Hilalistadium

[argueti]

Au stade des calculs

Jafar Hilali dispose encore d’un mois pour déposer le projet de construction d’un nouveau stade et relancer ainsi la candidature de Strasbourg à l’Euro 2016. Il lui reste à valider le montage financier et obtenir l’accord des collectivités. Pas gagné.

Un stade de 40 000 places pour 100 millions d’euros, 115 avec l’adjonction d’un toit rétractable, sans compter évidemment les aménagements extérieurs, accès routiers et transports en commun : voilà l’hypothèse sur laquelle travaille depuis plusieurs semaines Jafar Hilali, le propriétaire du Racing, désireux de relancer la candidature de Strasbourg à l’Euro 2016.

Le 29 juillet, la Ville de Strasbourg avait pourtant retiré sa candidature. Elle estimait alors le coût de reconstruction de la Meinau (160 millions, dont 10 % pris en charge par l’État) trop élevé pour ses seuls contribuables.

Trois mois plus tard, Hilali étudie une autre hypothèse, la même en fait que celle de Philippe Ginestet : un stade flambant neuf à bâtir à Eckbolsheim, près du Zénith, accompagné d’une zone commerciale de 40 à 50 000 m² (Dans laquelle pourraient migrer les enseignes Auchan et Décathlon, déjà présentes sur le secteur). Le projet EuroStadium, porté par Ginestet et la société Hammerson, intégrait à l’époque une zone commerciale de 90 000 m² et avait provoqué un tollé.

Selon les études menées par Hilali, son conseiller Jacky Kientz (l’ancien président missionné depuis juillet sur ce dossier) et, plus récemment, Stéphane Ehrhart, engagé il y a quelques jours (par ailleurs entraîneur des U13 du RCS), le coût oscillerait donc entre 100 et 115 millions. Le propriétaire londonien aurait même - dit-on - trouvé un partenaire privé ayant pignon sur rue, spécialisé dans ce domaine, pour ériger cette enceinte de 40 000 places (37 à 38 000, plus 2500 « business seats »).

Alors que le dossier définitif doit être déposé au plus tard fin novembre, Hilali aimerait créer une société de projet et signer un contrat de partenariat avec les collectivités. C’est là, sans nul doute, que le bât commence à blesser. L’homme d’affaires espère une participation de 15 millions de la Ville, du Département et de la Région (soient 45 millions), plus les 10 % promis par l’État. Bref, il table sur 55 millions d’argent public, 45 à 60 millions restant à la charge de l’investisseur privé.

Richert : « Tout est trop vague »

Dans notre édition du 21 septembre, le président de la Région, Philippe Richert, refusait l’idée d’une participation des collectivités à la construction du stade. Un mois après, son discours n’a pas varié d’un iota. « Je ne change rien à ma volonté de faire avancer ce dossier si c’est possible, mais aussi à mon exigence. Quand j’ai rencontré Jafar Hilali mi-septembre, je lui ai dit qu’avant de me prononcer, j’avais besoin d’éléments tangibles. Non seulement pour l’instant, je n’ai rien eu, mais son début de réponse - que j’ai récupérée par voie orale - n’est pas conforme à l’esprit dans lequel la discussion avait été engagée à l’époque. Tout est trop vague. Il n’est toujours pas question que les collectivités prennent des risques à la place d’investisseurs privés. Que les partenaires financiers de l’opération fournissent un dossier le plus clair et le plus complet possible. Alors, seulement, nous verrons. De toute façon, rien ne se fera sans la Ville et la CUS. »

Des propos qui rejoignent ceux de Patrick Pincet, directeur de cabinet du maire Roland Ries, lui aussi opposé à un PPP (partenariat public-privé) : « Nous n’avons eu aucune discussion avec M. Hilali sur les travaux éventuels à effectuer à la Meinau. Donc, encore moins sur la construction d’un nouveau stade et la mise à disposition éventuelle d’un terrain appartenant à la Ville et la CUS. Je rappelle que ces dernières ont établi un chiffrage de 160 millions pour répondre aux normes UEFA pour l’Euro 2016. Nous avions dit à l’époque que si un investisseur privé était capable de réunir 100 millions, nous pourrions nous repencher sur la question. Nous ne fermons la porte à personne et ça reste d’actualité. Mais si le préalable à la discussion est un financement par les collectivités d’au moins un tiers de l’équipement, je ne vois pas comment nous pourrions intervenir. Ce projet sera privé ou ne sera pas. Jusqu’à preuve du contraire, ce sont les villes qui sont candidates à l’Euro, pas les propriétaires de club. Aucun élément concret ne permet de penser que la Ville pourrait revenir sur sa décision de juillet. »

Même dans cette hypothèse, encore faudrait-il contourner une autre difficulté, résumée par cette question : la Fédération Française est-elle encline à réexaminer la candidature de Strasbourg après son jet d’éponge estival ? « À la Fédé, on me certifie que oui », suggère Albert Gemmrich, le président de la Ligue d’Alsace. Il sera facile de le vérifier si un financement agréant toutes les parties est élaboré. À l’évidence, on en est encore loin.

