[05/06] 8ème CDF : Colmar / Rennes : 1-4

L'actualité du Racing dans les coupes nationales
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NéRiK
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Message par NéRiK »

Toutes les belles choses ont une fin. :cry:
Mieux vaut se taire et passer pour un con que de l'ouvrir et prouver qu'on en est un
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Pinon
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Message par Pinon »

COLMAR (CFA2) – RENNES (L1) : 1-4

Dominique Lihrmann (entraîneur de Colmar)
On a débuté le match de la plus délicate des manières en leur offrant un but, ce dont Rennes n'avait pas besoin. On s'est mis dans le rouge tout de suite. On a mis ce but, mais leur confiance n'a même pas été ébranlée. On était un peu éprouvé par la suite et Rennes a su nous achever. La différence avec Monaco, c'est que Rennes s'est montré respectueux des amateurs que nous sommes. En plus, on est tombé sur un joueur extraordinaire (ndlr, John Utaka, auteur d'un quadruplé). Ce n'est finalement pas honteux de tomber face à  un joueur comme lui. Il en a mis trois à  Lyon, trois à  Lens, ce n'est finalement pas surprenant qu'il en mette quatre à  Colmar. Comme d'autres, on n'a pas trouvé d'antidote pour le contrer.

François Bader (attaquant de Colmar)

On a vécu un grand moment de joie avec l'égalisation. On a réveillé un peu le stade. Mais on a ensuite craqué physiquement. Rennes était plus fort dans tous les compartiments de jeu.

Vincent Milliet (défenseur de Colmar)

On y croyait à  la mi-temps et je pense que cela s'est vu immédiatement au retour des vestiaires. On a fait dix très bonnes minutes en revenant des vestiaires, mais le deuxième but nous a coupé les jambes.

Laszlo Bà¶là¶ni (entraîneur de Rennes)
Pour nous, quelque part, il était normal de se qualifier. Le seul perdant, sur ce type de rencontre, cela ne peut être que le favori. On a respecté notre adversaire. Certaines déclarations que Colmar a pu faire nous ont énervé. Et on a pris ce match au sérieux. Evidemment, comme les sept autres entraîneurs qui seront qualifiés pour les quarts, je veux gagner cette Coupe de France.
C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches. Victor Hugo

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ZITELLI
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Message par ZITELLI »

Utaka est en train de réaliser de sacrées statistiques. :shock:
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argueti
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Colmar 1, « Uta… quatre » !

John Utaka, l'international nigérian, a été le bourreau des SR Colmar en inscrivant les quatre buts du Stade rennais, hier soir au stade de l'Ill. Mais les SR Colmar, en égalisant par François Bader, ont donné une heure de rêve au public.

« Cela restera un moment inoubliable pour moi. Marquer deux fois face à  des équipes professionnelles aussi réputées que Monaco et Rennes, cela fera partie de mes plus beaux souvenirs comme footballeur ». François Bader, Monsieur Coupe des SR Colmar puisqu'il a inscrit hier soir son onzième but dans cette compétition, s'est payé un nouveau tour du stade avec le costume du héros, hier soir à  Mulhouse, dans un stade de l'Ill qui était son jardin il n'y a pas si longtemps que cela. Il a permis à  plus de 10 000 spectateurs d'exploser de joie, de chanter à  tue-tête les « Allez les Verts » qui devaient porter ces petits hommes verts des SRC Colmar vers un nouvel exploit. Mais ce but de François Bader, aussi joli fut-il, au sortir d'une combinaison entre Régis Kittler et Gilles Mastroianni (tiens, que des anciens Mulhousiens), qui s'est payé le luxe de s'enrouler autour de Perrier-Doumbé pour adresser un centre en retrait, n'aura pas suffi aux Colmariens pour poursuivre l'aventure de la Coupe de France au-delà  des 16e s de finale. Par la faute avant tout d'un grand Monsieur, de l'homme en forme de la Ligue 1. John Utaka, auteur de deux triplés face à  Lens et Lyon ces dernières semaines, a fait encore plus fort hier soir. Il s'est offert un luxe rare en marquant les quatre buts rennais, faisant valoir sa vitesse de course et son sens du placement (lire ci-dessous).

Un but après 2'50''

Il n'aura d'ailleurs pas mis trois minutes pour plonger tout le stade dans l'horreur et la perplexité. Après seulement 2'50'' de jeu, Monterrubio adressait un centre plongeant de la droite, sur lequel Enama était surpris et manquait totalement son dégagement. En embuscade, Utaka se montrait le plus prompt et ouvrait le score alors que tous les spectateurs n'avaient même pas encore pu prendre place. On pouvait alors craindre le pire, mais les Colmariens eurent alors l'immense mérite de faire le dos rond, de résister aux assauts rennais, nettement moins tranchants après un quart d'heure de jeu. Alors, petit à  petit, les onze petits hommes verts haussèrent leur niveau de jeu, s'incrustèrent de plus en plus souvent dans la moitié de terrain rennaise, sans forcément parvenir à  se montrer dangereux, excepté un déboulé à  gauche de Kalathung (25e), une frappe contrée de Rodriguez (31e) ou un coup franc de Kittler (39e). De plus en plus audacieux, les Haut-Rhinois s'exposaient toutefois aux contres. Utaka chercha ainsi d'abord un penalty sur un caviar de Gourcuff en plongeant au-dessus de C. Milliet (32e), avant de servir Didot, qui seul, frappa sur le poteau (40e). On put croire un temps qu'il s'agit là  du tournant du match, puisque Bader égalisa juste avant la pause (45e). Plus que sermonnés par leur entraîneur à  la mi-temps, les Rennais ne donnèrent pourtant pas l'impression de passer la surmultipliée après la pause. Mais le rouleau compresseur était en marche, épuisant chaque minute un peu plus de valeureux Colmariens. Les Bretons attendaient juste leur heure, qui survint à  la 66e. Monterrubio centra en retrait pour Briand, qui rata sa frappe, mais celle-ci se transforma en passe décisive pour Utaka, seul au second poteau. Le coup fut cette fois rude. Trois minutes plus tard, encore K-O debout et complètement désorganisés, les Colmariens laissèrent une nouvelle fois filer Monterrubio, dont le centre en retrait fut converti par Utaka dans la lucarne (69e). Et ce ne fut pas tout, puisque sur un long dégagement de Mensah, Heitzmann et C. Milliet se regardèrent un instant, ce dont profita immédiatement Utaka pour inscrire son quatrième but (72e).

