Les Salariés

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argueti
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Re: Les Salariés

Message par argueti »

... c'est les vacances :lol:
L'histoire est en marche ...
Tenor
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Re: Les Salariés

Message par Tenor »

Ce n'est pas très agréable de perdre son emploi justement pour des personnes qui vivaient "Racing" depuis des années.
Que peux-on leur reprocher ? Ce sont les seuls qui auront sans doute du mal là retrouver un boulot...les joueurs n'ont pas ce problème bien entendu. Alors oui moi je reste plus nuancé et plus respectueux pour ceux qui sont virés, et pour ceux qui sont concernés dans toute autre entreprise ;) Je ne trouve pas ça marrant et ils ont bien raison de défendre leurs droits eux aussi
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Keating
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Re: Les Salariés

Message par Keating »

Ce n'est pas logique ce que tu dis Ténor ... Nous parlons justement des salariés qui ne veulent pas rester, qui demandent à se faire virer ...
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Re: Les Salariés

Message par Tenor »

tout à fait logique, car psychologiquement ils n'auront plus la force d'évoluer dans ce merdier
met toi à leur place dans une ambiance pareille...
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Keating
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Re: Les Salariés

Message par Keating »

Il faut savoir ... dans ton post précédent tu dis qu'il faut respecter ceux qui vont se faire respecter parce qu'ils auront du mal à retrouver du boulot ... et maintenant tu trouves ça logique qu'ils ne veuillent plus continuer ...
Ils devaient espérer se faire virer ou pas finalement ???
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Re: Les Salariés

Message par Tenor »

ben pour moi c'est tout le monde ou personne :!:
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Its_me
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Re: Les Salariés

Message par Its_me »

L'Alsaceé a écrit :Que sont les sacrifiés devenus ?

Virés sans ménagement pour de prétendues fautes, passagers de la première charrette de licenciements économiques en 2010 ou de la deuxième un an plus tard après la liquidation judiciaire, les salariés du Racing club de Strasbourg ont presque tous été sacrifiés sur l’autel d’une gestion calamiteuse. Dix-huit mois après les derniers départs, comment vivent-ils l’après-RCS ? Voici le premier volet (sur deux) du reportage que leur a consacré « L’Alsace ».


Ils n’ont jamais ou presque fait la une des journaux, mais sont restés cachés dans cette entité impersonnelle qu’on appelait « les salariés du Racing. » En moins de deux ans (de décembre 2009, à l’arrivée des dirigeants londoniens, à septembre 2011, sitôt la liquidation), ils ont pratiquement tous perdu leur emploi.

Un an et demi plus tard, certains ont coupé les ponts avec leur ancienne vie et sont injoignables, même pour leurs ex-collègues. D’aucuns ont retrouvé un emploi, parfois précaire. D’autres pointent toujours au chômage. Mais d’une manière ou d’une autre, tous paient encore la gestion plus tragique que comique de Jafar Hilali et ses comparses. « L’Alsace » a choisi de leur donner la parole, pour qu’ils racontent avec leurs mots, leurs maux parfois, leur après-Racing. Les premiers s’expriment ci-dessous, les autres le feront jeudi prochain.

Serge Ochs

53 ans, salarié de 1977 à 2011, ex-responsable de la billetterie, patron du magasin de chaussures Nao Do Brasil à Strasbourg - www.revastyl.com. « J’ai passé 35 ans au club, dont une année non salariée en 2011-2012 après mon licenciement. J’avoue avoir espéré y retrouver ma place. Frédéric Sitterlé m’avait fait certaines promesses. Mais quand ça s’est dégradé avec lui, je suis resté. Je ne pouvais pas laisser le Racing comme ça. En plus de trois décennies, j’ai été tour à tour comptable, responsable administratif, financier et responsable billetterie. La rupture a été brutale pour moi. Je l’ai mal vécue. Alors, j’ai continué à œuvrer comme bénévole. Même en CFA 2, je prenais mon pied. Mais quand j’ai vu que je n’avais plus de perspectives au club, j’ai commencé à réfléchir à mon avenir. En avril 2012, lors de vacances à Saint-Tropez, j’ai découvert une boutique qui vendait des chaussures brésiliennes, Nao Do Brasil. Ça m’a bien plu. En août, j’y suis retourné pour nouer des contacts. En septembre, j’ai rencontré les gens du groupe. Fin septembre, j’ai acheté mon local 7A, rue des Frères à Strasbourg et après des travaux, j’ai ouvert le 22 novembre le 21e magasin - en franchise - que la marque possède dans le monde. Je suis à fond dans ce que je fais. J’avais besoin de cette année de transition pour faire mon deuil du Racing. Mais j’en reste supporter et souffre avec lui. Moi qui ai subi une double greffe du rein, en 1985 et 2006, je découvre à 53 ans une nouvelle passion et un nouveau métier. Preuve que tout est possible. »

