L'Alsace a écrit : Les ambitions de Puydebois
A 26 ans, Nicolas Puydebois est disposé à attendre encore quelque temps que Stéphane Cassard, son aîné de neuf ans, passe la main. Mais pas indéfiniment.
Libre en juin, le gardien remplaçant du RCS discute d'une prolongation de contrat. Il attend un signe fort du club.
Depuis bientôt trois ans, excepté lors d'un intermède d'une quinzaine de matches en 2005-2006, il prend son mal en patience. Nicolas Puydebois, longtemps doublure de Grégory Coupet à Lyon, était arrivé en 2005 en Alsace avec un statut de remplaçant. Mais l'ambitieux gardien formé à l'OL espérait secrètement détrôner « l'ancien » Stéphane Cassard (35 ans). À quelques mois du terme de son bail de trois ans, il attend toujours. Garçon charmant, impliqué dans la vie collective, il se sent bien à Strasbourg. Mais il sait aussi qu'à 26 ans, il joue son avenir. Le club entend le faire prolonger de deux ans. Lui espère un peu plus. Il attend surtout des garanties sportives.
Nicolas, les conditions financières qu'on vous proposera détermineront-elles votre décision ?
Non. Si elles avaient été décisives, je serais resté à Lyon. En 2005, j'ai signé à Strasbourg pour participer à un projet. Je n'ai pas considéré le Racing comme un tremplin dans ma carrière. Je voulais accompagner le club dans sa montée en puissance, comme Greg Coupet a pu le faire à l'OL. Les choses n'ont pas tourné comme je le souhaitais. Mais quelque part, j'ai appris mon métier de footballeur, notamment lors d'une saison 2005-2006 pas facile.
Comprenez-vous qu'il soit délicat de remettre en question la suprématie de Stéphane Cassard, irréprochable ces dernières saisons ?
Bien sûr. Steph est installé. Il a la confiance du staff, des dirigeants et des supporters. Nous aspirons tous au statut qui est le sien. Si je ne joue pas, ce n'est pas de sa faute. Il savoure d'autant plus ces bons moments qu'il en a vécu de plus difficiles. C'est normal. Quelque part, sa longévité m'inspire. Ça m'aide pour le futur. Un jour, j'aurai moi aussi 35 ans (rires).
« Prêt à attendre 18 mois, pas plus »
Quels paramètres guideront votre choix ?
Si j'ai la certitude de devenir le successeur de Steph dans 18 mois (Ndlr : Cassard, en fin de contrat, aura alors près de 37 ans), pas plus parce qu'à mon âge, je ne peux plus me permettre d'attendre trop longtemps, je réfléchirai. Je ne suis pas un mercenaire. Mais j'arrive à un âge où il faut jouer. Steph aligne les bonnes performances. Nous sommes tous d'accord là -dessus. Mais pour combien d'années ? Une, deux ou trois ? Il n'est pas éternel. Le Racing doit penser à l'avenir. L'intérêt premier, c'est le club. Nous sommes juste là pour le faire avancer. Personne n'est irremplaçable, ni moi, ni un autre. Le club devra se positionner, même si je sais que dans le foot, la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain et la parole d'aujourd'hui, pas celle de demain non plus.
Comment gérez-vous la situation ?
Le poste de 2e gardien est compliqué, surtout quand on aspire à être titulaire. On subit les choses plus qu'on ne les vit. J'ai mangé du caviar pendant mes cinq premières années pros. Je mange mon pain noir en ce moment. J'espère que c'est juste reculer pour mieux sauter. Un joueur de champ remplaçant démarre sa semaine avec l'espoir de retourner la situation. Un deuxième gardien, non, même s'il doit mentalement entretenir cet espoir. Il sait qu'il ne jouera pas le week-end. On vit avec le groupe, mais on éprouve des sentiments différents des autres. Comme le collectif passe avant tout, on met son cas personnel de côté.
« Jamais aussi proche de devenir titulaire »
Vous avez le soutien de l'entraîneur des gardiens, Alexander Vencel. Vos relations avec Stéphane Cassard sont bonnes. Bref, vous savez ce que vous avez ici…
Oui. Et j'ignore ce que j'aurai ailleurs. Le projet du Racing a fière allure et après tout, je n'ai jamais été aussi proche de devenir titulaire (il rit).
Le club veut vous faire prolonger…
Le contact entre mes agents et les dirigeants remonte à dix jours. Cette offre de prolongation est une reconnaissance de mon travail et me permet de bosser plus sereinement. C'est positif pour tout le monde. Maintenant, la durée et les conditions que nous n'avons pas encore discutées et qu'on me proposera m'éclaireront. Je saurai alors si le club me considère comme un titulaire en puissance ou comme un éternel remplaçant de luxe, même si je n'aime pas ce terme. À partir de là , je me déterminerai.