Sébastien Graeff

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argueti
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Re: Sébastien Graeff

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Sébastien Graeff sort du bois

Par le biais d’un communiqué adressé il y a quelques instants aux médias, le possible futur propriétaire du RCS décrit son parcours et ses axes de travail.

Une agence de communication s’est chargée il y a quelques minutes de détailler les intentions du possible futur propriétaire du Racing, Sébastien Graeff, dont Jafar Hilali a accepté la proposition de rachat. Dans un long communiqué, elle passe en revue le parcours personnel de celui qui écumait les courts de tennis alsaciens dès son plus jeune âge et a notamment défendu pendant huit années les couleurs de la Principauté de Monaco en Coupe Davis.
Le communiqué ci-dessous est aussi une profession de foi. « L’Alsace » le livre ici dans son intégralité. On y notera particulièrement la dernière phrase où celui qui prendra, si la vente est conclue, la présidence du conseil de surveillance met une certaine pression sur les actionnaires minoritaires qu’il enjoint à abandonner leur compte courant d’associés et à lever leur droit de préemption.

« Sébastien Graeff dirige une société de marketing télévisuel européenne. Sportif de haut niveau, il a été joueur professionnel de tennis. Un corps sain dans un esprit sain, Sébastien Graeff est également titulaire d’un Bachelor International de Commerce obtenu après 5 années d’études aux États Unis. Alsacien de souche et passionné de foot (Ndlr : son père est né à Bischwiller et a été joueur professionnel à l’AS Strasbourg et Ajaccio), il a proposé in extremis à Carousel Finance (Ndlr : la société du propriétaire londonien du Racing Jafar Hilali) d’apporter les moyens nécessaires pour reprendre le club et relancer avec les actionnaires minoritaires un nouveau RCS soutenu par la Ville de Strasbourg. En effet, l’accord est conditionné par un effort supplémentaire des collectivités locales qui pourrait par exemple prendre la forme d’une prise en charge du centre de formation. L’autre condition étant l’abandon des comptes courants par les actionnaires minoritaires. »
« Sébastien Graeff porte le Racing dans ses gènes. Du plus loin qu’il se souvienne, son grand-père parlait Racing, mangeait Racing et l’emmenait à tous les matches à la Meinau. Pour lui, sauver le Racing n’est pas une ambition personnelle. Avec simplicité et modestie, il veut s’investir dans le renouveau du club. Homme de cœur, il veut porter ce projet avec l’ensemble des acteurs sportifs, politiques et économiques qui s’y associeront. Il souhaite surtout être entendu et soutenu par tous les supporters qui ont donné tant de rêves et d’enthousiasme au Racing. »
« Le passé est ce qu’il est, Sébastien Graeff n’y reviendra pas. Il en tire les leçons et s’engage à mettre en place une nouvelle gouvernance, stable, ouverte et respectueuse des hommes. Les manches sont retroussées, la chemise est mouillée. Les questions sont sur la table et le futur président du conseil de surveillance ne manque pas de pain sur la planche : La constitution d’une équipe sportive ambitieuse et sereine, l’audition en appel devant la DNCG, la décision du tribunal de commerce et la signature d’une convention avec l’association support – qui gère le centre de formation - sont les premiers chantiers en cours. »
« La solution est là. Elle est déjà en œuvre. L’adhésion de tous ceux qui aiment le Racing-Club de Strasbourg et particulièrement celle des actionnaires minoritaires sont indispensables. Briser l’élan serait prendre la responsabilité de la mort du club. »
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argueti
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Re: Sébastien Graeff

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Graeff vient lundi

Après avoir passé le week-end à peaufiner son projet, Sébastien Graeff, candidat à la reprise dont l’offre a été acceptée par Jafar Hilali, passera quelques jours à Strasbourg en début de semaine. A son programme (chargé), une présentation aux salariés et aux joueurs, un rendez-vous avec les minoritaires et une étude des derniers chiffres qui lui manquent encore.

