[05/06] 16ème CDF : Colmar / Monaco : 1-0

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raphou96
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Message par raphou96 »

Bravo à  Colmar comme quoi un petit peux éliminer un gros donc cela relativise un peu la défaite du racing aux pénos non :? ;)
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Pinon
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Message par Pinon »

En tout cas un grand Bravo à  cette équipe en esperant qu'ils passent encore le prochain tour :D

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Modifié en dernier par Pinon le 2 févr. 2006 8:32, modifié 1 fois.
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argueti
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Message par argueti »

DNA a écrit :Dans la légende

Admirables de bout en bout, les Colmariens écrivent la plus belle page de leur histoire, en éliminant le ténor de la ligue 1, fort logiquement, grâce à  un but de François Bader, l'homme de la coupe.

Et ils sont revenus saluer leurs supporters, lesquels leur réservaient une interminable standing ovation. Ils n'avaient plus envie de quitter cette pelouse bénie, ce sol durci par le rude hiver alsacien, cette terre qui leur a permis de transformer un rêve en réalité.
Les verts de Colmar dans les bras les uns des autres, alors que Monaco, tête basse, s'en était allé se réfugier dans les vestiaires, ruminant, pestant contre l'hiver alsacien. Les SRC seront un «petit Poucet » en huitième de finale de la coupe de France. Et ce n'est pas volé. Et pourtant...

Pas évident de garder son équilibre, ses appuis,

Il avait bien failli ne pas se dérouler ce premier match dans un Stadium comble. A midi, l'arbitre avait fait enlever la neige. A 17 h, il est revenu sur la pelouse gelée, a hésité durant une heure, avant de déclarer « on commence », face à  des Monégasques mécontents, qui ont même déposé des réserves quant à  l'« intégrité physique non respectée des joueurs ».
Pas évident de garder son équilibre, ses appuis, notamment sur les plaques de neige tassée. Guidolin ne cessa de le faire remarquer, et les coéquipiers de Squillaci, une équipe bis, accentuèrent volontiers leurs glissades et leurs chutes pour tenter d'impressionner le corps arbitral, imperturbable. Les conditions sont les mêmes pour les deux. C'est dans la tête, grâce aux fameux neurones que se force la différence.
Pendant ce temps, les Colmariens, qui avaient abordé ce match dans une composition plus prudente, avec le puissant Enama, excellent, en défense centrale et Rodriguez (puis Bader) seul en pointe, ne tardèrent pas à  se débarrasser des inhibitions initiales pour jouer au ballon. Ils savent le faire, les verts. Ils combinent, ils font circuler, ils cherchent des espaces. Ils traitent d'égal à  égal.

Toute l'Alsace du football a vibré avec les Colmariens

Pour le bonheur des Kaelbel, Tanter, Gemmrich, Guerra, Gilbert Schneider et autres invités d'honneur, noyés au coeur d'une foule invitée à  venir assister gratuitement au match de CFA2, samedi contre Auxerre III.
Monaco, d'abord offensif, recadra rapidement son système en renforçant le milieu avec Plasil. Pas, ou si peu, d'actions perçantes néanmoins.
Un match presque fermé, qui n'autorise pas la moindre prise de risque. Ni d'occasion franche. Seul un coup du sort, un incident de jeu, un coup de pied arrêté, semblaient susceptibles de forcer les verrous. Même si, au fil des minutes, Monaco, animé par Meriem, parvint à  s'assurer un certain ascendant. Sans concrétiser, parce que le numéro 1 veillait..

En place pour une nuit de folie, les Milliet en tête

Christophe Milliet impeccable dans son rôle de gardien du temple. Puis carrément sublime, quand il arrête le penalty des ultimes minutes, celui qui aurait pu envoyer un Monaco frileux en huitièmes de finale.
Alors, tout un stade se leva, se mit à  chanter et à  y croire. Alors, les coéquipiers de Kittler se débarrassèrent définitivement de toutes leurs craintes. Alors, ils occupèrent le camp adverse sans trembler, sur leurs qualités. Alors, ils se créèrent des occasions. Et furent récompensés par ce but signé Bader, de la tête, après un centre au premier poteau de Vincent Milliet, démon de l'attaque dans les jambes.
Le bonheur. Toute la nuit...

