[11/12] Le Fil Rouge

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argueti
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Reprise le 29 juin

L’entraîneur du RCS avait envisagé de recevoir ses joueurs lundi et mardi en entretiens individuels. Mais après une saison exténuante sur le plan nerveux, il a libéré ses hommes dès hier midi. « Je ne peux de toute façon rien leur promettre pour l’avenir. Alors, à quoi sert-il de les retenir ? » La reprise de l’entraînement est fixée au mercredi 29 juin. Deux matches amicaux sont pour l’instant programmés : le 5 juillet contre Metz (lieu à définir) et le 13 à Niederbronn contre le FC Sochaux. Mais aucun n’a été validé par la direction londonienne.
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argueti
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par argueti »

DNA a écrit : Trente ans de galères

Alors que l’avenir sportif du Racing se joue vendredi du côté de Rouen, le club vit les heures les plus angoissantes d’une histoire plus que centenaire. Mais pour comprendre les atermoiements actuels en coulisse, une remontée dans le temps s’impose. 1979, point de départ…

Dans un wagon en liesse, un homme, seul, tire une tête d’enterrement. En ce 2 juin 1979, toute l’Alsace attend le train bleu qui doit ramener les héros de Lyon.

La veille au soir, les hommes de Gilbert Gress se sont imposés à Gerland (0-3) et ont remporté le premier et seul titre de champion de France de l’histoire du club. Sur les quais des gares alsaciennes et dans les rues de Strasbourg, la fête promet d’être mémorable. Mais Alain Léopold n’a déjà plus le cœur à rire.

Sur sa banquette, le président du club, en poste depuis trois saisons, sait que son sort est scellé. Albert Gemmrich, actuel président de la Ligue d’Alsace de foot et attaquant prolixe de cette époque dorée, rapporte la scène : « Il était effondré, en larmes. Je suis allé le voir et il m’a avoué les raisons de son tourment : “Tu te rends compte, on est à peine champion et je dois laisser ma place. C’est dommage, après tout ce qu’on a fait ensemble…” »

Cet instantané, couleur sépia, pourrait à lui seul illustrer la tumultueuse histoire d’un club plus que centenaire, dans lequel l’instabilité chronique est érigée en mode de vie, et où les grands succès appellent invariablement les pires catastrophes.

« Le titre de 79, au lieu d’être un tremplin vers les sommets, a été le début d’une longue descente aux enfers dictée par les ego des uns et des autres qui perdurent aujourd’hui, avance Philippe Ginestet, aux affaires à la Meinau entre 2005 et 2009. Un an après le sacre, les tribunes flambaient. Et que s’est-il produit après la Coupe de France 2001 et la Coupe de la Ligue 2005 ? Des relégations… Quand la mariée devient trop belle, la salle de bal explose. »

« Ici, on ne laisse pas le temps aux hommes de construire dans la durée »

La métaphore de Philippe Ginestet rappelle que le Racing a, de tout temps, et plus particulièrement à l’époque où le tout-Strasbourg se pressait dans les loges de la Meinau, suscité des convoitises et des jalousies, fussent-elles dictées par des raisons politiques, économiques ou financières.

« Autour du club, il y a toujours eu des gens pour tenter de dégommer ceux en place, précise Gemmrich. Ailleurs, le microcosme peut aussi être néfaste. À Lyon, le président Aulas a ses détracteurs. Mais il est en place depuis vingt-cinq ans et l’OL est sept fois champion de France. Ici, on ne laisse pas le temps aux hommes de construire dans la durée. »

Au Racing, l’idée du complot ourdi entre initiés et des intrigues d’alcôves a toujours eu cours. Le pouvoir de nuisance des hommes de l’ombre paraît redoutable. N’est-il pas un brin exagéré ?

Maître Nicolas Wiltberger, arrivé au club en 1976 au côté d’Alain Léopold et parti à l’hiver 2010, a vécu quelques passes d’armes épiques. Celles qui ont suivi le titre, entre Gress, qui « faisait ce qu’il voulait », le président André Bord et son épouse « Mademoiselle Heisserer (la fille d’Oscar, international dans les années 1930 et joueur emblématique du Racing, ndlr), véritable chef de cabinet de son mari », ne manquaient pas de sel. « Entre eux, tout s’est rapidement déglingué », rappelle-t-il.