« Rennes nous a respectés »

« Nous avons fini avec les honneurs, en donnant le maximum, commentait à  la fin du match Dominique Lihrmann, l'entraîneur colmarien. Nous avons manqué de rythme en étant physiquement moins bien. Face à  Monaco, nous avons joué avec le climat de l'Est. Là , c'était plus un climat de l'Ouest et quand le temps s'en mêle, il n'y a pas grand-chose à  faire. Nous avons perdu face à  une équipe qui nous a respectés et qui bénéficie d'un joueur extraordinaire avec Utaka. Hier soir, c'était Colmar 1, Uta… quatre ! ». « J'ai toujours été serein, analyse son vis-à -vis Laszlo Bà¶là¶ni. Colmar a joué avec son coeur, poussé par les supporters, mais la différence était importante. C'était normal de gagner, il fallait ajuster les passes et dérouler les actions. On parle beaucoup d'Utaka après avoir parlé de Frei, peut-être l'équipe a-t-elle la capacité de valoriser quelques joueurs. » Et d'aller très loin dans cette Coupe de France version 2005/2006 ?

John Utaka à  lui tout seul…

L'attaquant nigérian du Stade Rennais, John Utaka, a justifié son statut de « serial-buteur », hier soir, en signant les quatre buts de son équipe. Au coup de sifflet final, les éloges étaient unanimes.

Sitôt le coup de sifflet final, d'une course rectiligne, John Utaka s'est dirigé vers la sortie et la chaleur du vestiaire. Faire le beau ou étaler son sourire devant les caméras n'a jamais été le truc du Nigérian, discret pour les uns, d'une timidité presque maladive pour les autres. Hier soir, au sortir d'une rencontre où il a signé un formidable quadruplé et coulé à  lui tout seul le navire colmarien, il aurait pourtant pu se la ramener un peu et tirer la couverture à  lui. Mais il ne fit rien de tout ça, accueillant son exploit d'un simple haussement d'épaules. Sans esbroufe ni fausse modestie. « Vous savez, moi je joue devant et je profite seulement du travail de mes coéquipiers, glisse-t-il d'une voix à  peine perceptible dans le brouhaha du couloir. Vous me parlez de ma performance personnelle, mais je préfère dire "nous". Colmar a bien joué et nous avons tous dû faire un maximum d'efforts pour nous qualifier. C'est une victoire collective. »

Un quadruplé après deux triplés

Difficile, évidemment, de prétendre le contraire. Mais il n'empêche. Ce mardi, « Super U », comme il est surnommé en Bretagne, a une nouvelle fois joué les dynamiteurs de défense et confirmé avec fracas qu'il est bien l'un des tout meilleurs attaquants évoluant sur le sol français. Ce matin, à  l'heure du décrassage et du débriefing, les Colmariens auront en tout cas largement de quoi se consoler. Ils pourront par exemple se souvenir qu'il y a quelques jours à  peine, les défenses de l'Olympique Lyonnais et du RC Lens avaient également été torpillées par ce diable d'Utaka, auteur à  chaque fois d'un triplé. « En ce moment, il est tout simplement énorme, souriait son coéquipier Johann Gourcuff à  la sortie de la douche. Il est toujours là  où il faut et rate très peu d'occasions. Dans le vestiaire, on l'a tous félicité car c'est vrai qu'il nous a quand même grandement facilité la tâche. Il va très vite, sait se montrer très réaliste et peut également donner des bons ballons. Il m'a d'ailleurs donné le but le week-end dernier contre Metz. Finalement il sait tout faire. Quand il est en confiance, c'est notre arme n° 1. » Bien que prévenus du danger, les joueurs colmariens l'ont appris à  leurs dépens. « Mais pouvions-nous vraiment faire quelque chose de plus ? glissait l'entraîneur des SRC, Dominique Lihrmann. Pour moi, ce joueur est un véritable "phénomène". Il a fait la différence à  lui tout seul. Je ne pouvais malheureusement pas mettre mes onze joueurs au marquage sur lui. À l'arrivée, ça fait donc "Uta 4 — Colmar 0". Il faut reconnaître son talent et s'incliner, voilà  tout. » « Depuis mes cages, il me faisait peur à  chaque fois que je le voyais démarrer, lui fait écho Christophe Milliet. Il dégage une terrible impression de puissance. C'est un joueur qui est tonitruant quand il est en confiance, on l'a malheureusement affronté au mauvais moment. Je n'ai pas le souvenir d'avoir arrêté un de ces tirs. Il a frappé quatre fois, il a marqué quatre fois. »

Enama : « Il était au-dessus du lot »

Le malheureux Simon Enama, dont le poste de stoppeur voulait qu'il se coltine l'international Nigérian 90 minutes durant, n'avait pas grand-chose à  ajouter à  ces tombereaux d'éloges. « Il faut parfois savoir reconnaître la supériorité de l'adversaire. Ce soir, Utaka était clairement au-dessus du lot, c'est tout. Il sait parfaitement se placer sur le terrain. Il sait s'effacer du jeu et, brusquement, réapparaître dans ton dos. C'est un vrai poison. Mais avec le recul, je sais que je serai heureux d'avoir pu croiser son chemin l'espace d'une rencontre. » Les joueurs de Troyes, appelés à  affronter ce samedi le Stade Rennais dans leur quête pour le maintien en Ligue 1, peuvent commencer à  trembler. La torpille « Super U » est lancée.

Puis ce fut le silence…

Dans un stade de l'Ill plein comme aux grandes heures du FC Mulhouse, les quelque 10 000 supporters des SR Colmar ont assuré l'ambiance pendant plus d'une heure, avant de patienter jusqu'au coup de sifflet final pour remercier leurs héros.

Un stade de l'Ill quasi plein comme on ne l'avait pas vu depuis belle lurette, du vert aux quatre coins du stade, et des banderoles du genre « En Alsace on dit "jet's gehts los" ! ». Le décor était planté, pour encourager les Verts du SR Colmar et accueillir les pros rennais dans une atmosphère digne d'un huitième de finale de Coupe de France. L'ambassadeur de la musique créole en Alsace, le Bas-Rhinois Coco Rosier, avait même renforcé le « mini-kop » créé pour fédérer un maximum de musiciens et supporters alsaciens derrière les verts. L'hymne qu'il a dédié aux SRC pouvait résonner, un peu reggae, un peu swing : « Allez SRC, action positiv', allez Colmar allez. Les nanas et les garçons sont là , pour donner d'la voix. Les mamies et les papis sind da, jet's gehts los… » (bis).