Gagner, chanter, danser

Le rêve éveillé des Colmariens et de leurs amis dans des vestiaires transformés en tribune populaire. Ils ont joué. Ils ont gagné. Puis ils ont chanté. Ils ont crié leur bonheur.

« Donnez nous Paris au prochain tour », scandait Gilles Mastroianni. Et ils ont dansé. Simon Enama sur la table des vestiaires pour donner le la, alors qu'Ali Nemouchi se faisait masser par le Dr Faller. « Que ça fait du bien. »
La nuit s'annonçait longue et dense pour les footballeurs colmariens, qu'attendaient épouses et copines, celles qui avaient vibré durant plus de 120 minutes au dernier rang de la tribune. « On n'est pas prêt d'aller se coucher », remarquait Régis Kittler, admirable capitaine. Dehors, face au Stadium, le concert de Klaxons se poursuivait...

« Ils font honneur à  tout le football alsacien »

Passe le président de la LAFA, Gilbert Schneider, ému. « Ils font honneur à  tout le football alsacien. Une énorme source de fierté. » Puis pénètrent dans ce sacro-saint ouvert cette fois à  tous les supporters, deux anciens champions de France. Doumé Lihrmann présente à  ses jeunes protégés Albert Gemmrich et Joël Tanter, qui avaient pris place discrètement dans un coin. « C'est super, ce que vous venez de réaliser. Et tout à  fait mérité. Vous avez neutralisé Monaco et vengé le Racing. »

« Le penalty arrêté avait une importance psychologique décisive »

José Guerra à  son tour se mêle à  la fête. « Vous avez retenu la leçon de Schilik. Franz (Bader) fidèle à  son rôle de chasseur de buts. » Un François Bader hyper sollicité et toujours aussi serein, lui dont des supporters nous avaient dit. « On va lui faire une grande fête demain. »

Bader qui répond « par superstition, je n'ai pas pris congé » , explique qu'il savait que le centre de Vincent Milliet arriverait au premier poteau. « J'ai anticipé. » Sergio Da Costa, le grand absent, observe, pensif, un tantinet envieux sans doute. Sera-t-il enfin remis pour les 8es fin mars ?
Et Titi Carpentier, Bertrand Sonet, verts d'hier. Et Yves Muller, vert d'avant-hier. Et le maire, Gilbert Meyer, qui s'en va offrir un discours inattendu. « Le penalty arrêté avait une importance psychologique décisive. Alors, on savait que c'était gagné. J'ai remarqué toute l'équipe et deux hommes plus irréprochables encore. Le gardien et le numéro 11. »Applaudissements nourris pour Enama et un Christophe Milliet qui ne s'affole pas. « Je savais que le tireur n'aurait pas de superbes appuis. » Et modeste avec ça.
Dans le couloir, les Monégasques, qui ont laissé un vestiaire en chantier, ne s'attardent pas. Ni Guidolin, un peu Givet, « il en fallait pas le jouer, ce match » ; ni Philippe Kuentz, le médecin mulhousien devenu membre du club de la Principauté. « Une bonne soirée pour le Haut-Rhin au moins. »
« Un rêve, admet Dominique Lihrmann. Personne ne pouvait imaginer un tel dénouement. On se prépare sérieusement pour le championnat et on prend la coupe comme du bonus, du plaisir. J'ai du mal à  réaliser. »
Ce matin, tous les Colmariens, ouvriront de gros yeux. Ceux des enfants face à  un sapin de Noël. Bravo et merci !

