Zoom sur les nouveaux terrains de la Meinau Le nouveau centre d’entraînement du Racing sort de terre
Malgré la crise sanitaire et un manque à gagner de 10 millions d’euros, le club strasbourgeois a choisi de ne pas retarder la première tranche de son nouveau centre d’entraînement. Le 20 octobre, l’effectif de Thierry Laurey disposera d’un outil flambant neuf.
La livraison était prévue le 20 octobre. Sauf contretemps, le délai sera respecté.
Dès cet automne, le Racing prendra possession d’une nouvelle plaine de jeu hybride et chauffée, composée de deux terrains de 105 m x 68 et d’une “fosse” réservée aux séances spécifiques des gardiens, de 30 m x 68. Cette première tranche du nouveau centre d’entraînement coûtera environ 4 millions d’euros hors taxe, au lieu des 4,5 budgétés dans l’avant-projet sommaire.
« Une partie des terres était polluée »L’épidémie de Covid-19 et le manque à gagner induit de 10 millions – de l’aveu même du président Marc Keller dans nos colonnes – n’ont pas dissuadé les dirigeants alsaciens de lancer le chantier à la date fixée avant la pandémie, avec un simple permis d’aménager.
« Bien sûr qu’il y a eu une réflexion sur un éventuel report des travaux, ne cache pas le directeur général adjoint du Racing Alain Plet. Mais Marc tenait à ce que l’engagement du club dans le projet global de rénovation de la Meinau soit respecté. C’est la première raison. La deuxième, c’est que l’équipe et le staff ont besoin d’un outil pour performer. On ne peut plus les “trimballer” l’hiver comme on le fait depuis des années. La bonne gestion du club a permis d’y aller, même en période de crise. Pour les deux raisons que je viens de donner, ce projet est incontournable. »
En appui de la rénovation et l’agrandissement du stade, d’un coût de 100 millions HT financé par les collectivités (*), le Racing s’est effectivement engagé à puiser dans ses fonds propres pour faire sortir de terre son nouveau centre d’entraînement, pour 10 millions HT, et réhabiliter son centre de formation, pour 15.
« Les salariés des entreprises sont fans du Racing »Les fouilles archéologiques préventives ont de fait démarré durant l’avant-dernière semaine de mai. Les travaux ont suivi dès le début juin, après vérification de l’absence de trésors archéologiques.
« Nous ne sommes tombés ni sur des vestiges gallo-romains, ni sur des ossements. Le seul os, c’est qu’une partie des terres était polluée, plaisante Alain Plet. Ça nécessite un criblage pour séparer les terres polluées des terres non polluées, mais ça n’engendre aucun retard. Le terrassement s’achèvera avant la fin juillet. L’ensemencement du gazon aura lieu dans la première quinzaine d’août. Le tuftage (opération consistant à enraciner les 2% de fibres synthétiques qui structurent la pelouse naturelle et en évitent l’arrachement, ndlr) est programmé mi-septembre et les mâts d’éclairage seront implantés dans la deuxième quinzaine de septembre. Pour l’instant, on est dans les clous. »
Le tableau de marche est d’autant plus respecté que les entreprises sollicitées “turbinent” pour tenir les délais.Le DGA strasbourgeois insiste sur leur implication sans faille. « Notre équipe travaux est constituée pour le lot “terrassement des terrains de jeu” et le lot “éclairage” d’entreprises qui utilisent des sous-traitants locaux. Cela veut dire que les gens qui viennent bosser sur le chantier sont des fans du Racing. En faisant travailler des sociétés locales, tu sens l’investissement des employés qui mettent les bouchées doubles lorsqu’ils se retrouvent confrontés à une difficulté. C’est chouette. Sans oublier que le club injecte quatre millions dans l’économie régionale. En cette période, ce n’est pas neutre. »
Ça l’est d’autant moins que lors de la deuxième phase, liée, elle, à l’obtention du permis de construire pour l’extension-rénovation de la Meinau, un bâtiment de 1 800 m² abritant les vestiaires des pros sera érigé. Une fois le projet global mené à bien, le Racing pourra s’enorgueillir d’avoir changé d’ère et, sans doute, de dimension.
(*) 50 pour l’Eurométropole de Strasbourg, 25 pour la Région Grand Est, 12,5 pour le Conseil départemental du Bas-Rhin et 12,5 pour la Ville.