Tout le monde se lève pour Colmar

L'ambiance était garantie, mais il ne fallait pas arriver en retard : à  peine le temps de chauffer son siège, qu'une douche froide bretonne refroidissait les ardeurs. Le rêve vert déjà  brisé ? Ce n'est pas l'humeur des supporters : impossible n'est pas alsacien. À défaut de pouvoir applaudir les offensives vertes qui peinent à  percer une défense bien organisée, les spectateurs s'enthousiasment à  chaque intervention défensive des leurs… ou à  chaque approximation des pros. Lorsqu'une frappe contrée par un défenseur manque de tromper le portier visiteur, on se remet à  y croire sérieusement, et un « Allez les verts » naît aussi spontanément qu'il disparaît : un Rennais vient d'éviter le gardien colmarien… « Cette fois, c'est cuit », a-t-on le temps d'entendre. Quand le poteau renvoie le ballon, le refrain reprend de plus belle. Ce soir, les dieux sont colmariens. Le match s'emballe, et les gradins s'embrasent, à  tel point qu'un fumigène atterrit sur la pelouse. Rappel à  l'ordre du speaker. On s'achemine vers la buvette, quand François Bader, le buteur maison, fait chavirer les tribunes, en égalisant au meilleur moment juste avant la pause knacks. Les pronostics vont bon train, forcément optimistes, puisque Colmar n'en finit plus d'épater. Quand l'écureuil mascotte (et argument commercial) rentre aux vestiaires, le speaker s'enthousiasme pour François Bader : « Il est vraiment phénoménal ! Il mériterait d'être dans le journal ! ». Dont acte. Coco Rosier et sa bande ont grimpé d'un étage : Colmar prend de la hauteur, le petit poucet rivalise avec les ogres. Cela mérite bien une ola, qui est sur le point de se déclencher. Tout le monde se lève pour les SR ? Deuxième douche froide de la soirée : deuxième but pour Rennes, et pour John Utaka. D'autant que ce diable de buteur nigérian plante deux nouvelles banderilles en cinq minutes, dans un silence de cathédrale. Cette fois, l'aventure est finie, et les premiers spectateurs quittent le stade. Les autres attendent patiemment la fin du match, quelques-uns tentent de donner de la voix, mais le coeur n'y est plus. Les supporters réservent leurs applaudissements, debout, pour le coup de sifflet final quand l'équipe vient les saluer. « Ils sont allés au bout de leur rêve », conclut le speaker. Une dernière heure de rêve offerte au public alsacien, qui le leur a bien rendu.

Kalathung, le poumon Vert

Une première mi-temps pleine de promesses n'aura pas suffi à  déstabiliser une équipe rennaise qui a laissé John Utaka s'exprimer.

SR COLMAR

C. Milliet : Un début de match à  l'image de sa défense, hésitante. Pas toujours à  la fête sur les corners, mais présent à  trois reprises dans des sorties aux pieds. Impuissant sur les quatre buts rennais. Nemouchi : Le défenseur colmarien qui est le mieux rentré dans le match. A contenu Monterrubio pendant 55 minutes, mais a eu du mal quand Sorlin est entré en jeu. Bikai : Pas à  100 % et cela s'est ressenti dès le début. A repris le dessus comme le reste de la défense après 20 minutes de jeu. Remplacé à  la 60e par Heitzmann, qui est arrivé au plus mauvais moment de la rencontre. Enama : Un match en demi-teinte. Hors sujet sur le premier but, parfois impérial physiquement. Couvre malencontreusement Utaka sur son 3e but en revenant sur le terrain, alors que le Rennais était hors-jeu. V. Milliet : Un peu dépassé sur quelques accélérations rennaises, mais présent constamment au niveau de la couverture. Kalathung : L'homme du match côté colmarien. Un volume de jeu qui a souvent perturbé les milieux de terrains rennais. Il a étouffé Gourcuff et a été très précieux pour combler les trous laissés par ses partenaires dans l'entrejeu. Remplacé à  la 80e par Ignatowicz Dupéroux : N'a pas réussi à  mettre le ballon sous le pied quand il le fallait. Il s'est tout de même battu et n'a jamais abdiqué. Kittler : Capitaine pourtant exemplaire, il a été le plus mauvais Vert hier. Des erreurs de placement et beaucoup de ballons perdus. Rodriguez : Pris entre les deux défenseurs centraux rennais, il a beaucoup couru et a multiplié les appels. Une bonne occasion, mais rate le cadre à  la 31e. Mastroianni : Dans tous les bons coups, il a bougé la défense rennaise grâce à  sa vivacité. Il est à  l'origine du but de Bader. Bader : Il n'a réussi qu'une fois à  se défaire du marquage et cela lui a suffi pour marquer. Remplacé par Somphouchanh à  la 71e.

STADE RENNAIS

Pouplin : N'a pas eu grand-chose à  faire, hormis chercher une fois le ballon au fond de ses filets et se coucher sur une frappe de Nemouchi en 2e mi-temps. Perrier-Doumbé : En-dedans en première période, notamment sur l'accélération de Mastroianni qui amène le but, il a été beaucoup plus présent en seconde, surtout sur le plan offensif. Edman : Propre, combatif, intraitable sur l'homme. Le Suédois n'a quasiment pas été mis en danger de la rencontre. Bourillon : Présent dans le jeu de tête, il a connu des soucis avec Mastroianni. Mensah : Le patron de la défense rennaise avec un physique à  toute épreuve. A été remplacé par Mbia à  la 75e. Didot : La tête dans les nuages tout au long de la première période. Remplacé par Sorlin à  la 54e qui a été le détonateur de la bonne période rennaise. Utaka : Il a été exact au rendez-vous de ces huitièmes de finale. Ses quelques accélérations ont perturbé la défense colmarienne. Il a surtout été quatre fois idéalement placé pour reprendre les offrandes de ses partenaires. Un quadruplé, que dire de plus ? Kallstrom : A su accélérer quand il le fallait. Toujours disponible pour ses coéquipiers. Briand : Après un bon début de match, il s'est éteint petit à  petit. Gourcuff : N'a de loin pas été à  la hauteur de ses dernières prestations. Remplacé par Faty à  la 75e. Monterrubio : Très discret en première période, il a haussé quelque peu le niveau de son jeu par la suite. Résultat : deux centres qui donnent deux buts.

« Une aventure se termine »