« S’il n’y avait pas eu l’offre de Sébastien et Bernard Graeff, aujourd’hui, il n’y aurait plus rien. Il faut que tout le monde en soit conscient. » Jacky Kientz, l’homme lige des repreneurs à Strasbourg, qui a fait le lien entre les deux hommes et le propriétaire du Racing Jafar Hilali, tient à remettre les choses en perspective. « Le club était aux portes de la disparition. »

Avec le rachat possible, sinon probable, du RCS par la famille Graeff, l’espoir d’une renaissance a émergé, même si rien n’est pour l’heure ni acquis, ni garanti. « S’il peut y avoir un rebondissement ? Je ne sais pas. Mais les derniers mois m’ont appris que dans une telle opération, la prudence devait toujours être de mise », disait l’adjoint strasbourgeois aux finances Alain Fontanel jeudi en conférence de presse.

Bernard Graeff est sensiblement sur la même ligne : « Laissons passer le week-end et nous y verrons plus clair. Sébastien sera à Strasbourg lundi matin pour travailler. La première chose, c’est d’aller sur place rencontrer les gens, car nous avons le respect des personnes. Mais pour l’instant, le rachat reste soumis à deux conditions : un, le retrait du droit de préemption des actionnaires minoritaires (Robert Lohr, Egon Gindorf et Dominique Pignatelli) ; deux, l’abandon des comptes courants de ces mêmes minoritaires. Ces points ne sont pas encore réglés. Il est donc inutile d’en dire plus. »

Certes. Mais Sébastien Graeff n’en sera pas moins à pied d’œuvre à Strasbourg durant quelques jours à Strasbourg pour tenter de lever les derniers obstacles. « Il veut se présenter au personnel et aux joueurs pour les rassurer. C’est normal », annonce J. Kientz. « Il rencontrera aussi les deux actionnaires minoritaires qu’il n’a pas encore vus (D. Pignatelli et Léonard Specht, bras droit de Robert Lohr). » Il se fera également remettre à la Meinau un certain nombre d’éléments comptables qui ne lui ont pas encore été transmis.

Courroie de transmission entre les probables futurs propriétaires et les composantes du club, Jacky Kientz, actuel vice-président du conseil de surveillance dont B. Graeff a confirmé qu’il ne deviendrait pas président du futur directoire, a contacté hier l’entraîneur intérimaire Jacky Canosi pour le tenir informé de l’évolution de la situation.

« Retrouver une certaine normalité »

« M. Kientz m’a appelé pour me dire que ce qui était écrit dans la presse traduisait la réalité », raconte le Corse, « Il m’a demandé de tenir avec le groupe, de rassurer les joueurs. C’est à la fois correct et honorable de sa part d’avoir pris cette initiative alors que la vente n’est pas encore actée. Il m’a indiqué que M. Graeff viendrait à la rencontre des joueurs et du personnel une fois le dossier du rachat bouclé. »

Il est toutefois plus que probable que l’administrateur de la société luxembourgeoise MOW (Mail Order World) SA fasse dès lundi la connaissance de l’ensemble des salariés alors que l’acte de vente ne sera pas encore paraphé. S. Graeff restera sur place au moins jusqu’à mercredi, date de l’assemblée générale de la SASP (Ndlr : programmée à 16 h) qui officialisera le départ de Jafar Hilali et son remplacement à la tête du club. « Aujourd’hui, l’équipe qui va se mettre au travail aspire surtout à le faire sereinement, à retrouver une certaine normalité et le fonctionnement habituel d’un club. Pour qu’on puisse enfin reparler de football et rien que football à Strasbourg », martèle Jacky Kientz.

Il y a effectivement trop longtemps que les incessantes rodomontades et gesticulations du président londonien ont relégué le sportif au second plan, même si, durant toute la saison 2010-2011, Laurent Fournier et ses joueurs ont réussi l’exploit de le ramener parfois sur le devant de la scène.
Reconduite à l’identique

Dénoncée à titre conservatoire par l’association support RCS foot qui gère le centre de formation, la convention de gestion qui la lie à la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) a finalement été tacitement reconduite jeudi, date butoir pour la soumettre à la Préfecture. Alors que l’association présidée par Patrick Spielmann avait adressé lundi une contre-proposition à Jafar Hilali, elle n’a pas eu la moindre nouvelle du Londonien. Pour ne pas gêner le processus de vente, elle a annulé la dénonciation à titre conservatoire et transmis à la Préfecture la mouture déjà en vigueur en 2010-2011.

