Racing Espace Vert (REV)

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argueti
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Re: Racing Espace Vert (REV)

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Une renégociation de REV !

L’ex-filiale du RCS Racing Espace Vert a échappé à la liquidation judiciaire fin août et signé avec le club un contrat de prestataire que Frédéric Sitterlé l’a contraint à revoir à la baisse en janvier. Mais cette renégociation s’est déroulée dans un climat beaucoup moins apaisé que l’homme d’affaires haut-rhinois ne l’a prétendu. Le gérant de REV, Denis Hildenbrand, déroule le film d’un bras de fer de plusieurs semaines

Pour lever toute ambiguïté, un préalable s’impose : l’interview ci-dessous dévoile des éléments que toutes les composantes du Racing et même certains clubs alentour connaissent depuis des semaines. À l’heure où se joue la survie d’un RCS pratiquement assuré de l’accession en CFA, certains épineux dossiers méritent d’être décortiqués. C’est le cas pour Racing Espace Vert, qui entretient les 14 hectares de la Meinau depuis 2008. Selon Frédéric Sitterlé, son contrat a été révisé à la baisse en janvier dans des conditions presque idylliques. Son gérant livre ici une version bien différente.

u]Denis Hildenbrand, avec la rétrogradation en CFA 2, votre contrat avec le Racing a été une première fois revu à la baisse l’été dernier. Dans quelle mesure ?[/u]

En National en 2010-2011, la facture de REV au Racing avait été de 420 000 euros HT pour la saison. Quand j’en ai accepté la gérance en fin d’été, Dominique Grosz (directeur commercial) et moi avons négocié avec Henri Ancel et Frédéric Sitterlé. Ce dernier souhaitait garder en CFA 2 des prestations de même qualité. Nous avons proposé un geste commercial de 100 000 euros pour aider le club en reconstruction. Nous sommes descendus de nous-mêmes à 320 000 euros, puis 300 000 (toujours HT) en soustrayant l’entretien d’un terrain. C’était un package complet, avec des prestations identiques, mais une ristourne de partenariat de 100 000 euros. Frédéric Sitterlé nous a remerciés pour ce geste. Personne ne lui a mis de pistolet sur la tempe pour signer ce nouveau contrat de cinq ans.

Quand les choses ont-elles commencé à se gâter ?

Nous avons été payés les deux premiers mois, puis les factures d’octobre et novembre ont été bloquées. Ça correspond à l’arrivée de Philippe Chauveau (Ndlr : l’auditeur financier nommé par Sitterlé pour une mission de restructuration). Il a gelé, sans même nous en avertir, la rémunération d’un prestataire qui travaille tous les jours sur le site. Parallèlement, il a contacté une société lyonnaise concurrente, alors que - je le rappelle - nous étions liés au RCS pour cinq ans. Sur la base d’un descriptif qu’il a sans doute tiré de notre contrat, cette société a produit un contre-devis de 240 000 euros HT, sans s’être déplacée sur place, sans analyse du sol, ni de la configuration des lieux.

Comment avez-vous réagi ?

Le 27 décembre, je suis allé trouver M e Claude-Maxime Weil (Ndlr : l’administrateur judiciaire en charge de REV depuis la liquidation du club le 22 août) et lui ai dit : « Si Sitterlé continue de ne pas payer, je vous rends la gérance. » Ce jour-là, nous avons reçu un acompte de 14 450 euros TTC. Mais au 1 er janvier, le club nous devait toujours 45 350 euros TTC pour octobre et novembre. Sans compter les 29 900 euros TTC pour décembre exigibles au plus tard le 31 janvier.

Quelle tournure les tractations ont-elles prise ensuite ?

Entre Noël et Nouvel An, j’ai envoyé un mail à Frédéric Sitterlé en lui disant que son comportement était inadmissible, que je n’avais même pas d’argent pour payer les salariés. Nous avons été obligés de contracter un prêt relais (1) pour honorer les salaires. Le 6 janvier, alors que j’avais mis la pression, Philippe Chauveau nous a reçus et mis devant le fait accompli, malgré notre contrat de cinq ans : « Alignez-vous, sinon je change de prestataire. » En fait, le devis de la société lyonnaise intègre nettement moins de prestations. Il n’était pas compliqué de proposer la même chose au même tarif. Le 18 janvier, nous sommes tombés d’accord sur un nouveau contrat annuel de 250 000 euros HT (2) sur sept ans - deux ans de plus donc - dans lequel seul le traitement du terrain d’honneur ne change pas. Mais toutes les autres prestations (nettoyage des espaces extérieurs, actions mécaniques et sablages) sont réduites. REV prend moins d’argent, mais fait moins aussi. Trois personnes ont quitté le site. En contrepartie, le Racing nous offre une loge gratuite en CFA et CFA 2. Je bénéficie de quatre places en loge centrale durant tout le contrat. Surtout, le package disparaît. Toute prestation supplémentaire est dorénavant payée en sus. Ainsi, quand les filles de Vendenheim viennent jouer à la Meinau, je facture la présence de mes salariés. Pareil pour tout sablage non prévu.

À vous entendre, le club n’aurait rien économisé dans l’affaire…

Sitterlé a déclaré sur un autre média que la renégociation avait entraîné une baisse du contrat de REV de 420 000 à 250 000 euros, soit 170 000 euros d’économie. Il a aussi prétendu que le contrat de cet été lui avait été mis sous le nez. C’est faux. Un, il a été de toutes les discussions. Deux, la réalité, c’est qu’on est passé de 300 000 à 250 000 euros, avec les contreparties que je viens de décrire. Si j’avais été patron du Racing, je n’aurais pas signé cette nouvelle version. Le contrat négocié par Henri Ancel en début de saison était beaucoup plus rentable pour le club.

On imagine que vous n’avez guère apprécié cette renégociation forcée…

Quand Chauveau est arrivé, il n’y a plus eu d’argent. Comme par hasard, quand il est parti et quand Henri Ancel a repris les rênes, tout est rentré dans l’ordre et l’argent est revenu. J’ai géré 400 personnes quand j’étais directeur d’usine. Jamais personne ne m’a parlé comme Chauveau. Avant de se faire respecter, il faut respecter les autres. Son manque de respect des hommes m’a fait réagir. On ne traite pas de cette manière un fournisseur qui a consenti un geste commercial de 100 000 euros.

Ne craignez-vous de nouveaux impayés, cette fois parce que les caisses du RCS sont vides ?

Je ne mets pas une boîte en péril si je n’ai pas la garantie d’être payé. Depuis le début de saison, nous avons trouvé d’autres clients pour faire tourner la boutique, mais pas encore assez pour nous permettre de vivre sans le Racing. Si le RCS cesse d’honorer notre contrat, REV déposera le bilan. Je suis sans arrêt dans le doute des prochains virements, non pour moi parce que je suis gérant bénévole (3), mais pour mes salariés de qualité.

(1) Denis Hildenbrand ne s’est pas étendu sur le sujet, mais il n’est pas illogique de penser que ce prêt bancaire n’était pas gratuit.
(2) 247 000 pour être précis.
(3) Il gère une autre société spécialisée dans le même domaine. Ses bonnes relations avec Dominique Grosz l’ont conduit à proposer à M e Weil de prendre la gérance de REV.
L'histoire est en marche ...
télésupporteur
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Re: Racing Espace Vert (REV)

Message par télésupporteur »

un geste commercial, c'est accepter de faire moins de bénéfice que prévu :!:
un geste commercial de plus de 20% permet d'imaginer le bénéfice réel :shock:
"e goete kuh, de racing" :roll:
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