[10/11] Le Fil Rouge

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argueti
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par argueti »

DNA a écrit : Toujours aussi incertain

Alors que le futur du Racing est toujours aussi flou, la Ville et les membres de l’association amateurs continuent à travailler à un éventuel plan B et seront reçus aujourd’hui à Paris par les instances nationales du football. Avec l’objectif de sauver le club, mais aussi son centre de formation.

« Quoi qu’il arrive, on veut sauver le centre de formation. On ne peut pas mettre des gamins à la rue ». Ce cri du cœur émane de Thierry Wendling, administrateur du Racing. Il l’a poussé samedi, quelques heures avant que Jafar Hilali ne se décide finalement à conserver le statut pro.

Mais la volte-face du président du Racing n’a pas – et de loin – réglé tous les problèmes du centre de formation.
« Certains ont déjà signé ailleurs….» Fin mai, aucun des jeunes espoirs du centre alsacien n’avait signé de contrat pro. Et le Racing va forcément s’en mordre les doigts, au vu de la belle saison de ses jeunes pousses en CFA 2.

« Il y a des joueurs qui ont déjà signé. Comme Do, qui est parti à Lorient, Rosenfelder, qui rejoint Lens. Car on ne leur a pas proposé de contrat au Racing », souligne ainsi Jean-Marc Kuentz, le technicien qui dirige le centre de formation de la Meinau depuis quatre ans. « D’autres vont suivre. Et avec la menace qui plane sur l’existence du centre, on sait que ce serait les quatre ou cinq meilleurs de quatre catégories d’âge (1991, 1992, 1993 et 1994) qui s’en iraient », pose encore celui qui fait lui-même l’objet de sollicitations.

Car le bilan du centre de formation strasbourgeois parle pour lui. Et Jean-Marc Kuentz est – ironie de l’histoire – lui aussi en fin de contrat. Le technicien n’est d’ailleurs pas loin de jeter l’éponge. « J’essaye de convaincre Jean-Marc de ne pas se décourager, mais aussi François (ndlr Keller, l’entraîneur de la réserve) », explique Patrick Spielmann, le président de l’association, qui chapeaute le centre. Mais si certains n’ont pas eu le contrat espéré, d’autres, qui sont déjà liés au Racing, ne savent pas non plus à quel saint se vouer. « Gherardi avait trouvé un accord avec Lille pour passer pro. Mais il est retenu parce qu’il est encore sous contrat avec le centre. Pareil pour Dicko, il est allé faire des essais, mais en attendant, il est toujours sous contrat ici, explique Thierry Wendling. Pour eux, la situation est compliquée et certains risquent d’aller au clash ». En gros, de signer ailleurs sans attendre… suivant ainsi l’exemple de Laurent Fournier, qui s’est engagé à Auxerre alors même qu’il lui restait encore un de contrat.

« Si Kientz a Siemens ou Mercedes derrière lui… »

« On va essayer de trouver des solutions, explique aussi Thierry Wendling. Il y a une cinquantaine de jeunes au centre et les gamins posent beaucoup de questions concernant l’école, les autres clubs… » Questions auxquelles Kuentz, Wendling, Keller et consorts ont bien du mal à répondre, tant le flou règne sur l’avenir du club.

« On navigue à vue, on n’a pas de directeur sportif et on est obligé d’attendre. Mais le timing est hyper serré », rappelle aussi Thierry Wendling. Au-delà des soucis spécifiques du centre, qui deviennent de plus en plus pressants, d’autres éléments devront être étudiés par l’association Racing. « On ne reste pas les bras croisés. On a fait appel auprès des instances du foot pour qu’elles considèrent de près ce qui nous arrive », explique Patrick Spielmann. Un message visiblement reçu par la FFF et la LFP, qui recevront aujourd’hui Alain Fontanel, représentant de la Ville, et Patrick Spielmann au nom de l’association.

« En réponse à la saisine du Maire Roland Ries, de premières réunions de travail seront organisées, dès ce mercredi, à Paris avec les directeurs généraux de Ligue de Football Professionnelle (LFP) et de la Fédération Française de Football (FFF) », a indiqué la Ville via un communiqué, hier soir. « On a convoqué une Assemblée Générale extraordinaire, programmée le 27 juin, pour définir une position par rapport au numéro d’affiliation », explique aussi le président de l’association. Numéro qui – faut-il le rappeler ? – est indispensable à l’équipe pro pour pouvoir s’engager en championnat National. Or ce dernier “appartient” toujours à l’association et non à la SASP.