Stéphane Godin
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argueti
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Re: Sébastien Graeff

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Quand Sébastien Graeff parle d’avancée

Sous le titre « Un accord en passe d’être trouvé avec les actionnaires minoritaires du Racing-Club de Strasbourg », le candidat au rachat du club bas-rhinois, Sébastien Graeff, s'est adressé hier soir aux médias indiquant que « deux jours de travail » lui permettaient « d’espérer finaliser un accord en milieu de semaine » avec lesdits minoritaires.

Dans les faits, même si cette perspective n’est pas irréaliste, sa concrétisation nécessite encore certaines mises au point qui pourraient intervenir ce mardi lors des rendez-vous entre S. Graeff d’une part, Léonard Specht et Dominique Pignatelli de l’autre. Ce dernier décrit dans notre édition de ce lundi une version assez différente des échanges du week-end écoulé. Sans s’opposer à la recherche d’une solution satisfaisante pour tout le monde, il entend poser certaines conditions pour préserver ses intérêts autant que ceux du RCS. Voici ci-dessous le communiqué transmis par Sébastien Graeff à la presse hier à 22h13, à confronter évidemment aux déclarations de D. Pignatelli par ailleurs :

« Nous avons travaillé avec les actionnaires minoritaires à rapprocher nos points de vue. La volonté de l’ensemble des partenaires est avant tout de rendre au Racing la place qui est la sienne. Nos échanges ont été caractérisés par un désir d’aboutir rapidement, dans le respect de chacun. J’ai pu conforter tout au long de ce week-end ma conviction que nous partagions la même ambition pour le club et que nous sommes tous déterminés à réussir (…). Cette nouvelle avancée positive est le signe qu’une dynamique constructive est en marche. Je veux croire que cet esprit de coopération au service de l’intérêt du club me permettra de fédérer toutes les énergies pour atteindre au but. »
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Re: Sébastien Graeff

Message par argueti »

DNA a écrit :«Il faut faire vite»

Sébastien Graeff, candidat au rachat du Racing, a accepté pour la première fois de dévoiler ses intentions concernant son projet de reprise du club strasbourgeois. Il se dit conscient de l’énorme chantier qui se dresse devant lui pour relancer un club à l’agonie.

– Vous êtes resté très discret depuis l’annonce de votre arrivée, jeudi dernier. Pourquoi ?

– Je n’aime pas me mettre en avant, ce n’est pas ma personnalité. Mais surtout, rien n’est encore officiellement signé, au niveau de la vente. Je ne veux pas avancer plus vite que la musique.

– Quels sont vos projets pour le club, si la vente est finalisée (lire ci-dessous) ?

– L’objectif sportif est bien entendu la remontée en Ligue 2 cette année, ou au plus tard la saison prochaine.

«Les moyens et les garanties sont là»

Mais à terme, la place de Strasbourg est en Ligue 1, pas en National, ni en Ligue 2. Strasbourg est une capitale européenne, rester en National n’est pas concevable. Mais au-delà des résultats sportifs, il faut surtout recréer une atmosphère, de l’engouement autour du club. Le football, c’est aussi un spectacle.

– Pour cela, il faut des moyens…

– Les moyens sont là et les garanties financières sont là aussi. Mon idée est de “remonter” en National, pas de repartir en CFA, même si je ne suis pas Abrahamovic ni les Qataris… (sourire).

– Est-ce que vous appréhendez le passage devant la DNCG, fixé ce vendredi ?

– On a rendez-vous à 14h30 (*) et on ne pourra pas se rater. Je suis bien conscient des enjeux économiques, notamment pour les salariés. Je sais qu’aujourd’hui, le Racing reste en National ou disparaît… Mais je suis prêt à relever le challenge. Je tiens aussi à souligner que je ne suis pas là pour me faire de l’argent. De toute façon, si je voulais faire de l’argent je ne rachèterais pas le Racing.

– Au niveau financier justement, pouvez-vous nous dire comment s’est passé l’audit du club ?

– Tout s’est bien passé de ce côté là. On a travaillé lundi et mardi, aidés par les salariés du club qui nous ont bien accueillis. Dans les grandes lignes, les chiffres qu’on a découvert correspondaient à ce qui était annoncé par Hilali. Il n’y a pas eu de mauvaises surprises.

– Vous avez aussi rencontré les salariés du club hier matin pour vous présentez. Que leur avez-vous dit ?

– Je me suis expliqué sur la situation, par respect pour eux. Je leur ai parlé des soucis avec Monsieur Pignatelli (lire ci-dessous) et des trois préalables que j’avais posés à la reprise du club (**). J’ai rencontré des gens qui sont motivés, qui ont envie de travailler.