Entre l’enfant terrible du Neudorf et l’ex-ministre, le temps tourne fatalement à l’orage. Gress décroche définitivement son auréole de mythe et de martyr – à peine terni par son improbable come-back à l’été 2009 – lorsque Bord le limoge un soir de septembre 1980, dans une Meinau en éruption. Le Racing apprend à vivre avec la crise, sans pour autant en tirer la moindre leçon.

L’influence de Gress, revenu en héros en 1992, l’autorité d’André Bord, resté pendant vingt ans président du Racing Omnisports, mais aussi le rôle joué par feu Émile Stahl, à la tête d’un empire immobilier à Strasbourg et principal mécène des Pierrots Vauban, ont alimenté bien des discussions et nourri quelques fantasmes.

« Le foot a besoin d’un vent de fraîcheur, mais ça reste le monde des dinosaures »

« De manière générale, on constate dans le foot que des gens qui ont brillé à une certaine époque ont du mal à laisser leur place, avance encore Philippe Ginestet. Regardez du côté d’Auxerre. Le président Dujon a emmené l’an dernier l’équipe en Ligue des champions et aujourd’hui, les anciens veulent le révoquer (Gérard Bourgoin a été élu président de l’AJA, hier matin, lors d’un conseil d’administration, ndlr). Le foot a besoin d’un vent de fraîcheur, mais ça reste le monde des dinosaures. »

Au-delà de la lutte des personnes, les soubresauts du Racing sont aussi liés à des choix politiques déroutants. Actionnaire majoritaire du club jusqu’en 1997, la Ville n’a pas toujours fait preuve de clairvoyance au moment de confier les clés de la Meinau à des « pointures » censées donner une nouvelle impulsion.

« Quand M. Bord a pris du recul en 1985, nous avons travaillé quelques mois avec Jean Wuillaume, homme issu de la section handball du Racing qui était d’une droiture extraordinaire, avance M e Wiltberger. Mais il ne nous a pas été possible de poursuivre notre action. Nous avions subi en quelque sorte du chantage pour laisser notre place à Daniel Hechter. »

Le couturier parisien, précédé d’une réputation sulfureuse depuis ses déboires judiciaires au PSG – il avait été impliqué dans l’affaire de la double billetterie du Parc des Princes –, mais adoubé par André Bord, fait basculer le club dans l’univers émergeant du foot business, incarné par les excès de figures comme Claude Bez à Bordeaux ou Bernard Tapie à Marseille.

Si l’on excepte le look revu et corrigé des tenues strasbourgeoises, façon année 1930, le passage de Hechter ne laisse pas un souvenir impérissable sur les bords du Krimmeri. « Quand il est reparti quatre ans plus tard, le club accusait un déficit de 90 millions de francs (13,7M d’euros), précise M e Wiltberger. Celui-ci a été épongé par les contribuables strasbourgeois, qui ont payé durant dix ans les errements de cette période-là. »

Et c’est justement pour éviter d’avoir à réparer ces errements-là que la nouvelle équipe municipale emmenée par Catherine Trautmann (PS) cherche à se désengager progressivement du club. La loi Pasqua l’y oblige de toute façon, l’argent public n’ayant plus vocation à financer les clubs pros d’ici à l’an 2000.

Roland Weller, appelé par la maire au chevet d’un club « alors en déficit », a accompagné, en bon gestionnaire, le Racing vers la privatisation. Mais au moment de la mise en vente, en 1997, son dossier n’a pas été retenu, la Ville lui préférant celui de la multinationale américaine McCormack et sa branche française dirigée par Patrick Proisy.

« Je gérais le club comme un père de famille. Ensuite, l’argent a pris le dessus »

« En arrivant, j’avais demandé à ce que l’on me laisse quatre ans pour bâtir une belle équipe et six pour un grand club, dit celui qui se partage désormais entre l’Alsace et le Midi. Je n’ai pas eu le temps. Madame Trautmann s’est laissée berner par les belles promesses de Proisy. S’il les avait mises en application, je n’aurais pas pu lutter. Mais on a vu ce que ça a donné… Pour moi, le début des ennuis date de ce choix malheureux. »