Une SASP qui se réunira elle aussi aujourd’hui pour répondre à une liste de questions, posées par Léonard Specht, qui concernent différents épisodes vécus dernièrement par le club (l’affaire du huis clos, les 200 000 euros proposés à Rouen, le maintien du statut pro…). «J’attends beaucoup de ce conseil de surveillance, j’espère qu’on en saura plus sur la vente », explique Thierry Wendling.

En savoir plus, c’est aussi l’objectif du trio d’actionnaires minoritaires, à savoir Lohr (représenté par Specht), Pignatelli et Gindorf. « Jafar Hilali nous demande de lever le droit de préemption sur la vente. Mais pour l’instant, on ne sait pas à qui il veut vendre, ni combien. C’est silence radio de son côté », explique Dominique Pignatelli.

« On ne s’opposera pas à la vente si Kientz a Siemens ou Mercedes derrière lui, ironise encore l’actionnaire minoritaire, Mais pour l’instant on ne sait rien. On ne veut pas bloquer la vente, mais on ne veut pas non plus être les dindons de la farce comme en 2009. Notre seul objectif est d’avoir des garanties sur l’avenir. La balle est dans le camp d’Hilali ».

La DNCG fin juin ?

« La grande idée de ces derniers jours est de m’attaquer sur ma politique de gestion », rétorque pour sa part le président, qui estime que ce droit de préemption pose problème pour une éventuelle transaction. Bref, hier, les négociations sur la vente semblaient au point mort. Jafar Hilali n’est toutefois pas resté inactif et a sollicité la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) pour prendre un nouveau rendez-vous. L’instance parisienne de la Ligue a demandé en retour la préparation d’un nouveau budget sur une base professionnelle pour la saison prochaine. « J’attends la réponse quant au calendrier fixé par elle, explique Jafar Hilali. A priori, nous passerions parmi les derniers clubs ».

Le feuilleton continue…

Les prochaines échéances

- Aujourd’hui: un conseil de surveillance de la SASP se réunit à 12h30 à la Meinau; des représentants de la Ville et de l’association support sont par ailleurs reçus à Paris par les directeurs généraux de la LFP et de la FFF
- Lundi 27 juin: une AG extraordinaire de l’Association va se réunir pour évoquer, entre autres, le problème du numéro d’affiliation. Cette AG devrait être soumise au vote concernant le numéro d’affiliation
- Mercredi 29 juin: date de reprise supposée du groupe professionnel
- Courant juin: passage devant la DNCG des clubs pros
- Samedi 6 août: reprise du championnat National

Et l’on reparle (enfin) du sportif

Le Racing est peut-être un malade en phase terminale, il semble conserver une certaine cote dans l’esprit de quelques techniciens français. Il est vrai qu’il n’y a sans doute pas grand-chose à perdre à tenter de redonner une cohérence à un club sans ligne directrice. Laurent Fournier a beau avoir échoué dans la délicate tâche de faire remonter le Racing en Ligue 2, il a rebondi avant même l’été dans l’un des clubs les plus… stables de l’Hexagone. À Auxerre, le technicien, pas loin d’être contraint de faire ses valises en janvier 2010, retrouve l’élite.

En la matière, la direction strasbourgeoise n’a sans doute pas dit son dernier mot par rapport à ce qu’elle nomme ironiquement « une fugue ». « Lorsque son départ a été évoqué, il m’a été signifié qu’il disposait d’un contrat jusqu’en juin 2012, note Jafar Hilali, le président qui veut une négociation avec l’AJA pour laisser partir son entraîneur. Je ne vais pas manquer de le rappeler. »

Le président n’en envisage pas moins d’écrire une suite à l’histoire sportive. Peut-être en faute sur le terrain juridique après avoir envisagé tout haut la disparition du Racing, Jafar Hilali, que l’on croyait à deux doigts de lâcher complètement l’affaire, a élaboré des plans pour la saison prochaine. Les deux joueurs de retour de prêt, Quentin Othon et Jean-Alain Fanchone, constitueraient une première base de travail. Le choix d’un entraîneur s’apparenterait à la prochaine étape hautement significative. Bluff ou réalité, des contacts auraient été noués avec des techniciens. La solution interne, à savoir Jacky Canosi – l’ancien adjoint de Laurent Fournier – ressemblerait à une évidence. Sauf que l’intéressé ne dispose pas des diplômes requis pour entraîner une équipe pro.

