Le Racing revendu !

[argueti]

La vente est signée

Frédéric Sitterlé et le pool de repreneurs alsaciens menés par Marc Keller ont trouvé cet après-midi un terrain d’entente pour le rachat de la marque RCS et de la SAS (1). La fin d’un pathétique feuilleton et – il faut l’espérer – le début d’une ère nouvelle enfin placée sous le signe de la stabilité. Le futur président vient d’officialiser l’information par communiqué.

La pression était forte et Frédéric Sitterlé a visiblement fini par y céder. Marc Keller, Egon Gindorf et les autres investisseurs alsaciens désireux de racheter la SAS RCS football de Frédéric Sitterlé et la marque Racing dont le Blodelsheimois était propriétaire n’ont pas cédé le moindre pouce de terrain. Face au refus de l’homme d’affaires haut-rhinois de prendre à sa charge la moitié des besoins en fonds propres avant le 30 juin (425000 sur 850000 euros), ils sont restés intransigeants. Pour eux, il n’était pas question de rembourser au patron de myskreen.com les 156000 euros qu’il avait déboursés en août 2011 pour racheter les seuls actifs de l’ancienne SASP (1) liquidée judiciairement : la marque (150000 euros) et le mobilier (6000 euros).
Hier déjà, Marc Keller ne cachait pas sa détermination : « Comme nous allons assumer tous les besoins en fonds propres pour une saison à laquelle nous n’avons pas participé, nous ne paierons pas la marque à un autre prix que l’euro symbolique. Réunir de l’argent pour sauver le club, oui. Mais payer pour les erreurs des autres, non. En acceptant d’assumer les besoins en fonds propres, mais aussi de payer la marque, nous priverions deux fois le club de moyens pour l’avenir. »
L’économie des 150000 euros de la marque n’a effectivement rien d’anodin. Elle correspond peu ou prou aux salaires annuels cumulés de deux très bons joueurs de CFA (charges patronales comprises). Soit une bonne partie du recrutement envisagé par François Keller.

« Sitterlé voulait devenir Monsieur Propre »

Dès mercredi soir, Frédéric Sitterlé avait donc donné son accord pour une cession de la marque Racing à un euro, conformément aux exigences du pool de repreneurs. Mais il avait assorti cet accord de quelques conditions supplémentaires. La première ? Que – comme « L’Alsace » le supposait dans son édition de ce matin – un pacte de non-agression soit respecté et que son image ne soit en aucune façon écornée par M. Keller et ses associés. « Il voulait même devenir « Monsieur Propre », ne cache pas l’un des intervenants du dossier. « Il souhaitait que nous organisions une conférence de presse commune au cours duquel nous aurions loué son sens des responsabilités. Mais on sait tous comment il s’est comporté depuis quinze jours. Il nous a fait perdre notre temps. Et il était hors de question de le faire passer pour un héros. »
En fait, deux éléments majeurs semblent avoir favorisé la reculade de Sitterlé : un, sa crainte d’être poursuivi au pénal par l’association RCS pour avoir « confisqué » pendant quelques mois, sur sa SAS ou sa holding BMV (Blodelsheim Media Venture), des recettes qui auraient dû revenir à ladite association (Ndlr : en coulisses, on évoque même des faits plus graves), comme l’audit commandé par la Ville de Strasbourg l’a récemment mis en lumière ; deux, son manque de liquidités financières. Dans ses discussions avec les repreneurs, il aurait avoué n’avoir pas de cash immédiatement disponible, même si on peut s’attendre à ce qu’il prétende le contraire dès la lecture de ces lignes. Comme d’hab, serait-on tenté d’écrire. Mais l’un des membres influents du projet de rachat est formel : « Deux points ont favorisé les négociations : d’abord, Sitterlé craint pour sa réputation et a clairement peur d’être attaqué au pénal ; ensuite, il n’a pas d’argent immédiatement disponible pour payer quoi que ce soit. »

« L’imposture est finie »

Finalement, qu’importent les raisons du moment que la raison l’emporte. Après l’accord de principe trouvé dans l’après-midi, la signature officielle n’est intervenue qu’il y a quelques minutes. Les rachats de la marque et de la SAS du Haut-Rhinois n’ont pas été dissociés. F. Sitterlé en retirera deux euros (deux fois l’euro symbolique). Il aura perdu dans son expérience au Racing la bagatelle de 165998 euros (150000 pour la marque, 6000 pour le mobilier et 10000 pour le capital social de la SAS, moins les deux euros symboliques). Dans l’entourage du RCS, ils n’en sont pas moins nombreux à considérer qu’il s’en tire à moindres frais, puisqu’il n’assumera rien du déficit 2011-2012 (1,462 million, faut-il le rappeler). Avec son départ, une énième page sombre de l’histoire chaotique du club se tourne. « L’imposture est finie », titrait le quotidien sportif « L’Equipe » dans son édition du 14 juin au sujet du septuple vainqueur du Tour de France Lance Armstrong. Au Racing, elle l’est depuis ce soir.