Anne Messer


34 ans, au club de 1995 à 2011, ex-assistante de comptabilité, sans emploi. « J’ai passé deux périodes au club, entrecoupées d’une année. D’abord deux ans pour préparer mon CAP de vendeuse, puis un pour mon BEP et enfin six mois en CDD. Ensuite comme hôtesse d’accueil lorsque j’ai été embauchée. Je suis restée sept ans à l’accueil, avant d’intégrer le service comptabilité. J’ai aussi aidé à la boutique et la billetterie. Je suis polyvalente, mais je m’aperçois depuis mon licenciement que mon absence de spécialisation me dessert. Au Racing, la fin a été très dure. J’ai fait partie de la première vague de licenciements économiques en 2010, mais on m’a demandé de rester. Certains salariés m’en ont voulu. Mais si les Londoniens m’ont gardée, c’est pour une raison : je ne coûtais que 1300 euros nets par mois. J’en ai beaucoup souffert. Sur la fin, j’avais presque hâte que ça se termine. La direction voulait nous pousser à la démission. Quand les employés ont compris que personne n’échapperait au licenciement, ils se sont rapprochés. Au gré des affinités, nous continuons à nous voir. J’ai mis à profit 2012 pour me refaire la cerise moralement. Je profite un peu de la vie. J’ai récemment travaillé deux mois et demi pour une entreprise agroalimentaire qui fait du foie gras. J’ai bossé chez elle, mais aussi pour elle au marché de Noël de Strasbourg. Aujourd’hui, je cherche de nouveau un emploi. Mais je ne m’inquiète pas trop. Je suis très heureuse sans le Racing, très contente de commencer une nouvelle vie. Je regrette juste l’ambiance d’antan, mais j’ai la chance de l’avoir vécue. Durant des années, nous avons été des privilégiés. »

Caroline Rousseau

36 ans, chargée de communication de 1997 à 2011, sans emploi. « Au Racing, j’ai eu l’habitude de tout faire. Mais sur la fin, c’était devenu n’importe quoi. Ça me paraît loin aujourd’hui. Après mon licenciement, j’ai suivi une formation en informatique et internet. J’ai postulé à pas mal d’endroits, mais sans retour positif. En plus, j’ai récemment subi une grave opération du dos qui m’a valu un arrêt maladie de trois mois. Disons les choses comme elles sont : après ce que nous avons vécu au club durant près de deux ans, le corps était fatigué. Chez moi, il a dit : « Stop. » Aujourd’hui, j’ai bien récupéré. Physiquement et mentalement. Je suis passée à autre chose, même si je suis en contact régulier avec mes anciens collègues. J’ai un BTS communication et un diplôme de graphiste publicitaire. Je cherche un emploi de chargée de communication sur Strasbourg, Sélestat, Saverne et même Saint-Dié. La seule chose qui me chagrine, c’est que le marché du travail est très dur. »