Ollé-Nicolle, Tosi…

Par ailleurs, sa place dans l’organigramme, entre le centre de formation et les professionnels, se révélerait trop précieuse pour envisager une promotion au premier rang. Aussi, l’arrivée d’une nouvelle tête ne serait-elle pas complètement à écarter. Dans cette démarche, des rendez-vous auraient été programmés à Paris, demain, par le président qui exprimerait là l’éventualité de ne pas partir immédiatement. Trois hommes en mal de banc ou leur(s) représentant(s) croiseraient l’homme d’affaires qui vit à Londres. Il s’agirait de Noël Tosi (52 ans) à la tête du centre de formation du Nîmes Olympique, dont il a été évincé du banc en mars.

On parle également de Didier Ollé-Nicolle, en échec à Nice, qui a rebondi cette saison à Neuchâtel Xamax, (dont il a sauvé la place dans l’élite suisse). Enfin, le profil d’Alain Michel, manager général du Red Star, dont le titre de gloire aura été de faire monter Grenoble en Ligue 2, en 2001, intéresserait également. Parmi les absents de taille dans cette liste, celle de Peter Zeidler, l’ancien adjoint de Ralf Rangnick à Hoffenheim. Pas loin de remplacer Laurent Fournier au Racing en janvier, son absence dans la short list s’expliquerait par des négociations entamées par le technicien allemand avec le FC Tours.

Rien ne présage de quelconques avancées demain. Mais avec cette esquisse de chantier se profile une préparation de la politique sportive pour la saison prochaine. Quant à évaluer son degré de crédibilité, la tâche s’annonce aussi compliquée que de démêler l’écheveau d’intérêts contradictoires en lutte autour du Racing.

Barbara Schuster (avec Fr. N.)
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argueti
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Message par argueti »

moonsky2, where are you from ?

Strasbourg fan's ?
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Message par Its_me »

That's a bot which pick up some old posts and just translate them in English. :lol:
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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Message par argueti »

Obladi Oblada ? :emu:
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par télésupporteur »

oblageiss :lol:
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par argueti »

DNA a écrit : «Une semaine de vérité»

À la veille du passage du Racing devant la DNCG et de la vente probable du club strasbourgeois, Alain Fontanel, adjoint au maire et vice-président de la CUS, a accepté de faire le point sur le dossier. Il évoque un éventuel plan B initié par la Ville et l’association si les négociations venaient à capoter.

– Jafar Hilali a une nouvelle fois annoncé son souhait de vendre le club. Pensez-vous que cette vente puisse être finalisée avec Frédéric Sitterlé ?

– Je ne crois plus, depuis longtemps, aux annonces dans ce dossier. Nous entrons dans une semaine de vérité, probablement la dernière.

La vente ne pourra se faire que si elle intervient aujourd’hui ou demain, ensuite il sera trop tard. Après les probables sanctions de la DNCG, le Racing perdra l’essentiel de sa valeur, il pourra au mieux être bradé.

« Les conditions d’un accord ne sont pour l’instant pas réunies »

J’ai multiplié ces derniers jours les contacts avec les différents repreneurs potentiels. Seul Frédéric Sitterlé reste en lice, mais pas à n’importe quelle condition. Les conditions d’un accord ne sont pour l’instant pas du tout réunies (lire aussi ci-contre). Les discussions doivent absolument s’intensifier aujourd’hui pour pouvoir aboutir demain. Je souhaite qu’un accord soit trouvé avant le passage devant la DNCG.

– Quel rôle la Ville peut-elle jouer pour que le Racing sorte enfin de ces difficultés ? Quels sont les leviers dont elle dispose ?

– Il faut toujours revenir aux réalités. Le club est avant tout une entreprise qui relève à la fois du droit sportif et du droit du commerce. Les collectivités n’ont plus le droit d’aider directement ces sociétés sportives professionnelles (SASP) et c’est une bonne chose. Nous devons protéger les intérêts du contribuable et éviter les dérives du passé. Mais nous ne pouvons pas être de simples spectateurs des dérives du foot professionnel. C’est pour cela que nous avons obtenu un droit de préemption au bénéfice des actionnaires minoritaires du club.