Stéphane Godin

[Its_me]

Y'en a un qui n'a toujours pas compris que la Ville ne veut pas de nouveau stade.
Même si elle n'avait rien du tout à payer, je suis persuadé qu'elle trouverait encore des raisons pour un refus. Ne serait-ce que parce qu'ils se retrouveraient avec le Stade de la Meinau sur le dos...

Moi je reste persuadé qu'une structure flambant neuve serait rentable sur le long terme.

[Phapha]

Mais comment faire confiance à un type dont on ne sait pas s'il sera encore là dans un an ? Imagine si le Racing ne remonte pas cette année.

[argueti]

Hilali a rencontré Richert

L’entrevue entre le propriétaire du Racing Jafar Hilali, accompagné notamment du toujours président Jean-Claude Plessis, et le président de la Région Philippe Richert a eu lieu hier au sujet du projet de nouveau stade en vue de relancer la candidature de Strasbourg à l’Euro 2016.

« Nous avons fait part à un Philippe Richert, plutôt positif, de la volonté du club de tout faire pour que la ville représente sa candidature à l’Euro, explique Jean-Claude Plessis. Notre projet se base sur un stade de 35 000 places, modulable à 38 000, pour un coût de 70 à 80 millions. Maintenant, il faut rapidement rencontrer la ville et la CUS, propriétaire du terrain que nous convoitons (ndlr : près du Zénith à Eckbolsheim) pour déposer un dossier avant fin novembre. Par contre, il n’est plus question de la zone commerciale de 40 à 50 000 m² car ce n’est pas la peine de vouloir faire un Eurostadium bis. »

De son côté, Philippe Richert a rappelé qu’une participation de la région pouvait être envisagée « sur le principe à condition d’être dans des ratios financiers qui sont approchables. Jafar Hilali m’a expliqué avoir pris contact avec un constructeur allemand (ndlr : Max Bögl) qui lui a dit, et mis par écrit, qu’un stade de 35 000 places était faisable pour un montant de 60 à 75 millions d’euros. Ce sont des chiffres que j’ai déjà eus et qui me semblent réalistes. Maintenant, c’est aux porteurs du projet de montrer leur capacité de faire et de fédérer. »

[argueti]

Au stade de la relance

Le propriétaire du Racing, Jafar Hilali, a rencontré le président de la Région Alsace, Philippe Richert, pour lui évoquer son projet de nouveau stade.

Le serpent de mer n'est pas mort. Après quelques-uns de ses prédécesseurs, Jafar Hilali, le principal propriétaire du Racing, a remis au goût du jour une idée que l'on croyait enterrée. Cet été, les élus de la Municipalité et de la CUS avaient jeté l'éponge dans la course à l'accueil de match de l'Euro-2016. La note était trop élevée, de l'ordre de 160 millions d'euros, pour une rénovation de la Meinau. Le futur président strasbourgeois ne se résigne pas à cette idée. Il a mûri un projet de nouveau stade, à Hautepierre, à l'ombre du Zénith. Il a pris contact avec un constructeur d'enceintes allemand, ainsi qu'avec des enseignes commerciales, susceptibles de prendre en charge, via les loyers versés, les 70 à 80 millions d'euros nécessaires à la construction. « Les projets précédents étaient trop ambitieux, indiquait Jafar Hilali dès jeudi. Dans notre business plan, l'idée est de faire porter la dépense à 25 % sur le public et à 75 % sur le privé. Nous avons des lettres d'intention notamment d'ImmoAuchan (ndlr : en relation avec l'hypermarché Auchan situé dans le quartier) qui identifie des partenaires prêts à se lancer dans l'aventure. »