Roland Hunsinger (président des SR Colmar) : « Une qualification aurait évidemment été extraordinaire, et à  la mi-temps j'y croyais encore. Mais Rennes était impressionnant et on n'a pas à  rougir de cette défaite. Je sentais qu'on allait égaliser, et on a souvent rivalisé avec les professionnels. Tous les joueurs sont à  féliciter car ils ont relevé un défi. » Bruno Scherer (entraîneur des SRC) : « Je suis évidemment un peu déçu surtout après avoir tenu le coup durant une heure. Mais on a loupé un quart d'heure en seconde période et on a payé cash nos instants de décontraction. Mais il faut bien dire que Rennes nous a fait souffrir en monopolisant le ballon. Il n'en demeure pas moins que les joueurs sont à  féliciter car ils ont fait une grosse Coupe de France. Aujourd'hui, ils ont été généreux et ont parfaitement suivi les consignes, mais ça n'a pas suffi. L'aventure a été belle. Maintenant, place au championnat. » Régis Kittler (SR Colmar) : « J'ai quelques regrets notamment en raison de la mauvaise entame de match. Le but nous a fait du bien, mais ne seconde mi-temps, on a reculé. C'était devenu très dur et on a eu du mal physiquement. » Ali Nemouchi (SR Colmar) : « Je suis fatigué. Ils ont fait la différence physiquement. Mais notre aventure a été magnifique et le restera malgré la défaite. » Simon Enama (SR Colmar) : « On aimerait ne retenir que notre fabuleuse épopée et se dire que ce n'était que du bonheur. Mais je crois que c'est encore un peu trop tôt. Là , il y a évidemment beaucoup de regrets. Pendant une heure, nous avons bien résisté. Mais le 2e but nous a totalement désorganisés. Je crois qu'ils ont compris comment il fallait jouer face à  nous. Ils nous ont fait mal dans l'axe, en mettant sur orbite ce phénomène d'Utaka. » Christophe Milliet (SR Colmar) : « On n'est pas bien rentrés dans ce match, mais on a eu le mérite de ne pas lâcher et d'égaliser. A la mi-temps, on s'est vraiment dit qu'il y avait de la place pour un nouvel exploit. Malheureusement, les Rennais ont fini par prendre le dessus. On leur souhaite maintenant d'aller au bout de la compétition. Au moins on pourra se dire qu'on a été battus par les vainqueurs ! Quant à  nous, on va maintenant redescendre sur terre pour le championnat et garder bien au chaud les souvenirs de cette superbe aventure. » Vincent Milliet (SR Colmar) : « Nous avons vécu une heure de bonheur. On y a cru, nous sommes très bien rentrés dans la seconde période. Mais deux erreurs techniques que nous n'avons pas su rattraper nous ont coûté cher. Nous n'avons pas de regret, car Rennes était d'un niveau technique supérieur. On s'est défendu, on a donné le maximum. Moi, j'ai vu deux joueurs qui m'ont fait plaisir, Utaka et Rodriguez ». Gilles Mastroianni (SR Colmar) : « Quand nous avons égalisé, je me suis dit, c'est bon pour nous. La première mi-temps était en faveur de Rennes, mais quand j'ai vu le tableau d'affichage, je me suis dit que ça allait continuer pour nous. Ce stade derrière nous, c'était fabuleux. J'y ai cru ! Mais il faut rester lucide : Rennes a été très respectueux, ne nous a pas sous-estimés. C'est une vraie machine ». François Bader (SR Colmar) : « Je me souviendrai de ce moment de joie avec le public. Mais on ne pouvait pas gérer sur la durée… » Olivier Sorlin (Rennes) : « La chose principale est de passer ce tour, la manière nous importait peu. Utaka est un attaquant en pleine confiance aujourd'hui, en pleine bourre, et il tire l'équipe vers le haut. Il nous rend tous un peu meilleurs. Nous avons bien entamé cette partie, nous avons un peu coupé les pattes des Colmariens. Mais on s'est arrêté de jouer et Colmar a eu le mérite d'égaliser. Poussés par le public, ils nous ont alors un peu fait souffrir. C'est dommage que nous n'ayons pas enchaîné, nous nous sommes un peu relâchés. Les SRC ont eu le mérite de s'accrocher et de nous bousculer. A la mi-temps, je ne vous dis pas, mais si vous connaissez le coach (rires)… Il y a des fois où ça hurle, et hier soir, c'était pas mal ». Yoann Gourcuff (Rennes) : « C'est une soirée satisfaisante, au cours de laquelle nous avons inscrit quatre buts. Nous avons un peu douté, oui, car Colmar était en pleine confiance, le public a poussé. Pourtant, nous avions fait le plus dur en marquant immédiatement. Heureusement qu'Utaka était là  pour sauver la mise… »

Les SRC plus rapides

Les SRC étaient les plus rapides, du moins avant le match. Le bus des Colmariens est en effet arrivé à  16 h 05 au stade de l'Ill alors que celui du Stade Rennais n'est arrivé qu'à  16 h 35. Idem pour l'échauffement : Régis Kittler et ses camarades prenant possession du terrain à  17 h 15, soit une heure avant le match, alors que les Rennais ont entamé leurs foulées à  17 h 40. Revenant. On a retrouvé avec plaisir Bernard Genghini dans les travées du Stade de l'Ill. L'ex-directeur sportif du FC Sochaux, aujourd'hui chargé du recrutement, qui a fréquenté le stade alors qu'il était entraîneur du FCM de 1992 à  95, était chargé de commenter la rencontre pour Eurosport, qui a retransmis le match en direct. Chewing-gum. Le même Genghini a rapidement quitté la pelouse en compagnie de Dominique Lihrmann, l'entraîneur des Verts à  la recherche d'un chewing-gum. « Viens avec moi, j'ai des chewing-gum dans ma voiture. Ça te permettra aussi de décompresser un peu. » Nuit. Dominique Lihrmann avait les traits tirés en arrivant au stade. « Ça va bien, mais c'est vrai que je n'ai pas beaucoup dormi. J'ai passé le début de la nuit en compagnie de Philippe Bohrer, le patron de notre hôtel à  Rouffach, et on a refait le monde. C'est un passionné et il a des idées intéressantes sur le football. » Vingt. C'est avec un groupe élargi que les Colmariens se sont déplacés à  Rouffach puis à  Mulhouse. Outre les 16 joueurs prévus sur la feuille de match, le staff avait emmené Sergio Da Costa, Renaud Maadi, Sergio Barquero et Vincent Aimetti. Avion. Arrivés en bus depuis Munster, où ils étaient au vert, les Rennais sont repartis immédiatement après la rencontre, mais en avion spécial depuis l'aéroport de Bâle-Mulhouse, le bus retournant à  Rennes à  vide. Autographes. Les chasseurs d'autographes s'en sont évidemment donné à  coeur joie, hier au stade de l'Ill. Les joueurs étaient bien sûr visés, mais pas seulement. Ainsi, notre confrère Mathieu Dubrulle, le spécialiste du Racing Strasbourg sur France Bleue Alsace, a été sollicité par un jeune supporter. « Ça m'arrive quelques fois, mais à  Strasbourg. À Mulhouse, c'est une première. » Ex-pros. Ils étaient nombreux, les ex-pros alsaciens, hier soir. Outre Bernard Genghini, on a remarqué Marc Keller, bien sûr, l'ex Colmarien, mais aussi Albert Gemmrich et Joël Tanter, en conversation avec Pierre Dreossi, le directeur général rennais. Recette. Après avoir réalisé 20 000 euros de bénéfice lors du précédent tour face à  Monaco au Stadium, les SR Colmar tablaient sur le même montant « voire un peu plus. » Cela arrondit le montant versé par la Fédération, 137 400 € pour leur qualification pour les 8e s. Une victoire sur Rennes leur aurait rapporté 305 000 €. 20 % de la recette guichet sont revenus au FCM qui a assuré la gestion du stade.
DNA a écrit :Pas de regret, de la fierté

La fantastique aventure des Verts s'est terminée à  Mulhouse contre des Rennais en pleine confiance, emmenés par leur buteur d'exception, John Utaka. Pendant plus d'une heure, Bader avait entretenu le rêve...