Considéré par les supporteurs comme le président de la dernière période faste (entre 1994 et 1997), l’ex-patron de l’Alsacienne de Restauration ne comprend toujours pas ce choix : « McCormack a pu acheter le club pour une paille, cinq millions de francs (760 000 euros), avec un excédant budgétaire de quarante millions (6,1M d’euros) sur le compte. Mais une fois qu’il avait appauvri l’équipe en vendant tous nos bons joueurs et que les caisses étaient vides, c’était à nouveau foutu… »

Roland Weller, qui a gardé dans sa « salle de sports » quelques reliques du bon vieux temps ­ – « notamment un maillot de George Weah, quand il avait joué à la Meinau avec le grand Milan » – estime être le dernier spécimen d’une espèce en voie de disparition : « Moi, je gérais le club comme un père de famille, de manière bénévole. Ensuite, ceux qui sont venus étaient animés d’autres intentions. Ils pensaient qu’ils pouvaient se remplir les poches avec un club de foot. L’argent a pris le dessus. »

Les vues paternalistes du président emblématique du Sporting Schiltigheim peuvent paraître désuètes aujourd’hui. Toujours est-il que la recette fait florès au mitan des années 1990, quand quelque 20 000 spectateurs prennent chaque soir de match la direction de la Meinau pour s’entousiasmer à la vue des arabesques de Mostovoï ou des “patates” de Sauzée.

Avec l’arrivée des Américains, ce mode de gestion ”à l’ancienne” est balayé d’un revers de la main. Le Racing découvre les affres de la mondialisation et de la globalisation, les grandes décisions émanant du siège de Cleveland.

« J’ai compris que les méthodes allaient changer à la veille de l’audition des repreneurs, sourit M e Wiltberger. Je devais défendre en mairie le dossier Weller quand l’avocat de Proisy m’a contacté pour que je marche avec lui. J’ai refusé… »

Là encore, les supporteurs apprennent vite à égrener leur chapelet de désillusions : la fuite des talents, l’arrivée massive de joueurs “exotiques” – ah, Belloso, Garay, Roda ou Mixou Paatelainen… –, l’incompétence de Claude Le Roy, l’inexorable glissement des affaires strasbourgeoises du terrain sportif vers les tribunaux, conduisent à un nouveau fiasco.

Contrairement à Attila, l’herbe a toutefois repoussé après le départ de Proisy, en juin 2003. « Cahin-caha, et jusqu’à une période récente, le club a toujours continué à fonctionner, en dépit des ennuis, sourit Nicolas Wiltberger. Il a même remporté quelques trophées. C’est une chance inouïe. »

Si Egon Gindorf parvient à remettre le club sur de bons rails, aidé en cela par l’équipe échafaudée par Marc Keller, l’enthousiasme des foules reste mesuré. Pour atteindre l’équilibre financier, le club est contraint de vendre ses meilleurs éléments.

« On a souvent dit que c’était l’OM de l’Est. Sauf qu’à Marseille, il y a de l’argent. »

« Gindorf est un homme charmant et généreux, Keller un gentil garçon, mais il n’y avait personne pour investir, indique M e Wiltberger. C’est d’ailleurs le principal problème du Racing durant toutes ces années. On a souvent dit que c’était l’OM de l’Est. Sauf qu’à Marseille, il y a de l’argent. »

Ce sont d’ailleurs des raisons d’ordre pécuniaire, couplées à des soucis de santé, qui contraignent Gindorf à passer la main à Philippe Ginestet.

Pour beaucoup d’observateurs, l’entrepreneur spécialisé dans l’immobilier commercial est à l’origine du désastre actuel, puisqu’il a revendu le club en décembre 2009 aux Londoniens. Certains, sous couvert d’anonymat, flinguent à tout va et parlent de « fossoyeur » du football.

Avec son franc-parler habituel, Roland Weller n’élude pas la question. « Au départ, Ginestet a fait du bon travail mais je crois que ses propres intérets passaient avant ceux du club. Et puis il a eu ce rêve de grandeur avec son Eurostadium. Il a juste oublié une chose : avant de construire un stade, il faut bâtir une grande équipe. »

Brillant sur le plan de la communication, Philippe Ginestet ne se laisse pas démonter. Sa défense est bien rodée. La réplique fuse. « Beaucoup se sont servis du club, mais combien ont payé ? », s’interroge-t-il, rappelant qu’il avait sorti plus de 4M d’euros de sa poche.