Milliet et Bader, ces héros

Après le fabuleux exploit des SRC ,hier soir contre l'AS Monaco, il ne convient évidemment pas de dissocier l'ensemble des joueurs. Chacun, en effet, mérite l'étiquette de héros. Mais Christophe Milliet, le gardien, et François Bader, le buteur, ont en plus été décisifs.

83e minute du match. Colmar a plus que tenu, même si Monaco a eu des occasions en deuxième période. Pourtant, là , le stade tout d'un coup devient muet. Bikai vient de toucher Plasil. L'arbitre siffle le penalty. Les verts se tournent vers Christophe Milliet, leur gardien, et lui souhaitent bonne chance. Gigliotti, le très jeune avant-centre formé au club, fort bien marqué par Christophe Heitzmann, 20 ans, va s'élancer.
« Je suis bien resté posé sur mes appuis, raconte le goal. J'ai attendu le dernier moment. J'ai vu Gigliotti ouvrir son pied vers sa droite. Et je suis parti au dernier moment sur ma gauche. La réussite était au bout. C'est évidemment le plus important arrêt de ma carrière. »

Crampons en fer usés

Mais tout au long de la deuxième période, Christophe avait déjà  effectué d'autres arrêts de talent. « J'ai longtemps hésité avant le match : quelles chaussures allais-je mettre ? Finalement j'ai opté pour des crampons en fer un peu usés. Ce fut le bon choix. Même si, évidemment, j'ai eu quelques glissades, dans l'ensemble les appuis étaient bons. »
Très entouré, comme on peut s'en douter, le gardien, 29 ans, venu du FCM aux SRC cette saison, savourait son succès. « J'ai certes été en quart de finale avec le FCM, termine-t-il. Mais je n'avais joué qu'un match à  l'époque, car je n'étais que le 3e gardien. Et on avait perdu à  Guingamp. Alors que là  la joie est à  son maximum. L'émotion est même plus grande, car nous sommes des amateurs. »
Mais l'exploit de Milliet sur le penalty aurait eu moins de valeur si son copain François Bader, lui aussi venu du FCM cette saison, n'avait apporté la touche définitive à  l'oeuvre des verts.

Tête décroisée

113e'. François, 27 ans, ingénieur informaticien, raconte : « Vincent Milliet se trouvait sur notre aile gauche. Il a réussi un superbe centre assez près du but. J'ai bien anticipé en me précipitant au premier poteau. J'ai donné un coup de tête décroisé. But ! C'était fabuleux, Inimaginable. C'est bien entendu le but le plus important de ma carrière, même si ce ne fut pas le plus beau. Mais c'était quand même un but d'école pour un avant-centre. »
François lui aussi très courtisé par micros, caméras et stylos, n'en revenait visiblement pas encore tout à  fait. « Nous étions vraiment sereins. Nous n'avions rien à  perdre. Pour être sportif, je pense qu'il faut avouer que nous avons été un peu servis par l'état du terrain, gelé et glissant. Mais il y avait quand même quatre divisions d'écart. Et je pense que nous n'avons pas volé notre victoire. »
Christophe et François, les deux Fécémistes ont fait le bonheur des SRC hier soir dans l'euphorie que l'on devine. Le Haut-Rhin a éliminé Monaco.

Heitzmann : le roc a tenu

Christophe Heitzmann, 29 ans, dont 18 passés aux SRC, est le plus vert des verts. Hier soir, il rêvait de marquer Christian Vieri, un des plus grands avant-centres mondiaux. Le forfait de l'Italien l'a privé de ce combat. Mais il eut tout loisir de sauter, courir, tacler tout au long des 90 minutes. Il gardera un superbe souvenir de l'événement.

