DNA a écrit :Vers un nouveau séisme
La relégation du Racing en National plonge le club dans un abîme d'incertitudes pour la saison prochaine. Quels propriétaires, quel président, quel entraîneur et quelle équipe ? Si les interrogations ne manquent pas, les réponses vont sans doute être longues à se dessiner...
Cette relégation historique en National ne s'apparente pas seulement à un séisme sportif. Le club devrait en subir les secousses à tous les niveaux. Jean-Claude Plessis lui-même l'avait encore répété avant le match face au Havre : « En cas de descente, il n'y a pas de plan B. Tout le travail en vue de la saison prochaine serait remis en cause, et sévèrement... »
Le président et les actionnaires majoritaires, qui doivent se réunir en début de semaine prochaine, ont donc devant eux un chantier d'une ampleur colossale. Il s'agit non seulement de reconstruire une équipe, mais bien plus largement tout un club.
Un déficit supérieur à celui estimé
Une reconstruction dont les contours semblent plus que flous à l'heure actuelle, Jean-Claude Plessis ayant annoncé son intention de rester au Racing vendredi soir, émettant tout de même quelques réserves : « Il faut arrêter d'attaquer les actionnaires et de cesser les querelles qui n'en finissent pas... »
A titre d'exemple, la subvention municipale est toujours bloquée par le maire Roland Ries, en conflit ouvert avec les actionnaires majoritaires. Ces derniers vont devoir ainsi très vite remettre la main à la poche, de manière à renflouer la trésorerie du club pour les prochaines semaines.
La relégation en National devrait également entraîner des coupes franches parmi les 45 salariés du club. Un plan social qui va encore grever des finances déjà exsangues.
Le conseil d'administration de mercredi dernier a permis de lever quelque peu le voile à ce sujet. Le déficit (au 30 juin de cette année), estimé entre 7 et 8 millions d'euros, serait, selon nos informations, supérieur à cette fourchette de près d'un million d'euros.
Un déficit qui aurait notamment été creusé par des dépenses que le club n'aurait pas dû assumer. Alain Fontenla avait ainsi assuré que les salaires de Luc Dayan, Hervé Seck et Christophe Cornélie seraient pris en charge sur ses propres deniers, ce qui ne semblerait pas avoir été être le cas.
Le Racing doit par ailleurs s'attendre à voir ses recettes diminuer de moitié en National. Le budget (15 millions d'euros cette saison) va subir le même sort. Le passage devant la DNCG* le 26 mai prochain permettra-t-il d'en savoir davantage ?
Une chose est certaine, le Racing va devoir dégraisser pour équilibrer ses comptes. Les ventes de Fanchone, Bah, Othon et Gueye semblent les plus à même de renflouer les caisses.
« Descendre, cela fait mal. Je voudrais aider le club où je suis depuis sept ans, mais il faut aussi que je pense à ma carrière », déclarait Quentin Othon vendredi. A défaut de l'aider sportivement, un départ moyennant quelques subsides pourra profiter à son club formateur.
Il faut d'ailleurs s'attendre à un exode massif. Onze joueurs - Cassard, Gurtner, Sommer, Maire, Abadie, N'Djama, Pelé, Baning, Dedola, Gasmi, Zenke - sont en fin de contrat, sachant que les prêtés Fauvergue, Khiter et De Carvalho vont faire leurs valises. Que feront les Lacour, Sikimic, Rodrigo, Gargorov, Marcos ou autres Bezzaz, qui comptent aussi parmi les plus gros salaires du club ?
Si le président Jean-Claude Plessis, peu après son arrivée au Racing, l'avait conforté dans ses fonctions pour la saison prochaine, il semble de plus en plus évident que Pascal Janin (qui a encore une année de contrat) ne sera plus sur le banc. Mais qui voudra prendre en main la destinée d'un club dans ces conditions ?
Le Racing ne peut s'éterniser en National
Le Racing ne peut se permettre de s'éterniser en National, sous peine de perdre à court terme son statut pro. Un statut que le club va conserver l'an prochain, sachant qu'une dérogation peut être délivrée pour une deuxième saison. Au-delà, point de salut.
Alain Fontenla, présent vendredi à Châteauroux, tout comme Jafar Hilali, joint au téléphone par Jean-Claude Plessis sitôt le match terminé, ont assuré qu'ils seront encore aux commandes du club la saison prochaine. Peut-on les croire sur parole ?
« Il faut que quelqu'un prenne en charge le club et mette en place des choses à tous les niveaux. Trouver des coupables, c'est facile, mais trouver quelqu'un pour reconstruire, c'est plus dur », déclarait Pascal Janin vendredi soir.
Le ciel risque encore de s'assombrir au-dessus du Racing...