Cela permet d’éviter que, du jour ou lendemain, un nouveau Président arrive de nulle part, sans expérience, ni même intérêt pour le football.

« Le risque d’enlisement est réel »

Nous avons aussi intégré dans le bail de location du stade un droit d’agrément qui n’existait pas jusqu’ici. Un nouvel actionnaire doit désormais obtenir l’agrément de la CUS – propriétaire de la Meinau – pour pouvoir y jouer. Il n’y a pas de droit acquis et transmissible.

« Le Racing est un élément essentiel de notre patrimoine régional et sportif »

Au-delà de ces précautions qui permettent d’éviter une nouvelle aventure incertaine, nous travaillons avec tous les partenaires (notamment les sponsors historiques) afin de favoriser un projet de reprise solide et crédible, car le Racing est un élément essentiel de notre patrimoine régional et sportif.

– Les discussions sur la vente du club ne risquent-elles pas de se prolonger trop longtemps ? Quelles seraient alors les autres options ?

– Le risque d’enlisement est réel, il entraînerait la mort plus ou moins rapide du club. Nous avons travaillé à plusieurs solutions de repli si la vente ne devait pas intervenir dans les prochains jours. Avec l’association, nous prendrons nos responsabilités et nous solliciterons une dérogation de la Fédération afin que le club puisse survivre. La procédure est complexe et incertaine, mais nous n’hésiterons pas s’il en va de la survie du Racing. Le dossier est déjà très largement ficelé. Nous y travaillons depuis plusieurs semaines en contact étroit avec les autorités nationales du foot.

– Le Racing passe devant la DNCG demain. Vu le budget annoncé par Jafar Hilali, quelles seront, selon vous, les décisions prises par le gendarme financier de la Ligue ?

– La sanction sera à minima une rétrogradation en CFA. L’interdiction de tout championnat reste probable si de nouvelles garanties financières ne sont pas données. La procédure d’appel serait très incertaine, il est très peu probable qu’un repreneur s’y risque.

« Nous soutiendrons une démarche d’ouverture vers les supporteurs »

La situation du club sera encore plus difficile en cas de rétrogradation, ce qui pourrait inciter la DNCG à mettre fin à la belle aventure du Racing. Ce serait la plus terrible des situations, le responsable serait clairement identifié.

– Si Frédéric Sitterlé rachète le club, comment la Ville et la CUS peuvent-ils l’aider ? La Ville pourrait-elle allouer gratuitement la Meinau pour la saison à venir, par exemple ?

– Nous serons aux côtés de tout projet sérieux qui reprenne les éléments essentiels de l’identité du club que sont la Meinau, le centre de formation et les supporters.

La convention devra être signée dans les derniers jours de juin

Le Maire a toujours dit que la situation sportive et économique serait prise en compte. Nous nous inscrivons dans un partenariat dans la durée pourvu qu’il y ait… partenariat. La gratuité d’un équipement sportif n’est juridiquement pas compatible avec le caractère professionnel d’un club, mais des efforts peuvent et doivent être réalisés. Nous soutiendrons aussi une démarche d’ouverture vers les supporters. C’est d’ailleurs ce que nous allons nous-mêmes lancer avec la SIG dans les prochains jours.

– Comment voyez-vous les relations entre la SASP et l’association ? Y a-t-il eu des avancées sur la convention ?

– Les deux doivent être en harmonie, sinon c’est le chaos comme actuellement. L’arrivée d’un nouveau propriétaire impliquera de redonner au centre de formation toute sa place et son rôle. Les relations avec l’association seront nécessairement apaisées. La convention devra être signée au plus tard dans les derniers jours de juin pour que le club puisse s’inscrire en championnat. Un projet de convention est prêt, il ne manque que les signataires.

– Avez-vous hâte que tout cela se termine ?

– Oui, bien sûr. Tout d’abord pour le club, pour ses salariés et pour tous les supporters. Mais aussi au nom des valeurs et de l’éthique du sport. Le Racing doit pouvoir jouer son rôle social et d’exemplarité. C’est important. L’exemple doit venir d’en haut et des dirigeants. Il doit enfin quitter la rubrique des faits divers pour redevenir un dossier purement sportif.