Après avoir peaufiné l'idée, celui qui précise qu'il n'entend « absolument pas avoir un rôle de promoteur dans le dossier » a décidé de compter ses soutiens. Il a sollicité l'oreille du président de Région, Philippe Richert, qui a accepté de le recevoir hier. Ce dernier n'a pas fermé la porte à un soutien de l'institution dont il est la figure de proue. « Jafar Hilali, qui prend enfin sa place sa place comme patron du club, nous a indiqué deux choses, poursuit le président de la Région. La première, c'est qu'il n'était pas à Strasbourg pour que le Racing joue durablement en National. La seconde, que le Racing était prêt à prendre sa part dans la construction d'un nouveau stade dans la perspective de l'Euro-2016. » L'idée d'un accompagnement des collectivités territoriales a donc été approfondie. Elle concerne l'État, la Région et le Conseil général. Elle concerne néanmoins surtout la Ville de Strasbourg et la CUS. « C'est évidemment la condition première, prévient Philippe Richert. J'ai échangé avec Jacques Bigot sur le sujet pas plus tard qu'hier (jeudi). On ne prendra pas de risque à la place du privé. A Jafar Hilali, de montrer que son projet est crédible. J'espère que les tergiversations et le remue-ménage, c'est fini. »

Place désormais à la deuxième phase dans les jalons de cette renaissance de la candidature strasbourgeoise : un contact renoué avec la Mairie et la CUS. « Strasbourg ne peut pas passer à côté de cet Euro », proclame le président Plessis présent hier autour de la table. Il s'agit désormais de concrétiser une rencontre avec les élus municipaux et d'identifier un éventuel relais. Et le nom d'Henri Ancel, d'être suggéré pour jouer les relais dans le processus.

[argueti]

Au tour de la Ville

Après avoir rencontré le président de la Région Philippe Richert vendredi pour lui présenter son projet de stade près du Zénith à Eckbolsheim, le propriétaire du Racing, Jafar Hilali, va désormais solliciter une entrevue avec la Ville et la Communauté Urbaine de Strasbourg, propriétaire du terrain que convoite l’homme d’affaires londonien.

Fin juillet, la municipalité de Strasbourg avait renoncé à sa candidature à l’Euro 2016 en raison du coût jugé trop élevé de reconstruction de la Meinau (160 millions d’euros). Peut-elle faire marche arrière ? Alors que ses relations avec les actionnaires majoritaires s’étaient apaisées cet été autour d’une cause commune - sauver un soldat RCS en perdition -, au point d’amener l’adjoint aux finances, Alain Fontanel, à aller plaider la cause du club à Paris devant la DNCG (1) pour obtenir sa réintégration en National, les récentes initiatives de Jafar Hilali auraient agacé du côté de la place de l’Étoile.

Sa spectaculaire charge contre les supporters au lendemain de la victoire contre Fréjus, avec sa volonté affichée de fermer le kop - une décision inédite qu’il n’a pas pu appliquer -, n’a fait que mettre en relief son impulsivité dans l’esprit des élus strasbourgeois. Lesquels ont aussi trouvé incongru qu’il s’adresse à la Région dans le dossier stade plutôt qu’à une municipalité seule habilitée à représenter sa candidature à l’Euro et à la CUS propriétaire du terrain. « Je ne suis pas sûr que nous ayons fait les choses dans le bon ordre », reconnaît le toujours président Jean-Claude Plessis, qui démissionnera mercredi, mais que Hilali a jugé utile de remettre dans le circuit pour tenter d’amadouer un environnement toujours plein de défiance à l’égard des Londoniens.

Mercredi soir, Jafar Hilali a aussi demandé par mail à Henri Ancel de reprendre son rôle de médiateur entre les propriétaires et la Ville. Il a au passage communiqué sur sa démarche auprès du site de supporters http://www.cieletblanc.com, ce que d’aucuns interprèteront comme une manœuvre destinée à mettre la pression sur l’ami du maire Roland Ries.

Un « tire-bouchon » en travers de la gorge

Quarante-huit heures plus tard, Henri Ancel lui a répondu en reprenant à son compte l’analyse de Plessis. « Je crois qu’avant de contacter Philippe Richert, Jafar Hilali aurait dû présenter le projet à Roland Ries et Jacques Bigot (le président de la CUS) », disait-il hier, « Je trouve sa démarche d’autant plus maladroite que la mairie lui avait offert un soutien important devant la DNCG en juillet. J’ai joué un rôle l’hiver dernier lors du projet de reprise par des investisseurs alsaciens, en ma qualité de spécialiste en cessions et levées de fonds. Mais le futur stade n’est pas de mon ressort. J’ai proposé à M. Hilali de solliciter directement un rendez-vous auprès de la mairie, en lui indiquant qu’il pourrait être reçu dans la semaine, compte tenu du timing très serré. »

Par qui le sera-t-il ? Vraisemblablement par Alain Fontanel et Patrick Pincet, le directeur de cabinet du maire. Quid de Roland Ries ? Le premier magistrat aurait - dit-on - toujours en travers de la gorge un irritant « tire-bouchon » (2) qui pourrait l’empêcher de prendre part à la discussion.