Dominique Kapfer

39 ans, chargée de communication de 2003 à 2010, sans emploi. « Je présente la particularité d’avoir été engagée et licenciée au Racing le même jour, à sept ans d’intervalle : le 17 novembre. Auparavant, j’avais travaillé huit ans pour des compagnies aériennes. Dans mes deux vies professionnelles, j’ai occupé des postes atypiques dans un environnement atypique. Je n’en garde que du positif et suis consciente d’avoir eu beaucoup de chance. Je ne retrouverai plus jamais ça. Je ne suis ni aigrie, ni amère, mais je sais que je vais avoir du mal à rebondir dans les mêmes conditions. J’ai peut-être eu le tort au début de ne pas utiliser le réseau Racing. J’ai sporadiquement mené des missions de rédacteur. J’ai eu quelques propositions qui n’étaient pas compatibles avec ma vie de famille. Je cherche toujours un poste fixe dans la comm’. En attendant, je m’implique dans la vie associative, avec Alsace Ski Compétition pour qui j’œuvre dans la communication, la recherche de partenariats et sponsors. Je participe à l’organisation du Grand Prix International d’Alsace qui a lieu au lac Blanc les 9, 10, 12 et 13 mars. L’époque Racing est derrière moi. J’ai tiré un trait sur la fin qui a été pénible pour tout le monde. Sinon, tu n’avances pas. »

Thomas Azan

35 ans, responsable des relations presse et du site internet de 2004 à 2010, aujourd’hui à la tête de « Good Way », agence de communication. « Quand nous avons été virés, nous savions depuis un an que nous prendrions un coup de pied aux fesses. Je ne dirai pas que ça a été un soulagement, mais pas loin. Il était écrit que nous finirions dans le mur. J’ai vu mon départ du Racing comme une opportunité de rebondir. Dès janvier 2011, j’ai monté mon auto-entreprise, « Good Way » (www.goodway.fr). Elle tourne. Il y a de l’activité. Je n’ai pas à me plaindre. Je bosse pour moi. C’est beaucoup plus gratifiant, même s’il y a plus d’incertitudes, puisque je dois moi-même trouver mes clients. C’est aussi ce qui fait le charme. Le football professionnel ne me manque pas. J’ai beaucoup apprécié mon expérience au RCS. C’était hyper intense, excessif aussi dans les deux sens du terme, avec, en fin de compte, beaucoup d’ingratitude. Mais je n’ai plus envie d’y travailler à temps plein. Je prends en revanche du plaisir à intervenir comme prestataire pour le Racing, la SIG ou des footballeurs comme Karim Haggui et Johan Audel. »

Arnaud Caspar

34 ans, responsable merchandising et boutique de 2008 à 2010, responsable commercial de la brasserie de Saint-Pierre - Bas-Rhin. « Six mois avant d’entrer au Racing, je n’y aurais jamais songé. Je suis l’un de ceux qui y ont travaillé le moins longtemps, ce qui ne m’a pas empêché de subir pour la première fois un licenciement économique. J’étais très bien au club, mais pour moi, la page a sans doute été plus facile à tourner que pour ceux qui, comme Christine ou Serge, y étaient depuis plusieurs décennies. Je n’ai pas été écœuré du foot. La preuve, depuis début 2011, je donne un coup de main à José Guerra et au Sporting Schiltigheim sur l’animation du site internet, de la page facebook du club et les vidéos de matches. Je le fais en marge de mon activité professionnelle. Quand je m’occupais du merchandising au RCS, nous avions lancé la bière des supporters en collaboration avec la brasserie de Saint-Pierre. J’avais de bons contacts avec ses dirigeants. Cette bonne entente, mais aussi un besoin structurel de la brasserie m’ont ouvert ses portes fin 2011, après un an de chômage et des entretiens infructueux. D’une certaine manière, c’est à la fois grâce et à cause du Racing que j’y ai été engagé. J’en suis responsable commercial sur l’Est de la France et je m’y sens très bien. »