Quant au projet du stade, un temps observé avec bienveillance par la Ville dans l’optique de l’Euro-2016 – qui fera étape à Nancy mais pas dans la capitale européenne –, il le défend pied à pied : « J’avais trouvé un investisseur à 300M d’euros (le groupe britannique Hammerson, propriétaire de la Place des Halles, ndlr). À Strasbourg, les trains passent et s’éloignent sans s’arrêter. Et même les avions semblent s’éloigner quand on voit le niveau de l’aéroport. »

La pique est adressée aux décideurs alsaciens qui font preuve « d’un manque de vision et d’engagements financiers ». Et d’ajouter : « Pourquoi ces gens-là n’ont-ils pas racheté le club alors qu’il a été en vente durant six mois et que je n’en faisais pas une affaire financière ? Il est facile de désigner un responsable pour éviter d’avoir à faire son autocritique. C’est quand même incroyable qu’une ville comme Strasbourg voie son club patauger en plein marasme depuis trente ans. »

Il est vrai qu’à lui seul, le Racing semble avoir accumulé la totalité des problèmes que les autres clubs hexagonaux ont rencontrés durant ces trois dernières décennies.

Les causes sont tellement complexes et variées qu’il paraît impossible de pointer du doigt un seul coupable, les responsabilités des uns et des autres se diluant dans un grand magma d’incompétence, d’attentisme, d’ingérence, d’opportunisme ou de fébrilité.

« Le Racing est un théâtre de marionnettes, dans lequel tout le monde veut tirer les ficelles »

Au plus fort de la crise actuelle, et par delà les divergences de vue, tous louent d’une seule voix « le travail remarquable accompli par Laurent Fournier et le soutien indéfectible de ceux qui constituent la vraie force du club, à savoir son public ».

Roland Weller se dit « chagriné pour l’Alsace, une terre de foot qui ne mérite pas de voir son club entre les mains d’incompétents ». Et même si l’avenir est toujours aussi incertain, la nature optimiste reprend le dessus. « Le Racing n’a jamais laissé indifférent. L’Alsace a besoin de son club-phare, et inversement, synthétise Albert Gemmrich. Ce club-là ne peut pas mourir. »

À en croire Philippe Ginestet, le retour des beaux jours n’est pas pour demain : « Le Racing est un théâtre de marionnettes, dans lequel tout le monde veut tirer les ficelles mais où personne n’a le courage d’aller sur le devant de la scène, avec son pognon et sa bonne volonté ».

Le problème est que la scène est toujours occupée par un clown même pas drôle qui offre un spectacle pathétique. Qui pouvait imaginer un scénario aussi triste ? Personne. Pas même cet homme qui pleurait à chaudes larmes dans le train du retour, un jour de juin 1979, au lendemain d’une victoire historique.

Quels scénarios à envisager ?

Les mots ne semblent jamais assez durs, quand les anciens acteurs du club évoquent le bilan des Londoniens et de leur représentant identifié, Jafar Hilali.

« C’est un ramassis de clampins qui n’a pris que des décisions d’une stupidité incroyable, s’emporte Nicolas Wiltberger, homme de lois pourtant mesuré dans ses propos. Tout est mauvais depuis un an et demi. C’est bien simple, je n’ai pas décelé la moindre compétence. » Roland Weller s’est forgé une opinion dès le premier jour : « Ces gens-là ne comprennent absolument rien au foot. La seule issue, c’est qu’ils s’en aillent. »

Oui, mais voilà, Jafar Hilali n’est pas disposé à rendre son tablier sans contrepartie, si tant est qu’il veut bien s’en séparer. De manière assez surréaliste, il avait d’ailleurs fixé le prix de revente d’un club acquis contre 1,6 millions d’euros en décembre 2009 à… 10 millions ! « Tout ce qu’il peut espérer, c’est l’euro symbolique, tranche M e Wiltberger. Dix millions, en revanche, c’est la somme qu’il faudra injecter pour relancer le club. »

Roland Weller, qui a peu ou prou fait le même calcul, verrait bien « cinq ou six investisseurs locaux rassembler les fonds et confier les rênes du Racing à un seul patron ». « La solution du renouveau consiste à repartir de zéro. Si toutes les conditions sont réunies, le public pourra se remettre à rêver d’élite d’ici quatre ou cinq ans », conclut-il.