S.G.

(1) Direction nationale du contrôle de gestion.

(2)Le 11 mars, au restaurant « Le tire-bouchon » de Strasbourg, Roland Ries avait lancé un appel aux propriétaires londoniens pour qu’ils cèdent le Racing aux repreneurs alsaciens. Jafar Hilali, Alain Fontenla et les autres avaient refusé.

[Its_me]

Hilali demande audience

Comme prévu, le propriétaire du Racing, Jafar Hilali, qui a rencontré vendredi le président de la Région Philippe Richert pour lui présenter son projet de nouveau stade, a sollicité hier un rendez-vous auprès de la Ville de Strasbourg. Comme nous l’indiquions dans notre édition de dimanche, l’actionnaire majoritaire londonien ne sera pas reçu par le maire Roland Ries, mais son adjoint aux finances, Alain Fontanel, et son directeur de cabinet Patrick Pincet.

« J’ai bien reçu une demande de rendez-vous », confirme A. Fontanel, « Je vais dès ce mardi (Ndlr : hier avait lieu le conseil municipal) tâcher de trouver rapidement un créneau. L’objectif est d’entendre Jafar Hilali très vite. Sinon, ça n’aura plus de sens. Patrick Pincet et moi le recevrons. Car avant de mobiliser le maire, il faut faire passer au projet un test de crédibilité. Je suis un pragmatique. On me dit que c’est possible. J’ai une petite expérience de ce qui ne l’était pas lorsque nous avons étudié la question. Jafar Hilali parle d’un stade entre 70 et 80 millions d’euros. Mais est-ce hors taxe ou non ? Qu’englobe-t-il ? S’agit-il exclusivement de l’enceinte ? Quel est le montage financier ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles nous soumettrons son projet. Lorsque nous avons étudié la question, la reconstruction de la Meinau ne coûtait en elle-même « que » 85 millions HT. Ce sont toutes les dépenses annexes qui faisaient grimper la facture à 160 millions, puis 140 lorsque nous nous sommes penchés sur un dossier un peu moins ambitieux. Sur ce que je lis ça et là, j’ai l’impression que la facture globale du dossier défendu par Jafar Hilali pourrait atteindre un montant pas très éloigné de ça. »

[PoY]

Jean-Claude Gaudin à propos du Vélodrome : Nous avons négocié pour faire descendre ce coût à 267 millions. La ville y met 40 millions d'euros, le conseil général participe à hauteur de 30 millions, la communauté urbaine, 20 millions. Et j'ai obtenu de l'Etat qu'il augmente sa contribution à 30 millions. Il ne reste que le conseil régional.

40 + 30 + 20 + 30 = 120 millions + le conseil régional...

[argueti]

Strasbourg peut avoir un nouveau stade pour 80 M EUR (Hilali)

Le propriétaire du club de football de Strasbourg (National), Jafar Hilali, a assuré mercredi que, pour 80 millions d'euros, la capitale alsacienne pouvait se doter d'un stade capable d'accueillir des matches de l'Euro-2016, un chiffre contesté par la ville. Le principal actionnaire du Racing Club de Strasbourg (RCS), a assuré devant la presse qu'il ne désespérait pas de convaincre la municipalité de relancer la candidature de Strasbourg pour accueillir dans six ans des rencontres du Championnat d'Europe des Nations, qui sera organisé en France.

Cette candidature avait été retirée en juillet en raison des frais trop importants restant à la charge des collectivités locales alsaciennes (130 M EUR) pour rénover le stade de la Meinau. A l'issue d'une rencontre avec l'adjoint aux Finances de la municipalité, Alain Fontanel, M. Hilali a évoqué deux projets pour la future enceinte, qu'il a tous deux estimés à 80 millions d'euros. L'un serait la construction d'un stade neuf dans le nord-ouest de la ville, à côté de la salle de spectacle du Zénith. Pour réduire les coûts, le parc de stationnement serait partagé par les deux sites. L'autre projet consisterait à rénover le vieux stade de la Meinau, dans le sud de la capitale alsacienne. Selon M. Hilali, ce nouveau stade "beaucoup plus simple" ressemblerait à celui de l'Eintracht Francfort (1re div. allemande) et pourrait accueillir 35.000 spectateurs, auxquelles s'ajouteraient 2.000 à 3.000 places VIP. Mercredi, Alain Fontanel a réitéré les doutes de la ville quant à la faisabilité d'un tel projet. L'adjoint aux Finances s'est dit "étonné d'un coût de 80 millions alors que (dans le passé) nous étions arrivés au même chiffre mais hors taxe et hors frais d'étude. Le prix total atteignait 140 millions d'euros". Cette rencontre était, selon M. Fontanel, un "premier contact et une déclaration d'intention. Nous attendons des éléments plus précis" lors d'une nouvelle rencontre programmée dans 15 jours. En octobre, M. Hilali avait déjà indiqué vouloir relancer le projet d'un stade de 40.000 places pour un montant de 120 millions d'euros pour recevoir les quarts de finale de l'Euro 2016 et accueillir le RCS entre-temps.