Christine Muller

48 ans, ex-employée à l’administration et à la billetterie de 1985 à 2011, sans emploi. « Après avoir passé mon diplôme d’hôtesse d’accueil, j’ai cherché du travail pendant deux ans, tout en travaillant à la boucherie de mes parents. J’ai fini par avoir l’opportunité d’entrer au Racing comme TUC (1). Vingt-cinq ans plus tard, j’ai fait partie de la première vague de licenciement en 2010, mais on m’a demandé de revenir quelque temps après. Le sursis a duré un an. Quand le licenciement économique est devenu effectif en septembre 2011, ça m’a fait mal. Mais ne plus travailler avec un personnage comme Christophe Cornelie (Ndlr : le directeur général de l’ère londonienne) a été une libération. Pas que pour moi d’ailleurs. J’ai décompressé quelques mois. J’ai suivi une formation Excel/Powerpoint. Après un an et demi de chômage, j’avoue que certains jours, ça ne va pas trop. Beaucoup de ceux que nous croisions professionnellement ne donnent plus signe de vie et nous ont rayés de leur mémoire. Mais je suis bien décidée à retrouver un poste d’hôtesse d’accueil. »

Nagib Remita

38 ans, kiné de 2001 à 2011, travaille à son compte dans un cabinet à la Robertsau. « Quand je suis arrivé au Racing après des expériences à l’Olympique lyonnais et l’OGC Nice, c’était une fierté. Je suis originaire de Mulhouse, mais j’ai grandi en vibrant aux exploits du RCS. J’ai été engagé alors qu’un super projet se mettait en place avec Marc (Keller) et Ivan (Hasek). Nous avons connu de superbes années. Puis tout doucement, le club a commencé à chuter. La relégation en National a été un premier traumatisme. La gestion des Londoniens en a été un autre. Aujourd’hui, Jafar Hilali et Christophe Cornelie s’expliquent même devant les tribunaux. Moi qui suis passionné de foot et du club, j’ai vécu dix ans au rythme des joueurs. J’ai probablement mieux supporté la dégringolade que d’autres, parce que je savais que je retrouverais un boulot dans ma partie. Mais le Racing, c’était plus qu’un boulot et j’en garde la nostalgie. Après mon licenciement, j’ai été sollicité par d’autres clubs, mais je ne me voyais pas travailler ailleurs qu’au RCS. J’ai aussi passé un entretien pour une clinique privée au Qatar, mais ma femme ne se sentait pas d’y aller. Désormais, je travaille pour moi. Parallèlement, je m’occupe de l’équipe de France de boxe. Ça me permet de rester au contact du haut niveau. »

Catherine Cassel

48 ans, assistante à la billetterie de 1992 à 2010, collaboratrice à mi-temps à l’agence immobilière Agial de Lingolsheim. « Quand j’ai été licenciée en 2010, Jafar Hilali m’a demandé quelques jours plus tard de reprendre mon poste. Pendant près de 20 ans, même s’il y a eu des hauts et des bas, j’ai vécu des moments formidables. On connaissait notre job sur le bout des doigts. On travaillait par amour du club. L’année où nous avons fait 11 000 abonnés, nous avons bossé non-stop pendant un mois et demi sans compter nos heures. Au point que mon mari m’avait proposé de m’installer une tente à la Meinau (elle rit). Le jour où Hilali m’a offert de revenir, j’ai été reçue en entretien comme une merde. J’ai quand même hésité jusqu’au bout. Puis j’ai compris que je ne voulais pas me lever le matin et aller bosser la boule au ventre. Je ne pouvais plus travailler avec ces gens. C’étaient des extraterrestres. Pourtant, nous aurions tous tout donné pour ce club. Je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi ce que nous avons vécu avec les Londoniens. Sur la fin, je ne dormais plus. Je mangeais très peu. Lorsque j’ai été virée, j’ai, tous les après-midis pendant quatre mois, dormi une heure sur mon canapé. J’ai eu besoin d’évacuer tout ce stress. Ensuite, j’ai suivi durant neuf mois une formation de secrétaire sociomédicale. À 47 ans, j’ai dû reprendre mes études et à 48, j’ai obtenu mon bac. Je n’ai pas trouvé d’emploi dans cette branche, mais depuis début novembre, je travaille comme collaboratrice dans une agence immobilière en CDD de six mois à temps partiel. J’ai repris pied dans le milieu professionnel. Peu à peu, je me suis détachée de l’actualité du Racing. Je ne suis jamais retournée voir un match. Mais c’est notre club et ça le restera toujours. »

(1) Travaux d’utilité collective, du nom d’un dispositif mis en place par l’État dans les années 1980 pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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