« La différence, c'est que nous, demain, on retravaille, après avoir pris énormément de plaisir, alors que pour nos adversaires, c'est leur métier...Mais chapeau. Ils se sont montrés très respectueux. Monterrubio a eu des paroles gentilles avec moi. »
Dialogue impromptu, hors micro et stylo, entre Ali Nemouchi, à  nouveau étonnant, comme l'ensemble des Verts, et Simon Enama, chargé du marquage de Mister Utaka. « Je suis déçu, fatigué, c'est dur. Mais je sais qu'on est tombé sur plus fort. Les Rennais ont joué avec sérieux, comme des pros. »
Ne pleurez pas, Messieurs les Colmariens. Chantez au contraire, comme vous l'avez fait si bien, sous l'impulsion d'un Alex Dupéroux exemplaire. « Laissez-nous gagner. La saison n'est pas terminée. »
Ecoutez les cris de la foule, de plus de dix mille spectateurs, tous plus ou moins vêtus de vert, qui a souffert, vibré, espéré, tremblé durant près de 70 minutes. Appréciez ces moments inoubliables qui vous ont permis de tutoyer les rêves les plus fous, d'endosser l'habit de lumière que l'on dit réservé aux plus méritants.

« Fier d'avoir défendu les valeurs du football amateur alsacien. »

Dites vous que, sous un ciel aussi breton qu'alsacien, sous la pluie qui augmente encore la vitesse de balle, mais qui alourdit les jambes, vous avez été à  la hauteur. Comme le remarque si justement Dominique Lihrmann, votre guide : « On est fier de ce qu'on a réalisé, fier d'avoir défendu les valeurs du football amateur alsacien. »
Sachez, avec Bruno Scherer, l'éducateur, que « vous avez donné tout ce que vous aviez » et que ces Rennais s'étaient comportés « en vrais pros »,comme l'indiquaient en connaisseurs, Tanter et Gemmrich, sous le charme.
Appréciez ce compliment signé Yoann Gourcuff, le fils de Christian, l'énorme espoir : « Il n'était pas facile de déséquilibrer ce bloc. » Et ne vous en faites pas si Laszlo Bà¶là¶ni explique, fort réalistement : « Tout autre résultat qu'une qualification de Rennes aurait été anormale. Il suffisait à  un moment d'une passe bien ajustée, d'une action bien terminée.«
John Utaka en prime, l'attaquant dont Doumé avait dit dimanche : « Pour le neutraliser, il faudrait se mettre à  quatre. » « Un très bon joueur, beaucoup plus fort que la normale », ajoute l'entraîneur roumain.
Utaka puissance quatre, un de ces avants de pointe explosifs, en pleine réussite actuellement, qui profite à  merveille du moindre décalage. Tant que les verts avaient du jus, ils parvinrent à  colmater. Dès lors - dans l'ultime demi-heure - que le souffle devint plus court, la meilleure équipe de Ligue 1 de ces dernières semaines, s'engouffra dans les brèches.
« Il aurait fallu se multiplier, emmener en début de 2e mi-temps la qualité de la fin de la première, éviter certaines fautes techniques », remarquait José Guerra, le coach des autres verts, les fameux Schilikois. Ce n'était plus possible, contre un opposant tout simplement plus fort, désireux et capable de la gagner, cette coupe de France nommée désir.

La formidable égalisation de François Bader, Monsieur Coupe de France

Ce fut, de bout en bout, un grand match de sport, correct, engagé, suspense en plus, entretenu par la formidable égalisation de François Bader, Monsieur Coupe de France, auteur sur ses terres, de son 11e but dans l'épreuve.
Car, ce duel-événement avait démarré on ne peut plus mal. Rennes, déterminé, avait choisi d'attaquer. Moins de trois minutes et Christophe Milliet s'était incliné. Suivirent dix minutes laborieuses. Et une demi-heure de rêve. Des SRC, admirables petits poucets, qui ne se contentent pas de ramasser les miettes, mais qui font jeu égal, qui sèment parfois la panique en face. Qui, quasi logiquement, égalisent avant le repos.
Un de ces buts collectifs, qui sentent bon un groupe vraiment solidaire. La juste récompense pour le labeur énorme accompli au milieu par Kalathung, Dupéroux, Bader, décroché flanc droit, « Mastro », renard virevoltant côté gauche.
Cette équipe là  ne cesse de progresser, de prendre confiance, d'aller, insensiblement, vers le bout de ses possibilités. Pas de regrets. Surtout pas. Mais des ressources à  exploiter « à  la rennaise » dans ce championnat que Enama, Nemouchi et tous les autres retrouveront jusqu'en été. Après leur travail...

Buteur à  tous les coups

C'était son huitième match de Coupe de France, il en a profité pour y inscrire son onzième but. Buteur contre Monaco, il l'a été aussi face à  Rennes. L'homme de Sausheim, passé par le FC Mulhouse, a vécu une grande soirée au stade de l'Ill.

Ce stade, il en connaît chaque recoin. Dès qu'il y met les pieds, il serre toutes les mains qui se tendent vers lui. Du temps où il jouait pour le FC Mulhouse, François Bader n'a laissé que des bons souvenirs. Alors, quand il est revenu jouer sur cette pelouse, qu'il a vu ces tribunes pleines et cette ferveur, unique et jamais vue, il n'en est pas revenu. Il ne l'a pas montré, les frissons étaient là .

« C'est exceptionnel. Cela restera gravé »

« En début de saison je n'aurais jamais imaginé vivre de tels moments, se confie-t-il. C'est exceptionnel. Cela restera gravé. Ce que je viens de vivre, cela n'arrive pas souvent. » Alors il savoure, avec calme et sans excès, fidèle au personnage. Pas question pour lui de se laisser aller, tout est dans la retenue. Pourtant c'est bien lui le héros du match, comme à  chaque fois en Coupe de France.
Ses statistiques personnelles sont étonnantes : à  chaque fois qu'il y a joué, il a marqué. Une fois au moins. Au tour précédent, contre Monaco, c'est lui qui avait inscrit le but libérateur. Hier, c'est lui encore qui s'y est collé, à  une minute de la mi-temps, pour égaliser. « Sur le moment, je lève les bras, je suis content bien sûr mais trop crevé pour en faire plus. J'avais tellement couru... »