Propos recueillis par Barbara Schuster
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Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Vers une relégation en CFA

La DNCG, qui a auditionné hier le président du RCS Jafar Hilali, ne lui communiquera en principe sa décision que vendredi après-midi. Elle devrait prononcer une rétrogradation administrative, la deuxième en un an. Entre la notification officielle de la sanction, le délai pour interjeter appel et la convocation en appel, le sort définitif du club pourrait ne pas être connu avant le 10 juillet.

Sur le fond, il n’y a rien eu de neuf. Comme le 9 juin lorsque la première entrevue avait tourné court, la deuxième audition du Racing devant la DNCG hier après-midi à Paris n’a pas duré plus d’une demi-heure. Jafar Hilali y a seulement consenti l’abandon de son compte courant d’actionnaire (3,4 millions). Un geste contraint et forcé, toutefois insuffisant pour équilibrer le budget 2010-2011. Il lui faut encore trouver un million. Mais il lui reste surtout à dénicher un repreneur au plus vite s’il veut - mais le veut-il ? - que le club survive.

Selon nos informations, l’organe de contrôle ne communiquera pas sa décision - a priori déjà prise - avant vendredi après-midi. La priorité absolue est en effet donnée à l’attribution des droits télé pour la période 2012-2016. Visiblement peu enclin à sanctionner le RCS d’une exclusion de tous les championnats, le gendarme financier devrait prononcer une rétrogradation administrative en CFA, comme l’an dernier à pareille époque.

La notification de la décision ne sera sans doute pas envoyée au Racing avant lundi. A compter de sa réception, sans doute mardi ou mercredi, le club bas-rhinois disposera de six jours pour interjeter appel devant la commission d’appel de la DNCG fédérale. Il est plus que probable que J. Hilali et les autres utiliseront ce délai jusqu’à son terme. Et comme la convocation devant ladite commission fédérale pourrait prendre une semaine, les propriétaires londoniens disposeront d’au moins quinze jours, voire plus, pour trouver une solution. De quoi laisser joueurs, staff et salariés dans le flou le plus total jusqu’au 10 juillet environ, alors même que le club, qui a dénoncé la convention de location du stade, est censé évacuer la Meinau dès le 1 er.

Une chose est sûre : l’appel lancé hier par l’homme d’affaires londonien aux actionnaires minoritaires, pour qu’ils abandonnent un million de compte courant et équilibrent ainsi le budget 2010-2011, restera lettre morte (voir ci-dessous). Dans les quinze prochains jours, Hilali va donc reprendre sa quête effrénée d’un repreneur, seule solution pour éviter au club une cessation d’activités. « La piste Sitterlé, qui était la meilleure, s’est évanouie », constate-t-on à la Ligue, « Jafar Hilali parle de deux millions à mettre pour 2011-2012 et confirme ne plus vouloir injecter un centime. La vérité, c’est que c’est plutôt quatre qu’il faudra injecter, cinq même pour bâtir une équipe compétitive pour la montée en Ligue 2. »

L’équipe Sitterlé avait d’ailleurs commencé à élaborer un budget prévisionnel, sur la base de 4 millions de recettes et environ 7 millions de dépenses, avec obligation, donc, d’assumer un déficit structurel de trois millions. Après leur rupture mardi, une reprise des négociations, suivie d’une vente, est-elle possible ? « Il n’y a absolument aucun souci », ironise Henri Ancel, conseiller de l’investisseur haut-rhinois, « Nous accepterons bien entendu de racheter à Hilali le club pour un euro. Cela lui évitera au moins de déposer le bilan et d’en subir toutes les conséquences. »

Si Hilali déclare ci-contre ne pas avoir aimé l’attitude de Sitterlé, la réciproque est vraie. « Son comportement a été irrespectueux. Dans une négociation, il y a des méthodes, des règles à respecter. Jafar Hilali n’en respecte aucune », peste le Haut-Rhinois, « Il m’a laissé entendre, sans le dire aussi crûment, que s’il me sifflait dans les prochains jours, je rappliquerais aussitôt. Mais aujourd’hui, ce n’est pas lui qui peut décider qui, quand, comment. Un club de foot n’est pas un jouet. Ni les personnes qui y travaillent. Il peut certes me siffler. Mais il n’est pas sûr que j’entende. »