« Oui, bien sûr, je suis un peu déçu de ne pas pouvoir surveiller Vieri, a dit le puissant (1,80m, 80 kilos) et blond stoppeur des SRC. Mais ce n'est pas grave. Les autres attaquants, quels qu'ils soient, seront de toute façon très forts. Je préférerais néanmoins me heurter à  un joueur physique plutôt qu'à  un petit vif et remuant. J'ai gardé, en effet, un mauvais souvenir de l'ex-Messin Carmelo Michiche qui m'avait drôlement embêté quand il jouait à  Forbach. Mais de toute façon je serai prêt à  me battre à  120% de toutes les manières possibles. Et je suis sûr qu'on a les moyens d'inquiéter Monaco. »
Le choc d'hier soir, il ne l'aurait raté pour rien au monde et il n'a évidemment pas hésité un instant à  poser deux jours de congé ne critiquant nullement la FFF d'avoir fixé ce match avec des amateurs en semaine.

En face de Gigliotti

Très concentré, il n'apparut guère sur le terrain pendant le long conciliabule des arbitres. « C'était quand même dur, cette attente » dira-t-il avant de se livrer souriant (il était déjà  sûr de jouer) au long et intense échauffement des verts. Ce ne fut que peu de temps avant le début du match que fut fixée la tactique. Monaco jouant quasiment avec trois attaquants, Lihrmann avait tout logiquement renforcé sa défense avec quatre à  cinq joueurs et un marquage de zone, Milliet étant légèrement décroché.
Heitzmann, placé légèrement à  gauche de la défense, se retrouva le plus souvent sur le chemin de David Gigliotti, 20 ans, formé au club, né à  Martigues qui lui rendait une dizaine de kilos et qui avait marqué quatre buts à  Valence contre Rhône-Vallée.
Devant un Monaco timoré, pas très dangereux, l'Alsacien s'opposa avec bonheur aux attaques adverses, du pied, de la tête, n'hésitant pas à  imposer son physique à  son rival sur corner, mais sans exagération que ce soit devant son but ou devant le but monégasque. A la pause, les verts, admirables, autant physiquement que dans le jeu, avaient gardé espoir.

En prolongation

En deuxième période, même si Monaco poussa plus et se créa quelques occasions, les verts ne furent nullement hors de position, Heitzmann et sa défense faisant bonne garde. Gigliotti, eut certes une grosse occasion, mais Christophe n'y pouvait rien et son copain Milliet arrêta magistralement le penalty. Colmar avait tenu et obtenu une belle prolongation.
Mais le miracle allait finalement avoir lieu. Heitzmann, qui avait entre-temps hérité du marquage de l'international Givet, assista avec le bonheur que l'on devine au but de son attaquant François Bader de la tête.
La fête était complète. Colmar avait réalisé un fabuleux exploit et Heitzmann put fièrement faire son tour d'honneur. Il avait plus que contribué à  l'exploit.
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argueti
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit :17h45 : « On débute »