Une réalisation d'avant-centre pur, telle qu'il les aime

Il sortira d'ailleurs au milieu de la seconde période, carbonisé. Colmar est alors mené 1-3, le sort en est jeté, lui a tout donné. « Je n'ai pas très bien joué en première mi-temps, avoue-t-il, j'ai perdu trop de ballons. » Il est bien sévère avec lui-même car il a su peser sur la défense adverse, se montrer disponible pour le porteur du ballon, agressif sur toutes les tentatives de relance rennaises.
Son but est un modèle du genre, une réalisation d'avant-centre pur, telle qu'il les aime. Des comme celui-là , il en plante très régulièrement. Après un gros travail de Gilles Mastroianni, lui aussi un ancien du FCM, dos à  la cage il contrôle du gauche, pivote et marque. La frappe est belle, le gardien est battu. Les Rennais connaissaient tous son nom, il avait droit à  un marquage serré.
Cela ne l'a pas empêché de se démarquer. Savoir se faire oublier est aussi sa spécialité, il y excelle. Pourtant, en face il y avait de sacrés gaillards, une arrière-garde qui a joué des tours à  plus d'une formation de L1, à  commencer par la meilleure, la lyonnaise. Ainsi Eric Edman, sur le côté, l'avait en ligne de mire. Dur sur l'homme, le Breton ne l'a pas épargné, sans parvenir à  l'intimider.
« Mieux vaut oublier le nom des joueurs en face. Sur le terrain on oublie. De toute façon, je ne suis pas "fana" de la Ligue 1, je ne les connais pas trop... » Il a préféré se concentrer sur sa performance à  lui, à  ces clameurs qui redoublaient à  chaque fois que Colmar franchissait la ligne médiane. « Cette ferveur, on la ressent quand on est sur le terrain, ce sont vraiment de grands moments. »

Déçus, mais dignes

Colmar a perdu, la Coupe de France est terminée pour cette année. Après le match, les vestiaires de Colmar sont partagés entre la tristesse de la défaite, lourde (1-4) malgré la performance, et la fierté, d'avoir tenu tête une mi-temps aux Rennais.

Inscrites à  l'encre verte, les deux phrases sont affichées au milieu des vestiaires. Les « Osons encore » et « No limit » donnent le ton à  ces joueurs de Colmar qui viennent de tenter l'impossible défi, le second après avoir sorti Monaco le mois dernier. Le match est fini depuis quelques minutes, le silence est trop envahissant pour durer. Entre déception et fierté, les joueurs apparaissent partagés.

« Je suis déçu, forcément »

Assis, le capitaine Régis Kittler réalise peu à  peu la performance réalisée malgré la défaite. « Je suis déçu, forcément. C'est normal, glisse-t-il, on a tant donné. » Puis il relève la tête, semble comprendre que lui et ses copains ont tenu la dragée haute à  Rennes pendant une mi-temps, la première, quittée sur un étonnant score de parité. « On n'a aucun regret à  avoir, vraiment. »
Alors évidemment, il y a l'ampleur du score, ce 4-1 lourd à  porter, certains pensent que 3-1 aurait été plus juste. Mais, pour un but de plus ou de moins, cela ne change rien, n'enlève rien à  la performance, celle d'être là , déjà . « Voir autant de monde au stade de l'Ill, il aura fallu que je joue pour Colmar pour voir cela », lâche encore celui qui a longtemps porté les couleurs du FCM local.

Le maillot d'Utaka

Des souvenirs, il s'en est construits plein hier soir, entre l'amour du public et l'honneur de jouer contre Rennes. « Ils ont joué avec le plus grand sérieux, c'est la meilleure marque de respect qu'ils pouvaient nous offrir. » Cette phrase, l'entraîneur, Dominique Lihrman, l'aura aussi. Il est de retour dans les vestiaires avec le maillot du buteur breton, l'intenable John Utaka.
« J'ai la plus grande fierté pour cette équipe d'amateurs, ce qu'elle vient de faire est extraordinaire. Malgré tout j'avais cette naïveté, cette innocence de croire qu'après le 1er février et notre qualification contre Monaco, il aurait pu y avoir un deuxième exploit ce 21 mars face à  Rennes... Je suis surtout fier d'avoir mis Colmar, le Haut-Rhin derrière nous, d'avoir rempli le stade de l'Ill. »

En 1997 déjà 

Le stade de l'Ill, Christophe Milliet le connaît bien pour y avoir joué longtemps, en D2, National et CFA. Avec le FCM il avait connu un quart de finale de Coupe de France, en 1997 à  Guingamp. A ses yeux, pourtant, l'aventure colmarienne a plus de saveur, parce qu'il y a participé depuis le début. Dans sa cage, après le premier but, dès la troisième minute, il a gambergé.
Mais il s'est vite repris, avec plusieurs arrêts déterminants. « On savait que Rennes jouait long, avec de superbes ballons. C'était impressionnant. Après tous nos efforts, le score est trop lourd, mais ce qu'on a vécu lors de cette Coupe de France, c'est à  nous, et personne ne nous l'enlèvera. » Le vestiaire ne désemplit pas, personne n'a envie de partir, se quitter, le repas durera longtemps.
François Bader n'occupe pas sa place habituelle dans ces mètres carrés réservés d'ordinaire au FC Mulhouse, il est sur le coin de banc d'Alain Tjock, « un copain ». José Guerra, coach de Schiltigheim, autre club à  exploits, vient serrer des mains, féliciter chacun.
Pour cette année, la Coupe de France est terminée, place au championnat. Les joueurs en parlent déjà , pour la montée ?

Indiscrétions

DNA

Le journal était largement représenté à  l'entrée du stade avec toute son équipe promo, qui distribuait notamment des trompettes en papier particulièrement bienvenues pour soutenir les Verts.

Anciens

Parmi les nombreux supporters d'un jour des SRC, les champions de France 79, Joël Tanter et Albert Gemmrich, Bernard Genghini, consultant en direct sur Eurosport, ou encore Marc Keller, qui démarra en pros au FCM. Et quasiment tout l'état-major de la LAFA, autour du président Gilbert Schneider.

Bus

Ils étaient quinze, les autocars spéciaux affrétés par la Ville de Colmar pour amener au stade les supporters des Verts, qui avaient bien fait d'éviter la chasse éprouvante à  des places de parking rares. Colmar représenté également par son maire, Gilbert Meyer, lequel salua notamment le président du FCM, Joseph Klifa.

Mastro

Il avait sa propre pancarte, Gilles Mastroianni, au coeur d'une tribune Johansen comble. Animée notamment par le chanteur antillais Coco Rosier. Et il n'a pas déçu, « Maestro. » « On n'a pas à  rougir. On leur a fait peur avant le 2-1. Mais il ne faut pas faire d'erreur contre des pros. »

Tirage

Ils suivront de Colmar le tirage au sort des quarts, dimanche à  TF1, assurée par miss France 2006. Samedi soir, les SRC joueront en CFA 2 à  Pontarlier. Objectif, une des deux premiers places du groupe et la montée en CFA.

Famille

Willy, le père, était délégué aux arbitres. Vincent et Christophe, les fils, se sont surpassés sur la pelouse. « Le quatrième but vient en trop. Sur le 2-1, j'ai levé le bras par réflexe, parce que Utaka était seul. Mais ce fut une belle aventure. » Qui en appelle d'autres.

Blessés

Le but de Colmar, en toute fin de première mi-temps, a provoqué la blessure de trois spectateurs. Devant la ferveur du public, la vitre d'une loge a éclaté en mille morceaux. Un homme a eu le crâne en sang, un gamin s'est fait poser une minerve. Pour le consoler, les secours lui ont permis de suivre la seconde période du bord du terrain.