Frankfort c'est ça :



Fiche : http://www.otua.org/v3/batiment/coupe-d ... ncfort.pdf

[argueti]

Une crédibilité à éprouver

Comme prévu, le propriétaire du RCS, Jafar Hilali, a été reçu hier à la mairie pour évoquer son projet de nouveau stade et la relance de la candidature de Strasbourg à l’Euro 2016. Mais l’échéance décisive n’est prévue que le 20 novembre.

C’était hier en tout début d’après-midi. Après avoir reçu Jafar Hilali place de l’Etoile, l’adjoint aux finances de Strasbourg, Alain Fontanel, et le directeur de cabinet du maire Roland Ries, Patrick Pincet, ont découvert avec un certain étonnement qu’une partie de la presse alsacienne (1) les attendait à la sortie. Ou, plutôt, attendait l’actionnaire majoritaire du Racing qui l’avait conviée chez ses hôtes. Un peu comme si quelqu’un s’invitait à dîner chez quelqu’un et y débarquait flanqué de toute une ribambelle de potes.

Passons. Flanqué en fait de ses deux conseillers sur le dossier, l’ancien président Jacky Kientz (bénévole) et Stéphane Ehrhart (engagé voici quelques jours), Hilali a donc dévoilé son projet, comme il l’avait fait quatre jours plus tôt chez le président de la Région, Philippe Richert. « En fait, il y a selon lui deux options », détaille Alain Fontanel. « Soit un projet avec un coût beaucoup plus élevé et une participation privée plus importante qui rend nécessaire la création de surfaces commerciales extérieures à l’enceinte. Mais Jafar Hilali a admis que Philippe Richert l’avait rejetée. Soit un stade à moindre coût, pour 80 millions, dont 80 % (environ 65 millions) seraient financés par les collectivités publiques et 20 % (15 millions) par un consortium privé regroupant divers investisseurs. Un consortium qui rentabiliserait sa quote-part par l’activité du stade lui-même, comme les recettes supérieures en billetterie ou l’intégration de divers commerces sous les gradins. Il affirme que sa localisation près du Zénith à Eckbolsheim n’engendrerait pas de coût supplémentaire en termes d’aménagements de parkings et d’accès, l’extension du tram étant par exemple déjà prévue. »

Fontanel : « Qu’englobent les 80 millions ? »

Les élus attendent désormais de connaître tous les tenants et aboutissants. « On nous annonce un stade à 80 millions. Mais qu’englobe ce montant ? », s’interroge A. Fontanel, « Pour les collectivités, financer 80 % de 80 millions, ce n’est évidemment pas la même chose que de prendre en charge 90 % de 160 millions. Ce mercredi, nous avons pris acte des déclarations d’intentions de Jafar Hilali. Mais pour qu’elles soient crédibles, il nous faut des éléments concrets. Il nous a assuré qu’il les fournirait le 20 novembre (Ndlr : cinq jours avant le passage devant la DNCG). J’avais dit que nous soumettrions son projet à un test de crédibilité (« L’Alsace » de mardi). Aujourd’hui, Jafar Hilali nous a juste dit qu’il était prêt à le passer. Pour le reste, on verra le 20. Son projet tient-il compte des contraintes sismiques particulières de Strasbourg qui risquent d’alourdir la facture ? C’est à ce type de questions qu’il va devoir répondre. »

Et à une autre aussi : quid de la Meinau ? Sa démolition, qui pourrait se doubler d’une opération de promotion immobilière, serait-elle rentable ? Pas évident du tout. Pour une raison simple : une grande partie de son périmètre est située en zone inondable, donc non constructible.

La phrase

« Sur le dossier du stade, c’est un peu comme au poker. Enfin, pas tout à fait. Nous ne voulons pas payer, mais nous voulons voir. Il n’est pas question de payer sans avoir vu. » D’Alain Fontanel, l’adjoint aux finances strasbourgeois qui attend pour le 20 novembre des éléments concrets sur le projet de Jafar Hilali

S.G.

(1) Pas toute, puisque l’actionnaire londonien fonctionne dans ce domaine comme dans d’autres par ostracisme.