– Quels seront vos collaborateurs au sein du club ?

– On a déjà bien avancé au niveau de l’organigramme, même si c’est difficile de s’engager quand on n’est pas encore propriétaire. Je serai président du conseil de surveillance, avec des personnes qui s’occuperont du club au quotidien. On a choisi le président du directoire, qui sera Louis Bacchialoni, une personne de confiance que je connais depuis longtemps. Il a été dirigeant dans le basket-ball à Antibes et est actionnaire minoritaire à l’OGC Nice. Pour le reste de l’organigramme, on a des postes à pourvoir, notamment celui de directeur administratif sur lequel on réfléchit encore. Si on trouve un accord pour la vente, tout devrait être en place dans quatre à cinq jours.

– Et au niveau sportif ?

– On a choisi François Keller pour être le futur entraîneur. Je voulais privilégier la piste locale et il a fait un boulot exceptionnel au niveau des jeunes. Il connaît le club par cœur et quand je l’ai rencontré, lundi, son discours m’a beaucoup plu.

«Si j’avais peur, je ne viendrais pas»

Pour les joueurs, c’est plus compliqué de s’engager, puisque comme je le disais, je ne suis pas encore propriétaire. Mais Milovan Sikimic m’a donné son accord verbal pour deux ans. Encore une fois, on a peu de temps et il faut faire vite, car on ne peut pas repousser la date du début du championnat (sourire). Mais avant de faire signer des joueurs, je dois avoir le pouvoir de le faire.

– Quoi qu’il en soit, le chantier semble énorme pour relancer le Racing. Cela ne vous fait pas peur ?

– Si j’avais peur je ne viendrais pas. Je suis conscient que le chantier est important et je ne veux pas donner de faux espoirs aux gens. Mais s’il le faut, on va bosser nuit et jour. Après, j’essaie d’apporter un peu de fraîcheur, mais il faut que tout le monde travaille ensemble, dans la même direction. Les rivalités et les anciennes animosités ne m’intéressent pas. Il faut qu’on reparte à zéro, tous ensemble.

Propos recueillis par Barbara Schuster

(*) ce rendez-vous pourrait être reporté en début de semaine
(**) les trois préalables étaient que les actionnaires minoritaires abandonnent leur compte-courant, qu’ils abandonnent leur droit de préemption et que la Ville donne un coup de pouce financier au centre de formation
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Re: Sébastien Graeff

Message par supppourtjs »

Un bien beau discours, cela donne envie d'y croire, mais comment peut on encore y croire?
En tout cas le recrutement va devoir commencer rapidement, en esperant que la DNCG donne son feu vert rapidement.
Sans la liberte de blamer il n'y a point d'eloge flatteur.
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Re: Sébastien Graeff

Message par baskath »

DNA a écrit :Vous avez aussi rencontré les salariés du club hier matin pour vous présentez.
Quand je vois ça dans un journal comme les DNA, ça me fait bondir ! Ca va au-delà de la simple faute d'orthographe, là...

Sinon, pour en revenir au sujet, on va croiser les doigts pour qu'il n'y ait pas d'autres rebondissements d'ici l'AG. On aura perdu de bons joueurs dans l'histoire, qui seraient peut-être restés sans tout ça... Et un entraîneur.
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Re: Sébastien Graeff

Message par télésupporteur »

attendons ses commentaires suite à cela :!:
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Re: Sébastien Graeff

Message par argueti »

L'Alsace a écrit :Un chèque à rallonge

La décision de la DNCG fédérale, qui a confirmé avant-hier en appel la rétrogradation du RCS en CFA, démontre une fois de plus que l’organe de contrôle ne se contente plus de promesses. S’ils veulent vraiment racheter le club, Sébastien et Bernard Graeff vont devoir aligner les zéros.

« La DNCG est sur une ligne dure. Elle ne se satisfait plus de déclarations d’intention. Elle exige des engagements concrets. » Voilà comment un proche du dossier Racing analyse l’échec cinglant du club strasbourgeois vendredi devant la commission d’appel de la DNCG fédérale. Le gendarme financier a sans doute été d’autant moins enclin à faire preuve d’indulgence que les arabesques du « Mozart de la finance » (1) Jafar Hilali depuis un an et demi ont fini par lasser les instances nationales du football.