Record

Avec 10 800 spectateurs hier soir, le stade de l'Ill a attiré plus de monde que pour voir le FC Mulhouse en Coupe de France contre Montpellier (2000 personnes), puis Caen (6000). Le stade de l'Ill se sent plus vert que blanc.
L'histoire est en marche ...
jere57
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Message par jere57 »

Un grand chapeau à  Colmar qui a quand même réussit à  aller plus loin de Strasbourg.
Peut-être à  l'année prochaine et bonne continuation en championnat !! :D :D :D :D
Strasbourg 2 - 0 Metz, Buts de Pascal NOUMA et Olivier DACOURT, début d'une histoire de coeur !!
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argueti
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit :« Une grande fierté »

Au lendemain de l'élimination face au Stade Rennais (4-1), Dominique Lihrmann dresse le bilan de la fabuleuse aventure des Verts en Coupe de France. Mais il parle aussi des prochains défis qui attendent les SR Colmar.

Après une sieste réparatrice, « je n'ai pas trop bien dormi », Dominique Lihrmann était en pleine forme, hier après-midi. L'entraîneur des SR Colmar avait visiblement tourné le dos à  la Coupe de France non sans avoir une dernière pensée « pour tous les gens qui ont participé à  cet événement, des dirigeants du club aux supporters en passant par le FCM et la Ville de Mulhouse pour leur organisation sans faille. »

“ On vous sentait visiblement déçus, mardi soir à  la fin du match, mais pas accablés. Quels sentiments vous habitaient ? ”

Nous étions déçus comme on peut l'être après une défaite par 4 buts à  1. Mais avec un peu de recul, vu les forces en présence, le sentiment qui prédomine c'est la satisfaction d'avoir été à  la hauteur durant plus d'une heure contre l'une des meilleures équipes françaises actuelles et d'avoir finalement fait aussi bien que Lyon.

“ Les Rennais ont été très respectueux”

“ Si vous aviez un regret à  formuler par rapport à  ce match… ”

Le fait que les Rennais ont bénéficié de nos largesses sur les quatre buts qu'ils ont marqués alors que nous avons sans aucun doute inscrit le plus beau but du match dans sa construction. Il ne doit rien à  personne sinon à  la vélocité de Gilles Mastroianni et au sens du but de François Bader. Mais pour réaliser l'exploit, on n'avait pas le droit à  la moindre erreur.

“ Vos joueurs ont-ils tout de même répondu à  vos attentes ? ”

Cela fait dix jours qu'ils suivent une préparation exigeante concoctée par Bruno Scherer et André Hermann. Ils ont donc été mis dans les meilleures dispositions possibles pour répondre présents. Après, certains d'entre eux ont peut-être été moins bien que d'habitude, mais cela arrive à  n'importe quel joueur. On a tout de même réalisé une heure exceptionnelle à  un niveau qu'on n'avait jamais atteint. Kalathung, Rodriguez et Mastroianni ont notamment été monstrueux.

“ Si c'était à  refaire, aborderiez-vous cette rencontre de la même manière tactiquement ? ”

Au retour de Metz, samedi soir, où j'ai assisté au match des Lorrains contre Rennes avec Bruno Scherer, nous ne sommes pas parvenus à  trouver une stratégie commune dans la voiture. Mais la nuit a porté conseil et dimanche matin, la mise en place tactique a coulé de nos pensées respectives. On a d'ailleurs vécu un grand moment ce matin-là  au stade de l'Ill puisque l'on sentait vraiment que tout le monde était en parfaite harmonie. C'était une option audacieuse, mais il fallait passer par là  pour créer l'exploit. Si c'était à  refaire, on repartirait comme ça.

“ Pensez-vous que la sortie de Sosthène Bikaï, à  la 60e minute, a pesé sur les minutes suivantes et les trois buts d'Utaka ? ”

Sosthène avait une gêne à  la cheville et on commençait déjà  à  souffrir. Mais son changement n'a eu aucune incidence sur les buts puisque ça s'est plutôt passé de l'autre côté. Mais je pense que nous aurions dû faire un double changement puisque François Bader était cuit.

“ Quel a été le comportement des professionnels rennais à  l'égard de vos joueurs ? ”

Ils ont été très respectueux envers nous et je pense que c'est ce qui leur a permis d'imposer leur jeu. Ils ont été royaux à  la fin du match en offrant leurs deux jeux de maillots à  nos joueurs. Ils ont été très professionnels du début à  la fin, tant au niveau de leur préparation que de la manière d'aborder le match. C'est ce que n'avait pas fait Monaco et on en a profité.

“ Autant d'expérience qu'en trois ans de championnat”

“ Et Laszlo Bà¶là¶ni qui avait sacrément critiqué la remise de votre match face à  Auxerre ? ”

Je l'ai croisé, mais on ne s'est pas salué. Je pense qu'il n'avait pas envie de savoir qui j'étais. À part cela, il a parfaitement fait son boulot car il a réussi à  relancer ses troupes à  la mi-temps. Malheureusement, il n'a pas la classe d'un Utaka. J'attendais un peu plus d'un technicien de cette pointure.

“ Vous avez connu des moments de bonheur depuis le début de votre aventure. Quel est celui qui vous a le plus marqué ? ”

Je dirais que c'est l'atmosphère qui a régné dans le groupe et au club en général dans les jours qui précédaient le rendez-vous rennais. C'est là -dessus qu'il faudra travailler pour continuer à  progresser.

“ La page Coupe de France est désormais tournée, qu'est-ce qu'elle a rapporté au club outre la manne financière ? ”

En six mois, on a engrangé autant d'expérience qu'en trois ans de championnat, à  tous les niveaux. On a touché de près le très haut niveau et mesuré le chemin qu'il reste à  parcourir, ne serait-ce que pour gravir un échelon. Si l'ensemble du club se donne les moyens de combler les différentes lacunes, on peut penser à  un avenir radieux. Gérard Cronenberger, le maire d'Ingersheim, qui était d'ailleurs au match, a cité le philosophe Henri Bergson dans le dernier éditorial de La lettre d'Ingersheim : « L'avenir n'est pas dans ce qui va arriver, mais dans ce que nous ferons ». Je pense que nous devrons nous en inspirer.

“ Pensez-vous que vos joueurs auront digéré cette élimination, samedi à  Pontarlier ? ”

L'objectif était de ne pas avoir de regrets et quand on fait le bilan, les satisfactions sont largement supérieures aux déceptions. C'est une grande fierté d'avoir été suivi par toute une région et d'avoir réussi à  remplir le stade de l'Ill. D'avoir vu le public se lever en bloc quand François a égalisé à  la 44e minute. À partir de ce soir à  20 h 30 (hier soir), on fermera le livre Coupe de France et on passera au 19e chapitre du championnat, après avoir soigné les corps et les coeurs Il faut que l'on profite de cette dynamique et que l'on se repose sur cette heure de jeu où on a pratiqué un jeu au-dessus du niveau de CFA 2. On doit maintenant faire les efforts nécessaires pour y parvenir durant 90 minutes.

