DNA a écrit :Au courage
Des Strasbourgeois réalistes au possible ont bien failli commettre le hold-up parfait à Lens. Mais ont finalement concédé un match nul plutôt logique face à des Lensois très accrocheurs.
« On n'est jamais satisfait d'un match nul, mais 2-2 c'est équitable sur l'ensemble du match », lance Jean-Pierre Papin, l'entraîneur lensois, à l'issue du match. Equitable, certes, même si le RC Lens aurait pu emporter le gain de la partie dans les toutes dernières secondes, quand Maoulida, d'un tir en pivot, trompe Cassard. Mais M. Lamarre voit un hors-jeu. Une action qui répond comme en écho à celle qui a permis aux Lensois de revenir au score dès la 5e minute, où cette fois M. Lamarre, pas exempt de reproches hier soir, siffle un penalty plus que généreux sur une faute inexistante de Ducrocq. Quelques secondes auparavant, le Racing pensait pourtant avoir fait l'essentiel en inscrivant un but d'emblée, grâce à l'opportunisme de Renteria.
« On prend le premier but lensois trop vite »
Un avantage de courte durée, puisque Monterrubio se charge de transformer le cadeau offert par l'arbitre. « On prend le premier but lensois trop vite pour les inquiéter », estime Jean-Marc Furlan. Le coach strasbourgeois avait opté en début de rencontre pour un système en 4-4-2 en losange, histoire de déstabiliser un RC Lens qui restait sur deux victoires consécutives en L 1. Dans ce système, Lacour retrouvait une place en milieu de terrain, au détriment de Fanchone, Szelesi récupérant pour sa part son poste de latéral droit. En face, JPP avait remis sur le terrain son 4-2-3-1 habituel, avec l'intenable Maoulida en pointe et Khiter en soutien. En première mi-temps, la tactique de Furlan semble être la bonne, les Lensois butant sur un trident Lacour/Rodrigo/Cohade bien en place. Belhadj, Khiter et Demont provoquent des sueurs froides au banc strasbourgeois, mais n'arrivent pas à trouver la faille. A la pause, les Strasbourgeois semblent bien accrochés à ce point du match nul. « On a su retrouver du jeu et l'engagement, même si on peut avoir des regrets », analyse pour sa part Manuel Dos Santos. Des regrets, le RCS peut en avoir au vu de la première mi-temps et de son penalty imaginaire. Mais la seconde période est toute en faveur du RC Lens, bien décidé à remporter sa troisième victoire d'affilée en championnat.
« Il a fallu faire le roseau : plier, mais ne pas rompre »
Les Lensois poussent pendant plus d'une vingtaine de minutes et les Strasbourgeois sont cantonnés dans leurs 20 m. Mais Bellaïd, Ducrocq et Cassard veillent au grain. « En deuxième mi-temps on a été dominés. Et il a fallu faire le roseau : plier, mais ne pas rompre », raconte encore Jean-Marc Furlan. Le RCS y parvient et, à la surprise générale, réussit même à prendre l'avantage grâce à ce diable d'Alvaro Santos, qui marque un but de la tête dès son entrée en jeu sur un corner tiré par Cohade. Las, une faute de Bellaïd - impérial jusqu'alors - à l'entrée de la surface offre une occasion en or aux Lensois. Monterrubio ne laisse pas passer cette chance et égalise d'un coup franc magistral. « On grappille des points à droite et à gauche et je suis satisfait qu'on ait réussi à résister. Tenir le point du match nul à Bollaert, où Lyon a perdu 3-0, prouve qu'on a franchi un palier dans cette Ligue 1 », avance même le coach des ciel et blanc. Avec cinq points pris en trois matchs, le RCS a en tout cas repris des couleurs. Ce matin, les Strasbourgeois sont 13es et conservent trois points d'avance sur Auxerre, premier relégable.
Alvaro, joker de luxe
Dans un système en 4-4-2 en losange déjà testé à Caen, le Racing a retrouvé un alléchant jeu offensif. Mais a buté sur une équipe de Lens en pleine réussite après avoir mené par deux fois au score.
CASSARD (). Le gardien a encaissé d'emblée un penalty très généreusement accordé par M. Lamarre, mais a ensuite su se montrer rassurant face aux nombreux assauts lensois en première mi-temps, notamment dans le jeu aérien.
SZELESI (). Pour son retour à droite de la défense, le Hongrois a eu du mal face à la paire Belhadj/Monterrubio et a souvent été pris de vitesse. Mais pour un retour, on ne pouvait pas forcément en demander plus.
DUCROCQ (). Sanctionné d'entrée de jeu sur une faute pas du tout évidente sur Maoulida, le défenseur a su garder son calme et a ensuite offert une prestation correcte et rassurante au centre de la défense.
BELLAID (). Le jeune défenseur, privé de son acolyte Paisley, est bien entré dans le match et a tenté comme il pouvait de bloquer ce diable de Khiter. A joué au pompier de service en deuxième mi-temps, quand la pression lensoise s'est faite trop pressante. Dommage que sa faute sur Lacourt amène le deuxième but lensois.
DOS SANTOS (). Sérieux face au poison Demont, le latéral a essayé comme il pouvait d'apporter des solutions offensives le long de sa ligne. Même s'il a eu du mal face à Maoulida, il est l'un des hommes en forme du quatuor défensif.
RODRIGO (). Seul en récupération, comme lors du match face à Caen, le Brésilien a encore une fois fait preuve d'une solidité sans faille, chipant un nombre incroyable de balles dans les pieds lensois. Tout simplement indispensable.
COHADE (). Positionné côté gauche, le milieu de terrain a une nouvelle fois prouvé qu'il avait du coffre, n'hésitant pas à redescendre pour aider une défense parfois prise de vitesse. Le « Coco » combatif comme on l'aime.
LACOUR (). Repositionné au milieu, côté droit, il a lui aussi souffert face à l'excellent Belhadj. Mais ne s'est pas découragé, ratissant les ballons qui passaient, tout en offrant quelques ouvertures intéressantes à ses attaquants.
ABDESSADKI (). Comme à son habitude, le meneur strasbourgeois a beaucoup défendu, mais n'a pas forcément eu l'impact attendu dans la construction, même si l'un ou l'autre de ses débordements auraient mérité meilleur sort. Remplacé par Johansen (70e).
GAMEIRO (). Titularisé en pointe aux côtés de Renteria, le jeune attaquant avait fort à faire pour tromper la garde d'Hilton. Il s'est battu comme un chien, mais sans réussir à se montrer réellement tranchant. Remplacé par Alvaro Santos, qui a marqué dès son entrée de jeu.
RENTERIA (). Le Colombien n'a pas perdu de temps, en transformant sa première occasion. Un but qui l'a visiblement réveillé, puisque l'attaquant a ensuite montré une envie rarement vue depuis le match face au PSG. Encourageant, même s'il peut encore mieux faire. Remplacé par Mouloungui (61e)
Barbara Schuster