En revanche, l’investisseur alsacien se dit prêt à participer à un plan B si l’association support RCS et la Ville s’engagent dans cette voie, avec le soutien des instances nationales du football. « Quel que soit l’avenir du club dans cette configuration, je répondrai présent si on fait appel à moi. »

Une façon de signifier à J. Hilali que le futur du Racing ne dépend plus seulement de lui. Dans un SMS adressé à « L’Alsace » le 11 mars 2010, le Londonien se présentait pourtant comme « le maître de la décision. » Au fil des mois, il est devenu le maître de la dérision. Il est aujourd’hui celui de l’autodérision. Mais pas au sens où on l’entend d’habitude. Il ne se moque pas de lui-même. Il ne fait juste plus rire que lui.

« Mozart du pipeau ? »

L’actionnaire majoritaire du Racing attend désormais un coup de main des minoritaires qu’il ignore, voire méprise, depuis des mois. Grotesque, selon l’un d’eux, Dominique Pignatelli.

Jafar Hilali obligé d’espérer que Dominique Pignatelli lui tende la main : ainsi résumé, l’appel du pied du propriétaire londonien du RCS hier aux principaux actionnaires minoritaires de la holding EuroRacing et de la SASP (1), Robert Lohr, Egon Gindorf et Dominique Pignatelli, devient presque risible. L’insondable président attend des trois hommes qu’ils abandonnent une partie du compte courant dont ils disposent dans le club : un million sur 1,765 million. Un tel geste lui permettrait de faire la soudure sur le plan budgétaire pour 2010-2011, mais ne réglerait évidemment rien pour 2011-2012.

L’affaire prête d’autant plus à sourire que personne n’a oublié comment, après une interview sur France 3 Alsace le 15 mai 2010, D. Pignatelli avait élégamment été évincé du conseil d’administration par J. Hilali, via un SMS lapidaire : « Révoqué. »

Un an plus tard, le patron d’Intergraphic ne s’étonne même pas que Hilali vienne le relancer. Mais sa réponse est sans appel : « Je ne peux envisager d’abandonner tout ou partie de mon compte courant d’associé tant que Jafar Hilali sera à la tête du RCS, d’autant que c’est sa gestion calamiteuse, tant humaine que financière, qui nous a conduits à cette situation désespérée. Je ne citerai que deux-trois exemples. Il a bradé la plus-value Gameiro(2). S’il avait attendu quelques jours de plus, le Racing aurait aujourd’hui 1,5 million d’euros de plus dans ses caisses. Il a laissé partir libres plusieurs joueurs de valeur, tels que Gurtner et Ketkeophomphone, et je ne parle pas des jeunes du centre de formation qu’il n’a pas fait signer dans les délais et qui se sont retrouvés libres. »

L’actionnaire minoritaire alsacien enjoint donc Hilali à assumer seul ses responsabilités. Un juste retour des choses, selon lui. « Depuis 18 mois, les minoritaires n’ont jamais eu leur mot à dire sur la conduite des affaires du club. Jafar Hilali a appliqué le principe que celui qui paie décide. Donc, il doit assumer, comme il l’a toujours dit. Je rappelle qu’il m’a révoqué du conseil d’administration il y a un an maintenant par SMS… De plus, il m’a attaqué en justice pour injures et diffamation et il a été débouté. Dans le cadre d’un projet sportif sérieux et d’une nouvelle gouvernance positive et constructive pour le club, je saurai faire les efforts nécessaires. Mon compte courant est le fruit de vingt années de dur labeur. Contrairement à Hilali, je ne passe pas ma journée à acheter et revendre du virtuel. De toute façon, mon éventuel sacrifice ne servirait qu’à boucler l’exercice en cours dont le résultat désastreux lui est entièrement imputable. Il ne garantirait en rien la saison prochaine. À leur arrivée, les Londoniens ont prétendu qu’ils avaient d’autres méthodes. Que le Mozart de la finance, tel qu’il se décrit lui-même, montre de quoi il est capable. Ne prétend-il pas qu’il a fait fortune parce qu’il est génial(3)? Ou alors le Mozart de la finance ne serait-il pas plutôt un joueur de pipeau ? »

(1) La holding chapeaute la Société Anonyme Sportive Professionnelle.
(2) Le Racing, qui a vendu Kévin Gameiro à Lorient en 2008 pour 2,8 millions d’euros, disposait d’un intéressement de 30 % sur la plus-value à la revente de l’international. Pour assurer les besoins en trésorerie, Hilali l’a cédé au club morbihannais mi-mai contre 1 million. S’il avait attendu le transfert de Gameiro au PSG trois semaines plus tard, le RCS aurait empoché 2,5 millions.
(3) Déclaration de J. Hilali dans « France Football » du 21 juin.