Voilà pour la version optimiste, qui passerait par un dépôt de bilan et la désignation d’un repreneur par l’administrateur judiciaire, avec certes une relégation en CFA à la clé mais un coup d’éponge sur le passif du club.

Le scénario du pire déboucherait sur une liquidation judiciaire. À moins, bien sûr, que Guingamp ne se prenne les pieds dans le tapis rouennais ce vendredi et propulse le Racing en L2, où les 5M d’euros de droits TV constitueraient une bouée de sauvetage à court terme. Le Racing, dont les comptes seront épluchés par la DNCG le 9 juin, peut s’attendre à vivre encore quelques semaines agitées.

« Il faut trouver la bonne personne »

Président de la Ligue d’Alsace (LAFA), Albert Gemmrich est particulièrement attentif au sort du Racing, club avec lequel il a remporté le titre de champion de France. Bien que préoccupé, il veut croire en des lendemains meilleurs.

Dans son bureau de la Ligue, à Strasbourg-Hautepierre, Albert Gemmrich suit avec une certaine anxiété l’évolution du dossier Racing. « En Alsace, nous avons 638 clubs, ou plus exactement 637 clubs et le Racing, présice-t-il. Même en National, cela reste une locomotive pour nos 85 000 licenciés. Alors, bien sûr, on souhaite que l’équipe de ”Lolo” Fournier monte. Elle le mérite. »

Au-delà du verdict sportif, qui tombera ce vendredi – si Guingamp perd à Rouen, les Strasbourgeois, exempts lors de cette dernière journée, accéderont en Ligue 2 –, Albert Gemmrich attend surtout de connaître les intentions de l’actuel propriétaire, Jafar Hilali.

« On ne sait pas ce qui va advenir, poursuit-il. Le club va-t-il au dépôt de bilan ? L’actionnaire est-il prêt à remettre la main à la poche ? Ce qui est sûr, c’est qu’un club ne se gère pas comme une entreprise lambda. Il faut être passionné. Et si l’on n’y connaît rien, il faut s’entourer de gens compétents. Pour s’occuper d’un club, on doit l’aimer. Or ces conditions ne sont pas réunies aujourd’hui. »

Aussi, le président de la LAFA est-il disposé à « soutenir tout projet qui est porteur, dans l’intérêt général du football ».

Gemmrich est persuadé que de bonnes âmes sont prêtes à se pencher sur le sort du RCS. « Si elles ne sortent pas du bois, c’est qu’elles ont peur de l’entourage ».

Albert Gemmrich sait que le chemin pour remonter la pente s’annonce raide et parsemé d’embûches. « Mais je garde en mémoire les propos de Michel Platini lors de sa dernière visite à Strasbourg : “Vous avez un potentiel énorme, c’est une ville qui a tout pour réussir.” »

Et de conclure : « Il faut trouver la bonne personne, celle qui puisse présenter un projet cohérent sur cinq ans. » Le plus dur est à venir, en somme…

Séb.K
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par télésupporteur »

excellent article
il permettra aux plus jeunes de comprendre beaucoup de ce qui s'est passé et se passe actuellement au racing :!:
voir le feu à la meinau :shock:
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PoY
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par PoY »

Et Ginestet qui la ramène... Il ferait mieux de la fermer "J'ai mis 4 millions de ma poche" oui et tu les récupéreras quand on sera en L1 :roll:
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argueti
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par argueti »

DNA a écrit : Entre colère et dépit

Décidément, le Racing ne laisse pas indifférent. Les lecteurs continuent de réagir, toujours avec passion, souvent avec colère, parfois avec dépit, à la situation inextricable de leur club favori. Extraits.