Les nouveaux actionnaires vont devoir dans les prochaines 72 heures procéder à l’augmentation de capital de la SAS. « Il n’y a pas de temps à perdre », dit l’un deux, « car il faut que tout soit prêt pour l’audition de mardi devant la DNCG. »

(1) Société par actions simplifiée.
(2) Société anonyme sportive professionnelle.
Ndlr : nous publierons le communiqué dans quelques instants.

Stéphane Godin

[Its_me]

N'empêche, les écarts entre les reventes sont de plus en plus courts !
Mais comme d'habitude, on va espérer que ce soit la bonne.

[Gotcha]

j'espere surtout que cette fois ci aucun ginestet-bis viendra foutre le bordel dans le staff

Avec du recul, Keller avait fait du bon boulot, une seule boulette : la gestion du départ de niang, mal remplacé...

erreur bien minime, au regard des erreurs des autres qui lui ont succédé !

[télésupporteur]

c'est fontanel qui doit bien être content de la fin du déroulement de cette affaire

[argueti]

Effectivement !

« Une bonne chose »

Acteur attentif et impliqué du dossier de reprise, l’adjoint strasbourgeois aux finances Alain Fontanel a accueilli hier avec un certain soulagement l’issue heureuse des négociations ardues entre Frédéric Sitterlé et Marc Keller : « Cet accord est une bonne chose. Il permet enfin de se tourner vers la saison prochaine. L’équipe qui se met en place va se donner les moyens de faire remonter le club au plus haut niveau. Si ce protocole d’accord a été signé, c’est qu’il respecte un certain équilibre. Les papiers de la cession doivent maintenant l’être à leur tour. Marc va très vite convoquer une assemblée générale de la SAS qui va élire le nouveau président (Ndlr : lui en l’occurrence) et décider l’augmentation de capital. Les investisseurs devront répondre à cette augmentation de capital et confirmer par écrit leurs engagements financiers. Tout ça en trois jours pour que leurs engagements soient déposés mardi à la DNCG. Ensuite, ils auront jusqu’au 30 juin pour débloquer les fonds. »

[Its_me]

« Marco » au boulot

Futur président bénévole, Marc Keller a œuvré sur tous les dossiers hier pour sa première journée aux commandes du RCS : rachat des parts de la SAS (1) de Frédéric Sitterlé, collecte des engagements financiers des futurs actionnaires et préparation du rendez-vous de mardi devant la DNCG (2).
Son téléphone a sonné occupé toute la journée de ce vendredi ou presque. Alors qu’il n’est encore qu’un président virtuel, Marc Keller explose déjà son forfait téléphonique après l’accord signé la veille avec Frédéric Sitterlé pour la cession par ce dernier de la marque RCS et de sa SAS (un euro chacune).

Il en était conscient, mais a pu l’expérimenter dès son premier jour au boulot : le rendez-vous de mardi (9 h) à la DNCG lui impose une drôle de course contre la montre. « J’ai travaillé toute la journée avec Bernard Alexandre (l’avocat du club) sur la reprise de la SAS, la cession d’actions et le budget DNCG. Le timing est serré, d’autant que l’audition a lieu dès 9 h et que ça nous fait perdre une journée. Si elle était programmée vendredi, il n’y aurait pas de souci. Mais là, ça fait juste. »

De prime abord, l’organisation de l’assemblée générale des actionnaires de la SAS (dont Marc Keller détiendra 99 % des parts et l’association amateur présidée par Patrick Spielmann, 1 %) semble d’une simplicité enfantine. En réalité, elle est plutôt complexe. « Il faut voir dans les statuts le délai minimum pour la convoquer, mais nous faisons tout pour qu’elle ait lieu le plus tôt possible. »

Dix actionnaires prêts à s’engager

Très vite, Marc Keller et Patrick Spielmann se retrouveront en tête-à-tête pour voter l’augmentation de capital. Mais l’ancien international a déjà commencé à collecter les fonds promis par les investisseurs qui l’accompagnent. Certains ont ainsi déjà signé leurs chèques.

