Les négociations pour le prolongation de son contrat ont échoué en novembre. Depuis, il a connu une baisse de régime. Aujourd'hui, Yves Deroff a besoin de se montrer. Il s'est remis en question afin de rebondir. En gros, comme l'ensemble de la défense du Racing.
Yves Deroff est un de ces joueurs sur lesquels, en général, on peut toujours compter. Sérieux, régulier, pas de vague outrancière. Depuis son arrivée à l'aube de la saison 2002/03, il a disputé sous les couleurs du Racing 50 matches de championnat sur 58 possibles.
« Je ne demandais pas la lune »
Fort de cet apport, il estimait ses exigences légitimes au moment de discuter la prolongation de son contrat, de deux ans à l'origine. « Nous ne sommes pas tombés d'accord. Dans les propositions, il y a eu une petite évolution mais, par rapport à ce qu'on pensait de moi, j'espérais un peu plus. Je ne demandais pas la lune. J'ai estimé qu'il était risqué de resigner. »
Qu'en sera-t-il dans six mois ? « C'est vrai, le risque est aussi inverse. Peut-être serai-je sans club. » Cette hypothèse, la plus pessimiste, est peu probable. En fin de saison, il aura accumulé plus d'une centaine de matches en L1, soit une bonne dose d'expérience, enrichie par sept rencontres de Ligue des champions avec Nantes où, très tôt, il a défloré son palmarès (un titre, deux coupes de France). A 25 ans, après tout, il ne fait qu'arriver à maturité.
« Je préfère savoir où j'en suis »
Fin 2003, il a souffert. « Je pensais que l'échec des négociations ne m'affecterait pas. Mais inconsciemment, j'ai ressenti une baisse de motivation pendant quelques sorties. »
Il s'active pour remonter la pente. « J'ai fait le vide durant les vacances. Aujourd'hui, c'est clair pour moi. Je ne serai pas reconduit. Je préfère partir de ce principe et savoir ainsi où j'en suis. Pour rebondir, c'est mieux. Car j'ai tout intérêt à me montrer. »
Pour lui, la porte n'est pas close pour autant. « Après réflexion, peut-être que de chaque côté, on fera un petit effort. » En attendant, il doit contribuer à la remise en question de la défense strasbourgeoise dans son ensemble.
« Défendre avant tout »
Comme tout le club, il n'a qu'une expression à la bouche. « Tout est une question d'état d'esprit. » Explication de texte : « Cela se passe essentiellement dans la tête. Le placement y est. Défendre, on sait. Mais pensons à défendre avant tout, quitte à marquer moins. Il faut vouloir coûte que coûte gagner les duels, se comporter comme des chiens fous qui ne lâchent rien. Au retour de Guingamp, Antoine (NDLR : Kombouaré) nous a titillés là -dessus. »
Dimanche matin, la causerie de l'entraîneur s'est prolongée et musclée, tout comme le flot de critiques. « On ne peut qu'assumer. Maintenant, à l'époque où les attaquants ils rataient pas mal d'occasions, on a moins polémiqué. »
Tout à prouver devant Auxerre
Des attaquants qui chambrent un peu, tout en demeurant solidaires. Dans le même domaine, le groupe s'est attaché à soutenir Mikaël Dorsin. « Ce n'est pas simple pour lui. Il arrive, il est à l'étranger, il est jeune, il n'a pas évolué à son poste à Guingamp. Il était atteint durant le week-end, mais là , il s'en est remis. »
Dans cette ambiance de remobilisation, Auxerre pointe à l'horizon. Aïe ! « C'est vrai, leur potentiel offensif est impressionnant. Ils sont jeunes, dynamique, ont parfaitement commencé l'année. Maintenant, pas question de les craindre. Il faut être heureux d'affronter de telles équipes, de tels joueurs. L'occasion de rebondir, de prouver, avec les hommes en place, que nous sommes capables de tenir, est belle. »
« Faire l'effort pour l'autre »
Yves Deroff mesure néanmoins l'ampleur de la tâche. « Face à leur qualité de vitesse, la moindre hésitation, le moindre retard, seront fatals. Une fois encore, l'état d'esprit sera déterminant. A chacun de faire l'effort pour l'autre, de retrouver l'agressivité qui nous fait quelque peu défaut depuis notre victoire sur Marseille. » Ça commence à remonter.
J'espere que samedi, et j'y crois fort, nous aurons 11 guerriers pret a tout donner