Le club colmarien a vécu une journée particulière, entre doutes et incertitudes. Après de longues minutes d'attente, l'arbitre, M. Fraise, a finalement décidé de donner le coup d'envoi devant une nuée de journalistes qui ne croyaient pas bien entendre. Récit de la journée. 11h15 : Accompagnés de Michel Jaegle, le responsable des arbitres aux SRC, MM. Fraise, Martinez, Ortega et Moreira, l'arbitre, ses assistants, et le quatrième arbitre. 11h20 : Les quatre hommes pénètrent de suite sur le terrain en compagnie de José Esposito, le président délégué de la Ligue d'Alsace, Roland Hunsinger, le président des SRC, et de nombreux dirigeants. Après un quart d'heure de promenade aux quatre coins du terrain, Dominique Fraise, demande que l'on déneige la pelouse. « Nous reviendrons à  17h, et nous prendrons notre décision à  ce moment-là . » 11h45 : Deux engins de déneigement se mettent en place sur le terrain. Philippe Mura et l'un de ses acolytes sont aux commandes. Ils seront rejoints un peu plus tard par une dizaine d'employés municipaux qui vont passer leur après-midi à  déblayer la pelouse. 16h45 : Les Colmariens arrivent au Stadium en provenance de Dieffenthal où ils ont passé la nuit. Dominique Lihrmann et Vincent Milliet sont sceptiques, Régis Kittler et Christophe se disent prêts à  jouer. 17h10 : retour des arbitres au Stadium. Nouvelle inspection minutieuse des en hommes en noir, présentement en costume, cravate et chaussures de ville suivis à  la culotte par une vingtaine de journalistes et de nombreux dirigeants des deux équipes. L'arbitre retourne aux vestiaires en indiquant qu'il prendrait sa décision à  17h30. 17h40 : les commentaires vont bon train dans les couloirs des vestiaires alors qu'un millier de spectateurs est déjà  agglutiné devant les grilles du Stadium. Les arbitres se font attendre, puis décident de se changer et de chausser leurs chaussures à  crampons pour tester le terrain. « Chaque arbitre a mis des crampons différents pour avoir une véritable opinion de l'état du terrain », notait le délégué de la Fédération. MM. Fraise, Martinez, Ortega et Moreira courent dans tous les sens sur le terrain, il faut bien le dire, gelé en profondeur. Après un bon quart d'heure de sprints, ils retournent aux vestiaires. 17h45 : un dirigeant de chaque équipe est appelé dans le vestiaire des arbitres. Dominique Lihrmann, l'entraîneur des Verts, et Pierre Uboldi, secrétaire général de l'ASM, s'y collent . 17h50 : arrivée des Monégasques dans les vestiaires du Stadium. Comme des vedettes, ils sont protégés par les vigiles qui n'hésitent pas à  bousculer les méchants journalistes. 17h55 : Guillaume Warmuz et ses camarades découvrent, effarés, l'état de la pelouse. « Impossible de jouer », entend-on çà  et là . « Ce qui est grave, c'est que la Fédé, avec ses moyens, n'ait pas envoyé une bâche chauffante. » 18h00 : les arbitres annoncent leur décision de faire jouer le match. Les dirigeants colmariens sont soulagés. Les Monégasques, inquiets, décident de poser des réserves « pour se protéger d'éventuelles blessures des joueurs. » Les grilles du Stadium peuvent enfin avaler le flot de spectateurs. 18h02 : Gaël Givet entre dans le vestiaire des arbitres pour leur signifier sa manière de penser. 18h25 : Le brouillard fait son apparition au-dessus du Stadium. Ou alors est-ce la fumée qui s'échappe du stand de merguez ? 18h30 : Jean-Luc Ettori entame un pas du patineur devant les tribunes alors que que les joueurs s'échauffent. Le stade se remplit. On va jouer dans une demi-heure. 19h00 : Dominique Fraise donne le coup d'envoi du match.

Colmar, le géant vert

Sur une pelouse à  l'extrême limite du praticable, les SR Colmar ont réussi un des plus beaux exploits de l'histoire du football alsacien, en éliminant l'AS Monaco (1-0), grâce à  un but en fin de prolongation de François Bader.

Il a marqué à  chacune de ses apparitions en Coupe de France. Il n'a juste pas fait partie des buteurs face à  Jarville, match qu'il n'a pas disputé. Hier soir, face au géant monégasque, il a gravi l'Olympe du football amateur. Il est devenu un peu plus géant. Sur un centre venu de la gauche de Vincent Milliet dans le brouillard, François Bader s'est élevé et a placé une tête décroisée que Warmuz n'a pu qu'accompagner du regard dans son petit filet. Le gardien ludovicien, Fedrigo, avait connu la même mésaventure au tour précédent. Bader, non titularisé, avait remplacé Mickaël Rodriguez, qui s'est dépensé sans compter sur le flanc de l'attaque, peu après l'heure de jeu. C'est sûr: on peut dire ce matin qu'il a un certain doigté avec la Coupe de France, qui en a fait son héros de l'édition 2005/2006. On connaît l'humilité actuelle de l'attaquent colmarien, mais il doit en convenir : il a revêtu hier soir les plus beaux habits du héros. Et il a fait en sorte sur les SR Colmar écrivent peut-être un des plus grands exploits de l'histoire du football amateur alsacien.