“ Avec ce déplacement à  Pontarlier puis la réception de Vesoul, mercredi, c'est un nouveau tournant pour le club dans la perspective de l'accession ? ”

On peut croire en nos chances au vu de ce qu'on a réalisé. On fera le point ce soir avec le staff et les joueurs sur ces objectifs à  court terme en essayant d'avoir l'adhésion de tous. Il y a un pactole de huit points à  prendre, on les prendra si les joueurs le désirent. Il y a des défaites qui peuvent être plus riches que les victoires si on en retire les bons enseignements.

“ Le club est-il prêt à  évoluer au niveau au-dessus ? ”

Il progresse de manières linéaire et régulière et les 15 prochains jours nous diront s'il souhaite poursuivre cette progression.

“ Dans quels domaines les SRC doivent-ils encore faire des efforts ? ”

Mon domaine et celui de Bruno et d'André est le terrain. C'est notre priorité. On a un projet qu'on va soumettre au président et à  son comité dans les prochains jours de manière à  continuer notre marche en avant. Un projet visant notamment à  rendre encore plus pointu le domaine de la formation et celui de notre quotidien au niveau des infrastructures. Il faut que les Verts aient une identité générale des 13 ans jusqu'à  l'équipe fanion. C'est déjà  en place, mais notre souhait est de l'optimiser. Ce n'est pas une question d'argent, mais de cohérence. Si on stagne, on recule, et on a la volonté d'avancer. On veut continuer à  avancer ensemble en rangs serrés.

“ Si d'aventure votre objectif de monter n'était pas atteint, quelles seraient les conséquences ? ”

Je pense que cela ne serait pas dramatique, loin de là . Car cela nous donnera un an supplémentaire pour mener à  bien notre projet en étant plus solide encore. On a suivi la première mi-temps de Schiltigheim - Racing II, samedi dernier, et on a mesuré le fossé qu'il y a entre le CFA et le CFA 2. En revanche, une accession serait une belle récompense pour ce groupe, mais il va falloir la chercher.
DNA a écrit :La montée après le rêve

Depuis le début de la saison, les Verts ont fixé une promotion en CFA en tête de leurs objectifs. Leur superbe parcours en Coupe de France sera mis à  profit pour franchir un palier supplémentaire.

Après Rennes et Monaco, voilà  Pontarlier puis Vesoul. De nouveaux défis. Le pain quotidien, bien moins indigeste à  long terme que les banquets à  la table des grands du football, des vrais professionnels.

« Le club a pris trois années d'expérience en plus grâce à  cette aventure »

Après la coupe de France, l'inoubliable victoire sur les princes de Monaco, la fantastique résistance offerte aux rocs bretons de Rennes, la meilleure équipe française actuelle avec Lyon, voilà  le retour au championnat de France amateurs. Objectif une des deux premières places du groupe C du CFA 2, pouvant mener au CFA. Avec peut être le FR Haguenau (le vice-président, M. Antony, était présent mardi au stade de l'Ill à  Mulhouse), admirablement placé dans le groupe B.
« Avec le staff technique, on pense déjà  à  l'année prochaine, analyse à  froid Dominique Lihrmann, le coach, qui poursuit. J'ai attendu 46 ans pour vivre ça. Le club a pris trois années d'expérience en plus grâce à  cette aventure. Et il s'en servira pour la suite des événements. En sachant qu'il ne servirait à  rien d'aller en CFA et de redescendre en fin de saison. C'est pourquoi on soumettra prochainement au comité un nouveau projet d'avenir, pour tout le club, destiné à  peaufiner encore les structures techniques. »

Hier matin, les joueurs colmariens étaient tous au travail...

Au revoir la coupe, son cortège de médiatisation bienvenu, un tantinet outrancière parfois. Pas adieu. « Ces moments magiques, on continue à  les déguster, ces souvenirs, on en parlera longtemps. » Profitons de cette passion ressuscitée pour rebondir en championnat, plus que jamais prioritaire. Ambitions décuplées par la réussite nationale. Joueurs qui, forcément, franchiront tous un pas, eux qui ont constaté à  la fois qu'ils étaient capables, de temps à  autre, de rivaliser avec les pros, mais aussi que le fossé, le « gouffre », comme dirait Lihrmann, demeure.
« C'est loin d'être fini », remarquait à  chaud, un Alex Dupéroux formé au Racing, aussi lucide dans les vestiaires qu'il avait été performant sur la pelouse glissante et exigeante. « On va enchaîner en championnat. Et on reviendra l'an prochain. »
Hier matin, l'ensemble des joueurs colmariens avait repris le chemin du boulot. Une nuit en famille, avec les copains. La réception avec les partenaires, comblés par leur soirée. Ceci explique en partie cela.
« On ne peut pas tout demander à  des joueurs amateurs, note encore Lihrmann. Les règles ne sont pas le mêmes que pour les pros. Sur la pelouse, on a pu suivre tant que physiquement et techniquement on était top. 60 minutes aussi éprouvantes que les 120 contre Monaco. Mais ensuite, tous ces appels rennais en profondeur nous ont fait mal. »

Les dirigeants dirigent, les entraîneurs entraînent, les joueurs jouent

Rennais respectueux de leurs rivaux. « Colmar a bien résisté », remarque Gourcuff. « Ils en voulaient, avec un coeur énorme et le soutien du public, mais je restais serein, persuadé qu'on ferait la différence », ajoute Bà¶là¶ni. « J'ai fait mon travail, maintenant, on espère aller au bout », avoue Utaka, le quadruple goleador.
S'ils en doutaient encore un peu, les amateurs auront remarqué la différence. On peut se hisser, parfois, au-delà  de ses limites. Pas toujours. Quand la puissance athlétique vous emporte. Même quand la préparation se sera révélée maximale, Bruno Scherer et André Hermann dans le rôle de ceux qui relèvent le niveau.
Samedi soir, les verts jouent à  Pontarlier, un mal classé. Décrassage hier soir, léger entraînement. Puis, le mercredi prochain, ils reçoivent le leader, l'ogre Vesoul. Avant d'accueillir Montceau, de se rendre à  Belfort, de jouer enfin Auxerre III, le lundi de Pâques. « Ça ne sera pas physique, mais psychologique, répète Doumé. Arriverons nous rapidement à  tourner la page, nous reconcentrer sure l'essentiel, nous servir de ce vécu ? »
Oui, répondent les joueurs. Les dirigeants dirigent, les entraîneurs entraînent, les partenaires participent (financièrement). Les joueurs jouent. De mieux en mieux !
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silex57
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Message par silex57 »

Ouais Utaka c'est vrai que 10 buts en 3 matchs c'est super mais si il ne claque rien le reste de la saison ça ne sert à  rien .. Moi je préfère un mec qu'en met 1 pendant 10 matchs qui permet à  l'équipe de gagnr 1-0 à  chaque fois !
"Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" Nietzsche.
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