Le coup du lapin

Après l’échec des « négociations » de la veille, Frédéric Sitterlé a reçu hier matin un mail assaisonné de Jafar Hilali. Le Londonien tente d’y faire passer l’investisseur parisien, originaire de Blodelsheim, comme l’unique responsable de cette vente avortée. Une position qu’il a réitérée dans l’après-midi à sa sortie de la DNCG. « Je n’ai vraiment pas aimé que tu me poses un lapin hier (mardi) et tes excuses bidon sur les numéros de téléphone prouvent ton sérieux », écrit-il sans ménagement, « Tu aurais dû être plus clair dès le départ. Je ne m’étais déplacé à Paris que pour toi. »

Dans notre édition d’hier, F. Sitterlé avait indiqué que Jafar Hilali lui avait demandé de l’appeler sur quatre numéros de téléphone différents - certains anglais, d’autres français -, mais qu’il n’avait pas réussi à le joindre autrement que par mails et SMS. Surtout, le déplacement du Londonien à Paris était directement lié à son audience devant la commission juridique de la Ligue face à son ex-coach Laurent Fournier, avec lequel il est en litige. Rien à voir avec un prétendu rendez-vous avec Sitterlé dont Alain Fontanel confirme ci-contre qu’il n’était pas prévu.

Ce que le patron de la société myskreen.com n’a lui non plus pas manqué de rappeler dans son mail retour à celui de Carousel Finance SA. « Bonjour Jafar. Merci pour ton mail. Sauf erreur de ma part, nous n’avions pas rendez-vous hier (mardi) , mais ce matin (mercredi) à 11 h. Je ne reviendrai pas sur les histoires de numéros, mais je tiens à ta disposition - et à la disposition de tous ceux qui le voudraient - la liste des appels, SMS et mails depuis lundi soir. J’ai été clair dès le départ : tu connais ma proposition initiale (1,6 million d’euros + bonus) . Je t’ai également indiqué que je considérais depuis que chaque jour, le club perdait de sa valeur. Vu le peu d’échanges que nous avons pu avoir mardi et ton entêtement à me demander de réviser mon offre à la hausse - également échaudé, il est vrai, par les revers précédents -, j’ai simplement conclu que nous n’arriverions pas à trouver d’accord. Dans nos échanges, je t’avais précisé qu’il était impératif, me concernant, de trouver un accord mardi soir si nous voulions défendre un dossier ensemble devant la DNCG. Compte tenu de ton mail et de nos échanges de mardi, je considère qu’il n’y a pas lieu de maintenir notre rendez-vous de ce mercredi matin. Je te souhaite bonne chance pour la suite. Bien à toi. Frédéric. » De quoi éclairer sous un jour nouveau les assertions d’un Hilali qui a le don de présenter les événements comme bon lui semble.

Cornelie sur le départ

Dans la série « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué », la direction londonienne du Racing vient encore de faire fort. Elle a convoqué le même jour les assemblées générales de la holding de tutelle EuroRacing et de la SASP. Le jeudi 7 juillet précisément. Le hic, c’est que les actionnaires d’EuroRacing (Jafar Hilali, via Racing Investissements, Dominique Pignatelli, Egon Gindorf, Thierry Wendling et Pierre Schmidt) sont supposés se rendre à 11 h dans les locaux de la société parisienne d’audit, d’expertise et de conseil, dans le 9 e arrondissement de Paris, et que les mêmes sont censés retrouver les actionnaires de la SASP à 16 h à la Meinau. Un grand écart qu’il ne leur sera pas aisé de réaliser. À moins que l’implantation de l’AG d’EuroRacing ne soit modifiée d’ici là.