Une vraie rencontre de Coupe

Jouable ou pas jouable ? Tous les acteurs reconnaîtront ce matin que la pelouse, très dure et glissante, n'était pas compatible avec un match de football de haut niveau. Mais bon. Après bien des atermoiements, Dominique Fraise, l'arbitre, a décidé de donner le coup d'envoi de ce 16e de finale. Et il a eu raison, au moins pour les quelque 5000 spectateurs, peut-être davantage, qui ont pris d'assaut le Stadium colmarien. Ils n'ont certainement pas vu un grand match de football, mais ils ont assisté à  une vraie rencontre de Coupe de France, qui trouvera un jour une place de choix dans la légende de cette épreuve. Le début de match n'a enthousiasmé personne, Monaco mettant la pression sur l'arbitre pour qu'il interrompe rapidement les débats. M. Fraise n'en a pas décidé ainsi, mais s'est mis rapidement le public à  dos, attendant plus de 20 minutes avant de siffler en faveur des Haut-Rhinois. Si quelques ballons chauds ont traversé la surface colmarienne, les Monégasques ne se créaient qu'une seule occasion, sur une reprise de Veigneau qui filait à  côté du poteau (19e). Après la pause, les Colmariens, toujours aussi bien organisés, faisaient mieux que résister, plaçant quelques banderilles par Somphouchanh (51e) ou Dupéroux (85e). Après dix minutes plutôt inertes, Monaco se décidait enfin à  appuyer sur l'accélérateur, dans la foulée d'une frappe lointaine de Perez qui flirtait avec le montant (56e). Commençait alors la grande soirée de Christophe Milliet, transcendé par l'événement, impérial dans sa surface et sur sa ligne. Le gardien colmarien s'interposait avec brio sur des tentatives de Veigneau (61e, 68e), de Gakpé (67e, 75e), de Plasil (72e) ou sur une tête de Squillaci (79e).

Milliet détourne un penalty

Mais le meilleur était encore à  venir. Sur une percée de Plasil sur le côté gauche de la surface de réparation, Enama semblait accrocher le Tchèque. M. Fraise, pourtant très loin de l'action, indiquait le point de penalty, au grand des Colmariens, qui voyaient s'écrouler un instant leurs plus beaux rêves. Gigliotti frappait bien, mais Milliet bondissait du bon côté pour repousser sa tentative d'un poing ferme. Le public était enfin debout, criait des « Allez les Verts » du meilleur effet. Les SRC se sentaient pousser des ailes, Kalathung (98e) puis Nemouchi (99e) faisant passer des frissons dans l'arrière-garde monégasque. Bader, sur un corner, bien placé à  8m, ne pouvait appuyer sa frappe du pied gauche. Ce n'était que partie remise. Son coup de tête, sur un centre de son vieux complice Vincent Milliet, faisait mouche. Et envoyait Colmar en 8e de finale de la Coupe de France. Cette fois, les SRC tiennent leur exploit. C'est inouï, mais tellement mérité!

Christophe Millet, l'ange vert

Impeccable et décisif sur un penalty monégasque, le gardien colmarien fut l'un des grands artisans d'une qualification historique.

Les SR Colmar ne pouvaient pas tenir tête à  l'ogre monégasque sans lui. Les SR Colmar n'avaient même pas le droit de rêver à  une qualification en 8e s de finale sans une énorme performance de sa part. Dernier rempart de l'édifice vert, Christophe Milliet détenait sur sa ligne de but l'une des grandes clés de la réussite colmarienne. La pression était énorme. Mais le gaillard a décidément les épaules solides. Car hier soir, l'ex-gardien de Châtellerault, d'Alle (Suisse) et du FC Mulhouse a fait bien plus que répondre présent au rendez-vous. D'un bout à  l'autre de ce rendez-vous historique, il fut parfait. Ou plutôt héroïque. Notamment à  la 84e minute de jeu, lorsqu'il repoussa avec toute la détermination du monde un penalty de David Gigliotti, l'infortuné attaquant monégasque. « Là , il fallait que je fasse quelque chose, explique-t-il, ivre de bonheur, sitôt le coup de sifflet final. S'il le mettait, c'en était terminé pour nous. J'ai choisi mon côté au tout dernier moment et ça a payé. C'est magique. Phénoménal. Je ne vois pas ce que je peux dire d'autre. C'était une partie terrible, notamment pour nous les gardiens. Les surfaces de réparation étaient de véritables patinoires. Heureusement, ce mercredi était le jour de Colmar. On a toujours cru en notre étoile. Ce n'est que du bonheur.»

