« Racing, tes supporters sont là »

Ils étaient 18 000 supporters pour ce premier match strasbourgeois de la saison, pas mal pour un 6 août. Pour la première fois, le club des Ultra Boys a pris ses aises en tribune ouest, tandis qu’à l’est, des animations pour les enfants étaient inaugurées.
« Jetzt gehts los, jetzt gehts los… », scande Nicolas, 21 ans, d’Ergersheim, appuyé contre une rambarde, le bras levé. Ce membre des Ultra Boys 90 apprécie le passage du quart de virage nord-ouest à la grande tribune ouest : « Ça va faire comme une marée bleue. Un mur bleu, comme à Dortmund ! » Il vient à la Meinau depuis qu’il a sept ans : « Je suis toujours resté ! » Et il savoure déjà la suite : « On va monter au plus haut niveau, on va rejouer contre des grands clubs… »
« On voulait l’ambiance »« Allez Racing, allez ! » « Si t’es Strasbourgeois, lève-toi… » Dès avant le coup de sifflet, les supporters donnent de la voix et n’arrêtent pas, encouragés au micro par les « capos ». Les supporters font un beau « tifo » en bleu et blanc et c’est parti. Pas question pour ceux qui ont leurs places numérotées juste derrière la longue banderole des Ultra Boys de rester assis. D’abord, ils ne verraient rien et de toute façon, c’est difficile de ne pas bouger dans le voisinage du club de supporters : tout le monde est mis à contribution pour pousser l’équipe.
Leur ancien président Olivier Kost, supporter depuis la fin des années 80, apprécie : « On sent que ça revient. Le changement de tribune suit l’engouement pour le club. »
Les Ultra Boys seront bientôt 400 membres, ils étaient 300 la saison passée. Au plus fort des turbulences, le noyau n’a pas varié, ils étaient 100, 150 à avoir persisté.
« On voulait l’ambiance », confirment Michel Bronn, 47 ans, et son fils Quentin, 20 ans, de Gerstheim. Ils ont justement pris leur abonnement pour toute la saison dans la tribune ouest. Supporters de longue date, ils ont des écharpes « collectors » autour du cou - elles ont au moins huit ans- mais ils ont déjà prévu de se rééquiper, c’est l’effet retour en Ligue 2. Ils espèrent « minimum le maintien » mais restent « raisonnables » : « Si ça passe en Ligue 1, c’est le bonus. »
« Il va falloir attendre au moins une dizaine de matchs pour faire un premier bilan », estime de son côté Baptiste Siegrist, 22 ans, de Hunawihr, dans le Haut-Rhin, prudent à quelques minutes du coup d’envoi.
Posté en haut de l’escalier de la tribune, il maquille bénévolement les joues des supporters, une ligne bleue, une ligne blanche, depuis l’ouverture des portes.
Une nouvelle « family zone »
à l’arrière de la tribune estC’est là qu’est expérimenté le nouveau concept de « family zone ». Au menu, coloriage, foot sur un mini-terrain synthétique, goûter, et même petit concert des Gospel Kids pour donner envie aux familles.
Le milieu offensif blessé, Abdelhak Belahmeur, passe dire bonjour au public, se prête à une interview conduite par le magicien Dan Leclaire, qui s’occupe d’animer le nouvel espace. Le joueur échange ensuite quelques balles avec les enfants sous le regard des parents.
Marion, 23 ans, de Strasbourg, et Bénédicte, 38 ans, de Sélestat, se dirigent, elles, vers la tribune « présidentielle », elles ont eu une invitation. Pas spécialement fans de foot, hors grandes compétitions, elles font une exception pour le Racing, « parce que c’est le club local ». Prudentes elles aussi, elles pronostiquent la première partie du tableau, sans penser encore à la montée.
Pendant que la première mi-temps suit son cours, tout le monde ne regarde pas le match : « On sent un effet Ligue 2, un engouement pour le nouveau maillot », observe Pascal, responsable de la boutique du Racing qui reste ouverte pendant le match. Jusqu’au début de la rencontre, le flot des clients était ininterrompu : « C’est un carton. »
Pascal entame sa 27e année auprès du Racing et est avant toute chose supporter. À lui le pronostic de fin : « Vu l’effectif et par rapport aux autres équipes, que je suis aussi, le Racing arrivera parmi les quatre premiers du tableau. »