Ces dernières heures, la liste des futurs actionnaires s’est encore affinée. Elle est aujourd’hui composée de Marc Keller, Egon Gindorf (ancien président du RCS de 2003 à 2005), Pierre Schmidt (le charcutier d’Alsace), Thierry Wendling (ex-actionnaire minoritaire), Thierry Herrmann (directeur associé de « Hermann frères et fils immobilier »), Jean-Luc Jaeger (dirigeant-fondateur du traiteur alsacien Effervescence), Paul Adam (PDG de la société ITL), Ivan Hasek (joueur du RCS de 1990 à 1993, puis coach de 2001 à 2003), Christophe Rempp (le Haut-Rhinois recruteur du VFB Stuttgart, ami de M. Keller) et Lionel Burstin (président de la société immobilière Immoval). Soit un pool de dix repreneurs auquel pourrait s’ajouter le champion du monde des rallyes Sébastien Loeb qui aurait donné son accord de principe. Le nom d’Olivier Dacourt, l’ex-milieu de terrain du Racing et de l’équipe de France, circule aussi.

Même si « Marco » Keller se refuse à parler chiffres, les nouveaux copropriétaires devraient lever 1,2 million d’euros tout de suite. Histoire de répondre aux besoins en fonds propres au 30 juin (850 000 euros) et de garantir d’entrée une partie du prévisionnel 2012-2013. Un engagement capital – dans tous les sens du terme – aux yeux de la DNCG.

Le versement immédiat des 850 000 euros produira un effet secondaire positif : conformément aux prévisions de Henri Ancel, il laissera au RCS un reliquat de trésorerie de 400 000 euros pour attaquer 2012-2013. Sachant que les collectivités sont prêtes à s’engager ( « Nous pouvons envisager de payer nos 500000 euros annuels en deux fois, la première dès septembre, la deuxième en fin de saison », disait par exemple le président de la Région Philippe Richert l’autre jeudi), la saison sera lancée sur des bases saines. Et les promesses seront tenues avant même qu’elle ne débute. Quel contraste avec ce que le Racing a vécu en 2011-2012 !

(1) Société par actions simplifiée.

(2) Direction nationale du contrôle de gestion de la Fédération française de football.

[argueti]

Alain Fontanel

Le transfert des parts de la SAS RCS de FS à MK est lui aussi effectif depuis hier soir #reconstruirenotreRacing #dncg

Le transfert de la marque RCS à l’association comme nous l’avons souhaité est acté depuis hier soir #reconstruirenotreRacing #sanctuariser

[argueti]

Extrait de la conférence de presse : https://www.facebook.com/Planete.Racing.Strasbourg

Dans son intégralité : http://www21.zippyshare.com/v/11767725/file.html

[argueti]

Un coup d’envoi à onze

Dix repreneurs regroupés autour de leur capitaine Marc Keller, nouveau président, ont accepté de relever le défi : faire remonter le RCS dans le monde professionnel, avec le soutien des collectivités. Le coup d’envoi de cette nouvelle ère a été donné hier à la Meinau.

Le Racing aurait-il obtenu sa qualification pour la Ligue des Champions sans que personne ne le sache ? Que nenni, bien sûr. Mais à en juger par l’affluence des mondes politique, économique et journalistique hier au salon des présidents de la Meinau pour officialiser la reprise du club par Marc Keller et dix autres investisseurs, on était en droit de se poser la question.
Sébastien Loeb a mis 150 000 euros

Il est vrai que cette foule des grands jours était tout indiquée pour le lancement de cette énième opération reconstruction qui se démarque des précédentes par le profil même de ceux qui la mènent : des Alsaciens amoureux de foot et du club, peu soupçonnables de vouloir réaliser une opération financière à l’heure d’injecter de l’argent dans un RCS encore moribond il y a quelques jours.

Avec le soutien des collectivités représentées par le maire Roland Ries et le président de la Région Philippe Richert, onze investisseurs ont donc décidé de relever le défi : Marc Keller, Egon Gindorf, Pierre Schmidt, Thierry Herrmann, Paul Adam, Thierry Wendling, Ivan Hasek, Christophe Rempp, Pierre-Emmanuel Weil, Patrick Adler et, enfin, Sébastien Loeb. L’octuple champion du monde a effectué hier un virement de 150 000 euros qui lui offre 12,5 % des parts du futur RCS Alsace.