Warmuz : « Profites bien, tu as été superbe »

Désormais plus qu'à  une petite marche de ce qui constituerait le deuxième quart de finale de Coupe de France de sa carrière (Ndlr : il avait atteint ce stade de la compétition en 1998 avec le FC Mulhouse), l'ange gardien des Verts, impeccable dans toutes ses interventions, quittait la pelouse du Stadium les larmes aux yeux. Mais avec les félicitations de Guillaume Warmuz, aussi. « Tu as été fabuleux, lui glisse le gardien monégasque, beau joueur. Tu as fait un superbe match, comme tes coéquipiers. Ce moment, tu ne l'oublieras jamais. Les deux jours qui viennent vont être magiques. Profites bien de tout ce qui arrive. Je te dis bravo encore… » De quoi offrir quelques frissons supplémentaires au jeune homme, rapidement enseveli dans une bruyante vague verte, puis porté en triomphe par ses coéquipiers. « Il a été tout simplement grandiose, explique son entraîneur, Dominique Lihrmann. Pour gagner, il fallait un terrain merdique, une équipe appliquée et solidaire, mais aussi un gardien en état de grâce. Grâce à  lui, nous avons pu réunir tous ces ingrédients. Il a fait trois ou quatre arrêts de grande classe. Je suis heureux pour lui. Mais heureux pour tout le monde finalement ! »

« On en parlera encore dans 25 ans ! »

Dominique Lihrmann, entraîneur : «Je ne pleure pas. C'est normal, je le sentais. On a une équipe extra, bien préparée. Je n'ai pas eu l'impression qu'on était inférieur physiquement après 120 minutes de jeu. C'est la victoire d'un groupe de joueurs extraordinaires et sains. Pour l'instant, on ne réalise pas encore ce qui nous arrive. Mais on en parlera encore dans 25 ans! Guidolin a mis la pression sur les arbitres pour faire arrêter la partie parce qu'il a vu qu'on n'était pas des branquignoles…» Sosthène Bikaï : «C'était difficile, mais les conditions de jeu étaient les mêmes pour les deux équipes. Je pense qu'on a un peu mieux géré.» Régis Kittler, capitaine : «On a joué avec nos tripes et avec notre coeur contre une équipe qui avait visiblement moins envie que nous. On a réussi à  repousser nos sens au maximum. Quand on veut gagner et aller loin, il faut évidemment de la réussite, mais l'arrêt de Christophe sur le penalty était un arrêt de classe. En fait, on n'a fait que respecter les consignes le plus longtemps possible. Notre organisation de jeu les a surpris. Mais il faut aussi parler public qui a été extraodinaire.» Roland Hunsinger, président : «C‘est extraordinaire. En plus, c'est le résultat que j'avais pronostiqué. En cas de victoire, j'ai promis à  mon épouse de l'emmener en vacances durant un mois. Mais dix fois trois jours feront aussi l'affaire! On n'a rien prévu après le match car je suis un peu superstitieux. J'avais les bouteilles de champagne dans le coffre de la voiture quand l'équipe deux a joué la montée à  Ostwald. Et on a perdu.» Bruno Scherer, entraîneur : «L'exploit est là , c'est du grand bonheur. On a fait un grand match dans l'organisation et physiquement on n'avait rien à  envier aux Monégasques.» José Guerra, entraîneur de Schiltigheim : «Je félicite toute l'équipe et particulièrement mon ami Doumé. Ses hommes étaient plus à  l'aise sur le terrain et en plus ils ont inscrit un super but. Ca me rappelle évidemment quelques bons souvenirs et je souhaite aux Colmariens de poursuivre leur route le plus loin possible car c'est beau la Coupe…»
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Pinon
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Message par Pinon »