«La fin d’une époque »

A.L. : « 27 mai 2011 : c’est la fin d’une époque, mais c’est surtout une journée de deuil pour le Racing. Guingamp n’a laissé aucune chance à Strasbourg, condamné à rester en National, mais surtout au grand plongeon après plus de 100 ans d’existence. Qui sont les responsables d’une catastrophe annoncée ? Madame le Maire de Strasbourg (de l’époque) qui, avec ses conseillers, aurait mieux fait de regarder à deux fois avant d’avaliser la cession du club […], tient évidemment une part non négligeable de responsabilité. Les différents présidents et autres dirigeants se succédant n’ont pas pu arranger les affaires du RCS […]. Monsieur Ginestet, de sinistre mémoire dans l’histoire du club, le précipita dans les bras de l’incapable M. Hilali […] Quelle histoire et surtout quel dommage pour l’Alsace pleurant « son Racing » qui, depuis le début du XX e siècle, leur apporta de si belles émotions. »

«Pourquoi Fournier doit rester»

E. Barth (Hœnheim) : « Après une première moitié de championnat catastrophique, “mourir” à la quatrième place relève presque d’un petit exploit. Cela est dû, en grande partie, à l’entraîneur qui a su former un groupe solidaire, courageux dans l’adversité. Car tenir la route dans une ambiance extra-sportive aussi cauchemardesque que surréaliste montre des qualités humaines qui méritent respect et dignité […] Alors, faut-il passer par la case CFA ? La réponse est oui si on veut rebâtir un club dans la durée. Mais le veut-on vraiment ? L’exemple d’Evian est là pour inspirer les décideurs. »

«Fort instructif»

M. Stricker : « Je ne suis ni un fan ni un spécialiste du football. Mais le sport professionnel en général et le football en particulier seraient un magnifique terrain d’étude pour examiner les relations entre l’argent et l’excellence ; et notamment si, comme le prétendent les adorateurs du libéralisme économique sauvage, l’argent génère de l’excellence. Ces jours-ci un petit événement jette un éclairage nouveau sur le problème : ce sont des femmes […] qui produisent un beau et vrai football au niveau européen […] En tous les cas, le sort désastreux du Racing est fort instructif depuis qu’il a été acheté par des financiers de Londres. Le Racing n’a pas eu besoin d’attendre l’arrivée des spéculateurs pour couler, mais la manière dont les choses se passent démontre que pour gagner de l’argent, on n’a besoin ni d’intelligence, ni d’éducation […]

«Pauvre Racing »

M. Parain (Strasbourg): « Je voudrais remercier Laurent Fournier et ses joueurs qui se sont donné beaucoup de peine pour faire honneur à Strasbourg. Malheureusement, un homme a tout gâché : M. Hilali. Il n’a aucune notion du foot. Il a provoqué l’indignation de toute une région […]. En espérant que des Alsaciens reprennent les rênes du Racing, que Laurent Fournier ne s’en aille pas et que M. Hilali reste à Londres. »

«Dégoûtés et en colère»

B. Coriol : « Nous sommes tous dégoûtés et en colère contre ces “dirigeants” incompétents. En temps que partenaire du Racing, j’exprime ma colère contre Jafar & Cie tout en soutenant les joueurs, le staff, les employés et commerciaux qui font un travail formidable… Il est temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard, que tous les acteurs du Racing réagissent (employés, partenaires, joueurs, actionnaires). Notre club est dans les mains d’un f…

«Il est urgent de s’activer»

B. Laugner (Strasbourg) : « Pour les Alsaciens, il est important, urgent, de s’activer pour le Racing, comme ils savent le faire pour le Parlement européen, la cathédrale, le grand hamster, la zone 30, ou la centrale de Fessenheim […] Appelons les bonnes volontés prêtes à investir quelques milliers d’euros pour tenter de sauver le club […] Les talents sont très nombreux.»

Fini le statu quo ?

Le président du Racing, Jafar Hilali, a jusqu’à vendredi pour demander le maintien du statut professionnel auprès de la Ligue (LFP).

En effet, un délai maximum de quinze jours, après le dernier match de championnat, est octroyé au club pour que le statut en question soit maintenu par les instances du foot français.

Alain Fontanel, l’adjoint au maire de Strasbourg en charge du dossier, a officiellement demandé au propriétaire de préciser sa position. Il va s’en dire que l’aide municipale serait revue à la baisse si le Racing devait devenir un club amateur.
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par Its_me »

Si je ne me plante pas, l'Alsace a déclaré la semaine dernière que si nous ne demandions pas le maintien du statut pro, nous ne pourrions même pas monter la saison prochaine si nous finissions dans les 3 premiers.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par urotsukidogi »

Ca me parait complétement con cette histoire. L'avantage du club pro ce sont les contrats avec les joueurs surtout, pour le reste un tel règlement ne peut exister
30/10/09 Ca y est le racing est en national
06/01/10 Euh c'est peut être la CFA
Mais heureusement sur FM 2010, on peut jouer de la CFA (même CFA 2, les gars on peut faire mieux!!)
Bon ça y est les conneries sont finies on est en L1!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par Its_me »

Eh non ... c'est bien réel !
Règlement : Les Clubs a écrit :Article 115

Les clubs doivent disposer du statut professionnel.