Alors que la Ville et la CUS reconduiront leurs subventions en 2012-2013 (750 000 euros, dont 100 000 d’achat de prestations), la Région est en effet sortie de sa réserve pour donner un énorme coup de main : 600 000 euros annuels (dont 400 000 pour le centre de formation) sur trois ans. « La Région devient le principal financeur du Racing en dehors de la mise à disposition des terrains », souligne Philippe Richert, « Nous le faisons en fixant des conditions d’éthique, de transparence, à la fois dans les financements et la gouvernance. Le club ne doit plus seulement être un sujet de discussions, mais d’adhésion du Nord au Sud de l’Alsace. Il n’est jamais facile de financer un club lorsqu’il est au plus bas. Mais une formule de (Rudyard) Kipling disait : « Dans la vie, il faut savoir prendre un maximum de risques avec un maximum de précautions. »

Ces dernières années, le Racing s’est de fait souvent inspiré de l’auteur britannique, mais en empruntant à la plus célèbre de ses œuvres : « Le livre de la jungle. » Roland Ries ne doute pas que Marc Keller saura restaurer une gouvernance civilisée, sans coups tordus : « J’avais dit, lors du dépôt de bilan qui a été un crève-cœur pour moi, qu’il fallait repartir sur des bases saines. Ça a été fait sur le plan sportif et il aurait été catastrophique de ne pas concrétiser les bons résultats à cause des coulisses. Toutes les conditions techniques et financières sont réunies pour que nous fassions sur le terrain la marche en avant que nous souhaitons tous. »

La DNCG (1), qui recevra le RCS mardi pour la 3 e fois en juin, en jugera sur pièces. Président bénévole jusqu’au retour en Ligue 2 ( « Je me dois de donner l’exemple »), l’ancien ailier droit garde le cap avant ce nouveau rendez-vous décisif. « Soyez rassurés : le Racing jouera en CFA. » Ses associés et lui ont injecté 1,2 million : une partie en capital, l’autre en compte courant d’actionnaires bloqué 36 mois (2). « Dix à quinze autres personnes nous ont sollicités pour faire partie du tour de table. Mais pour des questions de timing, nous avons dû nous arrêter à 11. Nous ferons probablement un 2 e tour, dans un délai que je ne connais pas. »

« Dans un cercle vertueux »

Le budget 2012-2013 oscillera entre 2,7 et 3 millions. De quoi redonner un peu plus de couleur à un club bleu pâle depuis trop longtemps. « Ça fait six ans que je n’étais pas revenu dans les bureaux. Ça fait mal au cœur », confie le nouveau patron. « Merci aux collectivités pour leur effort. Mais si nous voulons être ambitieux, il va falloir développer le RCS par nous-mêmes. Comme nous n’avons pas de droits télé, nous allons travailler sur deux leviers : la billetterie et les sponsors. L’idée, c’est de pérenniser le club, le faire entrer dans un cercle vertueux, le gérer correctement et équilibrer le budget. »

Pour y parvenir, l’ex-international s’entourera d’une équipe restreinte. « Je cherche un secrétaire général. Idéalement, un Jean-Michel Colin jeune (Ndlr : J.-M. Colin fut le compétent secrétaire général du Racing des années durant. Il est décédé d’une crise cardiaque en janvier 2004) . On va essayer de développer le commercial. Mon frère sera en charge du sportif. Il n’y a pas besoin d’une usine à gaz. Nous voulons remettre le ballon au centre du terrain. Je promets que nous retrouverons la Ligue 2. Quand ? Je ne sais pas. Nous avons un bon entraîneur (il sourit à l’évocation de son frère François) , de bons joueurs. Nous allons travailler. Je ne peux pas promettre plus. Sinon que le Racing doit redevenir le fleuron qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. »

(1) Direction nationale du contrôle de gestion de la Fédération française de football.
(2) Une AG de la SAS a lieu aujourd’hui et entérinera cette augmentation de capital.

Stéphane Godin

[lolo]

Je cherche un secrétaire général. Idéalement, un Jean-Michel Colin jeune (Ndlr : J.-M. Colin fut le compétent secrétaire général du Racing des années durant. Il est décédé d’une crise cardiaque en janvier 2004)

Tout est dit.