la rencontre. Dans les rangs corses, même si Genest et Ghisolfi ont montré de jolies choses, le gardien Novaes a été incontestablement le meilleur élément en repoussant de nombreuses tentatives strasbourgeoises. Après avoir accordé un penalty inexistant à Valenciennes face à St-Etienne le week-end dernier, M. Piccirillo a confirmé ses difficultés dans l'exercice en ayant oublié de sanctionner au moins une main bastiaise - celle de Maire - dans la surface. On rappellera aussi que cette dernière sortie fructueuse a été réussie avec une défense centrale complètement «new look», en l'absence de Grégory Paisley (blessé) et de Pierre Ducrocq (suspendu), tandis que Renaud Cohade, sur le chemin d'un long retour de pubalgie, est toujours indisponible.
« Des remplaçants qui sont sur la pointe des pieds »
On constatera aussi que la lumière est une nouvelle fois venue du banc. Aux duos Zenke/Marcos face à Montpellier, puis Belghazouani/Marcos à Dijon, c'est l'activité de Belghazouani et l'efficacité de Carlier qui ont fait pencher la balance avant-hier. « J'aime procéder à des changements en attaque parce que cela perturbe les défenses, explique Jean-Marc Furlan. J'avais aussi des solutions la saison passée. Mais Wason Renteria ou Eric Mouloungui n'en avaient pas grand-chose à faire de ce que je leur disais. Pour cette saison, il y a de la profondeur dans l'équipe, des remplaçants qui sont sur la pointe des pieds, dans les starting-blocks et qui savent qu'ils auront du temps de jeu. » Entre rythme de croisière effréné, tendance souriante et quelques solutions en réserve, le Racing semble taillé pour les sommets de la L 2. Vendredi, à Brest, comme à chaque fois, il s'agira de confirmer. Jusqu'au mois de mai...
Carlier, monsieur joker
Face à une équipe corse bien en place, les Strasbourgeois ont du se montrer patients pour trouver la faille. Et peuvent dire merci à leur joker Rudy Carlier, entré à la 89e', auteur du seul but de la rencontre en toute fin de match.
CASSARD (). Le portier strasbourgeois a eu moins de travail qu'à Dijon, mais se pose toujours comme une assurance tout risque, comme lorsqu'il écarte, du bout des gants, ce centre tendu de Mendy pour Genest qui filait vers le but (75e').
SZELESI (). Petit à petit, le Hongrois trouve sa place dans le couloir droit et ses montées ont souvent permis aux Strasbourgeois de débloquer la situation. Sauve son camp, à la 43e', face à un Meniri resté aux avant-postes.
PELE (). Après quinze minutes de flottement, le défenseur formé au Mans a peu à peu trouvé ses marques au sein d'une défense complètement inédite. A ensuite fait honneur à son numéro 9 en se créant trois occasions nettes sur coups de pieds arrêtés. Deux têtes qui sont passées de peu à côté (34e', 73e') et un tir cadré, stoppé... de la main par Maire.
SHERENI (). Lui aussi a mis quelques minutes à prendre la mesure de ces nouveaux collègues. Mais après une première mi-temps sobre, le Zimbabwéen a écrasé la rencontre de son physique impressionnant, ne laissant aucune balle aérienne aux Bastiais et ratissant tout ce qui passait à l'entrée de la surface. Du lourd.
J.A. FANCHONE (). Le jeune latéral gauche a eu du mal en début de match face à la vivacité de Barthélémy, qui n'a cessé de combiner avec Genest et de perforer son couloir. Du mieux en seconde période, où JAF a été plus agressif dans les duels, avant d'offrir un centre au cordeau à Carlier sur le but strasbourgeois.
LACOUR (). Le milieu de terrain a beaucoup couru dans le vide en première mi-temps, en ayant du mal, comme ses coéquipiers, à trouver la clé du cadenas corse. Du mieux en seconde mi-temps, où le récupérateur s'est montré plus incisif.
BAH (). Le jeune milieu débute souvent mal ses matches. Face à Bastia, il ne lui a pourtant fallu que... 57 secondes pour se créer une première occasion, sur un centre repoussé de James Fanchone. A toutefois eu des difficultés à conserver la balle et ses relances ont parfois été hasardeuses.
ZENKE (). Titularisé côté gauche, le bulldozer strasbourgeois a été l'attaquant le plus en vue en première période. Mais malgré une débauche d'énergie folle, le Nigérian a été trop brouillon pour trouver la faille. Sa tête, sur un débordement de Szelesi (55e'), n'est toutefois pas passée loin. Remplacé par un Belghazouani très en jambes (57e', ), qui a donné le tournis à Dunjic.
GARGOROV (). Le Bulgare, pas épargné par son garde du corps Hassoun Camara, a prouvé qu'il avait toujours une patte intéressante, en offrant de bonnes balles sur corner comme sur coup franc. Manque d'un rien les filets adverses à la 58e', sur un centre parfait de Belghazouani. Remplacé par Carlier (89e'), qui n'a pas eu besoin de plus de trois minutes de jeu pour marquer le but de la victoire d'un plat du pied imparable.
FANCHONE (). L'ailier droit, excellent depuis le début de saison, a lui aussi eu du mal à trouver des solutions pour perforer un milieu corse fermé à double tour. Reste qu'il a fait un énorme boulot... défensif, sur les corners et coups francs adverses, grâce à un bon jeu de tête.
MARCOS (). Un peu transparent en début de rencontre, le Brésilien est souvent redescendu pour aider ses coéquipiers au milieu de terrain. Même s'il a eu du mal à tromper le vigilance de la paire Meniri/Maire, il a toutefois offert un bon centre à Zenke (39e'). Sa frappe lointaine en pivot (82e') aurait mérité meilleur sort.
Barbara Schuster & François Namur