Seuls les clubs disposant du statut professionnel sont autorisés à employer des joueurs professionnels.

Le Conseil d’administration de la Ligue de Football Professionnel accorde ou retire le statut professionnel par une décision motivée prise après avis de la commission de contrôle des clubs professionnels de la direction nationale du contrôle de gestion.

Pour prendre la décision d’octroi ou de retrait du statut professionnel, le conseil d’administration de la Ligue de Football Professionnel se fonde sur des éléments objectifs tels que la situation économique, financière, juridique ou administrative du club concerné, et prend en compte, notamment, la rigueur de la gestion dudit club, le respect de l’éthique sportive dont font preuve ses dirigeants, ainsi que le respect par le club et ses dirigeants de leurs engagements. Il tient compte également des intérêts du football professionnel.

Lorsqu'un club est relégué sportivement ou administrativement en Championnat National, il perd le statut professionnel. Pendant les deux saisons qui suivent cette relégation, et sous condition qu'il dispute le Championnat National, le club concerné peut se voir à nouveau accorder le statut professionnel sous réserve qu'il en fasse la demande par courrier recommandé avec avis de réception dans les 15 jours qui suivent la dernière journée du championnat entraînant la relégation sportive, ou la décision définitive de relégation administrative, auprès de la Fédération Française de Football avec copie à la Ligue de Football Professionnel.

Conformément à la procédure habituelle, le Conseil fédéral statue sur la demande de maintien du statut professionnel après avis du conseil d'administration de la LFP, et au vu de l'avis de la commission de contrôle des clubs professionnels de la direction nationale du contrôle de gestion.

S'il est accordé, le statut professionnel l'est pour une saison. Le maintien du statut professionnel pour une deuxième et dernière saison disputée en Championnat National pourra être sollicité puis éventuellement octroyé dans les mêmes conditions de formes que sus énoncées.

S'il renonce volontairement au statut professionnel en ne formulant pas la demande de maintien de ce statut dans les conditions ci-dessus invoquées, le club concerné ne pourra plus formuler une demande d'octroi du statut professionnel, quel que soit son classement lors des deux saisons suivantes et ne pourra donc être admis à participer aux Championnats de France professionnels pendant cette période.

Pour obtenir le statut professionnel un club accédant en Ligue 2 doit présenter au plus tard le 31 mai de la saison en cours les éléments (bilan et prévisions) permettant de justifier de capitaux propres positifs au 30 juin de la même saison. Si le club concerné se voit accorder le statut professionnel, il lui est attribué à titre probatoire pour une saison. Le Conseil d'administration de la Ligue de Football Professionnel examine à nouveau sa situation au terme de cette saison.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par urotsukidogi »

Ah ben ça alors, mais c'est quoi ce réglement à la con??? Non mais franchement, ça veut dire en gros ben les gars si vous abandonnez le statut pro, vous ne vous battez que pour ne pas descendre, mais quel intérêt peut avoir une telle règle?
30/10/09 Ca y est le racing est en national
06/01/10 Euh c'est peut être la CFA
Mais heureusement sur FM 2010, on peut jouer de la CFA (même CFA 2, les gars on peut faire mieux!!)
Bon ça y est les conneries sont finies on est en L1!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Its_me
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Re: [11/12] Le Fil Rouge

Message par Its_me »

Inciter les clubs à garder le statut pro pour qu'ils douillent une année de plus :?:

D'un autre côté, quel est l'intérêt d'un club qui vise la montée de refuser le statut pro ? Peut-être le fait de pouvoir lourder tous les boulets sous contrats, mais là le problème c'est plutôt le recrutement ...
En tout cas c'est assez contradictoire de prétendre vouloir jouer dans un championnat professionnel et en même temps ne pas vouloir le statut de club professionnel. :roll:
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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