Pourtant, le RCS a bouclé 2010-2011 à l’équilibre, grâce à l’abandon de compte courant, pour 3,4 millions, de son actionnaire majoritaire et, pour 1 million, des minoritaires Egon Gindorf, Dominique Pignatelli et RLS 79 (la société de Robert Lohr et Léonard Specht).

Mais cet équilibre arraché sur le fil ne traduit en rien le déficit structurel de 4,4 millions et, surtout, les produits exceptionnels qui ont permis de le limiter. Quels sont-ils ? D’abord la recette liée à la clause Kévin Gameiro : 1,25 million, dont 250 000 euros pour la première cape en équipe de France de l’attaquant formé à Strasbourg (2). Ensuite, le rachat des bâtiments du centre de formation par la Ville pour 4,1 millions. Une fois déduit le remboursement d’un emprunt bancaire de 2,5 millions, 1,6 million est tombé dans l’escarcelle du club, en comptes consolidés (SASP et centre de formation). Enfin, les indemnités de transfert de Mamadou Bah à Stuttgart et Franck Dja Djedje à Arles-Avignon, pour 700 000 euros. L’équipe Graeff, qui planche à fond depuis vendredi soir sur l’élaboration de son budget prévisionnel, n’a sagement pris en compte aucune rentrée liée aux transferts.

« La poussière est planquée sous le tapis »

En 2010-2011, le Racing a ainsi bénéficié pour 3,6 millions de recettes sans lesquelles son déficit aurait atteint 8 millions et sur lesquelles il ne pourra pas tabler cette saison. Ce montant est d’autant plus alarmant que lors de la 2 e année en National, l’aide à la relégation au titre des droits télé est revue à la baisse et passe de 700 000 à 350 000 euros. Encore un manque à gagner en perspective.

L’ardoise du prochain exercice sera à n’en pas douter alourdie par les 15 litiges prud’homaux - 11 générés par Jafar Hilali et les Londoniens - dont les verdicts tomberont pour la plupart avant juin 2012. Compte non tenu du dossier Chilavert (7,8 millions à lui tout seul), environ 3,6 millions n’ont pas été provisionnés (cf notre page spéciale du lundi 9 mai). Si tous les plaignants n’obtiendront certes pas l’intégralité de ce qu’ils réclament, le club ne passera pas non plus à travers toutes les gouttes et devra assumer, liquidités en poche. De quoi faire grimper la note à 9 ou 10 millions, sans compter les 150 000 euros toujours dus au Racing omnisport au titre de la dernière semestrialité pour le rachat de la marque RCS par le foot. « En licenciant à tour de bras, Jafar Hilali a certes réduit la masse salariale, mais il a aussi créé des litiges qui risquent de coûter très cher », analyse un membre du club. « Il a fait le ménage, mais a juste planqué la poussière sous le tapis. De loin, la pièce a l’air propre. Seulement, quand les repreneurs vont soulever le tapis, la poussière va ressortir. »

En début de semaine, les conseillers de Sébastien Graeff ont aussi eu la confirmation lors de leur audit de ce que « L’Alsace » avançait dans son édition du 26 juin : entre la TVA et les charges patronales, environ 600 000 à 700 000 euros n’ont pas été payés par la direction londonienne en mai et juin. Le fisc et l’URSSAF devraient prochainement en exiger le paiement immédiat. « Le constat est catastrophique », reconnaît un acteur important du dossier de rachat. Sébastien et Bernard Graeff, qui ont présenté vendredi à la DNCG une garantie déjà substantielle de 2,5 millions, sont sans doute en train de prendre la pleine mesure de l’ampleur des dégâts. Le chèque qu’ils vont devoir sortir sera à rallonge. Ils se sont donné un week-end de réflexion pour évaluer si le jeu en vaut la chandelle pour un club de National (CFA pour l’instant) dont 2011-2012 constituera l’ultime chance de garder le statut pro. Ou s’il est plus raisonnable pour eux de jeter l’éponge.

(1) C’est ainsi que le propriétaire londonien du Racing s’était présenté devant l’organe de contrôle de la LFP en juillet 2010.
(2) En moins d’un mois, le RCS a perdu 1,5 million sur cette clause, après le transfert de Gameiro à Paris pour 11 millions.


Stéphane Godin
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