Si l’ordre du jour de l’assemblée de la SASP n’est pas connu, celui de la réunion d’EuroRacing l’est. Le point principal en sera la démission du président Christophe Cornelie, directeur général délégué du club et représentant des propriétaires londoniens. Son successeur devrait être proposé ce jour-là. Il n’est naturellement pas connu à ce jour.

Le dernier baroud ?

Jafar Hilali est au bout du chemin. Reste à savoir si le club l’est aussi. Le propriétaire a au moins quinze jours pour trouver un repreneur et prendre un peu d’argent avant que le RCS ne disparaisse.

Jafar Hilali n’est pas homme à se démonter. Désormais cerné de toutes parts et plus particulièrement par le gendarme financier de la Ligue, qu’on peut difficilement accuser de collusion avec l’environnement alsacien du Racing, l’homme de Londres tente toujours de tirer les ficelles et de faire porter le chapeau de la situation désespérée du Racing à d’autres. Dans son viseur depuis peu, les actionnaires minoritaires à qui ils demandent d’abandonner un million en compte courant (1) avant le 30 juin pour équilibrer le budget 2010-2011. À ne pas confondre avec la trésorerie qu’il déclare assurée jusqu’à la fin du mois, alors que des bruits circulent pourtant selon lesquels certaines charges (patronales ou TVA) n’auraient pas été payées en mai pour permettre d’honorer les salaires de juin des employés. Hier, J. Hilali a, devant les caméras de France 3 Alsace qui l’attendaient à la sortie de la DNCG, tout fait pour décrédibiliser Frédéric Sitterlé. « Je pense sincèrement qu’il ne peut pas reprendre le club, qu’il n’en a pas la surface. Ce n’est pas une critique. C’est un constat. »Le propriétaire du Racing poursuit ainsi de plus belle sa partie de poker menteur. S’il admet « n’avoir pas de solution » et que « la situation est une catastrophe », il va sans doute aller au bout du délai qui lui est accordé (voir ci-dessus) pour convaincre un repreneur. À supposer qu’il en reste sur la place pour oser plonger encore les mains dans le cambouis. « Je pensais avoir rendez-vous avec Sitterlé mardi (Ndlr : le Haut-Rhinois avait annoncé depuis plusieurs jours une entrevue mercredi à 11h) . Il n’est pas venu. J’ai vu Alain Fontanel avec qui on a négocié les conditions financières pour que Frédéric Sitterlé puisse racheter le club, sans Frédéric Sitterlé. J’ai dit que je voulais 1,6 million à la signature, plus deux fois 1,5 million en cas de remontée en Ligue 2, puis Ligue 1. Il semblerait que Frédéric Sitterlé ait peur de ne pas pouvoir assurer la première partie de saison. Je suis prêt à décaler les bonus sans limite dans le temps. »

« Sans solution, ce sera une cessation d’activité »

L’adjoint aux finances strasbourgeois A. Fontanel rectifie cette version. « Un, Frédéric Sitterlé n’avait pas rendez-vous avec Jafar Hilali mardi. Deux, je n’ai pas négocié avec Hilali les conditions d’un rachat, pour la simple et bonne raison que je ne suis pas habilité pour le faire. Il m’a simplement exposé ses exigences. Ça n’avait rien d’une négociation. »Alors que le niveau 3 de la procédure d’alerte des commissaires aux comptes a été lancé, le propriétaire « anglais » a convoqué l’assemblée générale de la SASP le 7 juillet. « On va demander aux autres actionnaires s’ils ont une solution et s’ils veulent garantir les 2 millions que demande la DNCG(2). S’ils ne veulent pas, ce sera une cessation d’activité. »

(1) Cet argent, injecté depuis longtemps, a évidemment déjà été dépensé.
(2) La DNCG n’a rien demandé. Ce montant est le fruit du budget élaboré par Jafar Hilali qui tient compte d’une réduction drastique de la masse salariale, sur la base de 22 joueurs rémunérés au maximum 2600 euros bruts.

Stéphane Godin
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par Jeter »

si j'ai bien lu on n'en saura pas plus avant le 10 Juillet !!
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PoY
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par PoY »

Vous êtes en manque d'articles pour recycler le même dans 3 topics ? :mrgreen:
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Re: [10/11] Le Fil Rouge

Message par argueti »

Prem's :mrgreen:
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