COLMAR-MONACO : 1-0 AP

Dominique Lihrmann (entraîneur de Colmar)
On n'avait même pas rêvé d'une telle apothéose mais on l'a fait. C'est inimaginable, je suis ailleurs. Je crois que je réaliserai dans 25 ans. C'est une victoire collective. Je pense que les joueurs de Monaco ont été déstabilisés par les conditions. On a aussi gagné parce qu'on avait des meilleurs « pneumatiques » qu'eux. On a joué avec des crampons en fer alors que les Monégasques ont joué en crampons stabilisés.

Gaël Givet (défenseur de Monaco)
On est tombé contre une bonne équipe, félicitations à  eux. Sur un match comme ça on savait que ça allait se jouer sur un coup de chance. On a eu la possibilité de l'emporter avec un penalty mais on l'a raté. Eux ont su saisir leur chance. Je ne veux pas nous trouver d'excuses mais il me semble quand même que ce soir on a vu un grand niveau d'incompétence. Que ce soit la fédé, les arbitres... Le terrain n'était pas pratiquable, je n'avais encore jamais joué dans des conditions pareilles. Une fois peut-être à  Vesoul, et encore c'était moins pire. Depuis deux jours tout a été fait pour que Colmar se qualifie. Ce soir vraiment je n'avais jamais vu ça, on n'aurait jamais dû jouer. On n'a pas disputé un match de foot, on a joué au hockey sur glace. On a de la chance, tant nous que Colmar, il n'y a pas eu de blessés. Mais je pense que la décision de jouer était prise depuis longtemps...

François Modesto (défenseur de Monaco)

Bravo à  Colmar, ils ont fait un match sérieux. C'est bien pour eux. Malgré tout c'est un scandale que la fédé nous fasse jouer sur un terrain comme ça. Les différences de niveaux diminuent sur un tel terrain. C'était vraiment impraticable. Je ne sais pas si les gens de la fédé ont déjà  joué au ballon. C'est n'importe quoi. Ils sont au chaud à  Paris devant leur télé... Je ne pense pas que ça a été un plaisir pour les spectateurs d'assister à  un match comme ça. Mais c'est la Coupe de France. Chaque année il y a des surprises. On va devoir à  présent se reconcentrer sur le Championnat et notre demi-finale de la Coupe de la Ligue.
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Message par PoY »

Si Monaco avait gagné (si Gigliotti n'avait pas raté son péno) on ne les entendrait pas sur l'état du terrain, mais bon quand on perd c'est toujours facile de trouver des excuses :lol:
ZITELLI
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Message par ZITELLI »

Tout à  fait, les conditions étaient les mêmes pour Monaco et Colmar. Pour les deux équipes, le brouillard était là . La chance de Colmar, c'est que ces conditons climatiques ont simplement nivelé le niveau des équipes.
A Monaco, ils feraient mieux de se demander l'intérêt d'avoir changé d'entraineur et d'avoir recruté des pseudos stars...
Dropsy
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Message par Dropsy »

ils avaient qu'à  faire comme nous :

"pas de pseudo stars, que des vrais nanars" :lol:
Merwan
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Message par Merwan »

Bravo à  Colmar ! ;)
Haggui67
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Message par Haggui67 »

vous pensez que le match va se jouer a la meinau?s'il recoivent bien sur une L2 ou une L1!!Parce que j'aimerai bien aller le voir!!
UN FIDELE SUPPORTER STRASBOURGEOIS!!
Verrouillé