Frédéric Guilbert, le nouveau latéral du Racing, prend dateSes débuts ont été retardés en raison d’une quarantaine imposée à son arrivée à Strasbourg. Frédéric Guilbert (26 ans), prêté par Aston Villa, a enfin pu arpenter son couloir droit et prendre date pour les quatre derniers mois de compétition.
Dernier joueur à quitter la pelouse givrée de la Meinau à la pause, Frédéric Guilbert a rejoint les vestiaires en secouant la tête de dépit. Quelques secondes plus tôt, Delort venait d’enfumer Mitrovic et la défense pour l’ouverture du score (45e

).
« Ce but n’est pas rageant, non, pour moi c’est une faute professionnelle, tacle le défenseur à l’évocation de son mouvement d’humeur. On doit être compact et faire preuve de caractère. On l’a payé cash. C’est peut-être aussi pour ça qu’on en est là aujourd’hui… »
Cela fait seulement dix jours que Frédéric Guilbert est à Strasbourg, mais il a déjà tout compris au problème du Racing. En une mi-temps, le Normand en a eu la confirmation : si les Bleus sont à la peine en championnat et déjà boutés hors de la Coupe de France, c’est qu’ils affichent « un peu d’immaturité ».
Pour autant, le remplaçant de Kenny Lala – transféré en fin de mercato d’hiver à l’Olympiakos Le Pirée – n’a pas été prêté par Aston Villa pour donner des leçons à ses coéquipiers. C’est sur le terrain, dans son couloir droit, qu’il veut s’affirmer et contribuer au maintien des Alsaciens.
« Il a montré du volume »Sa première sortie sous ses nouvelles couleurs, écourtée à dix minutes de la fin avec son remplacement par le jeune Ousmane, lui a permis de prendre date. « Fred a été très intéressant et impliqué, même s’il est encore un peu court physiquement, dit l’entraîneur adjoint Fabien Lefèvre. Mais c’est une grosse satisfaction. Il a montré du volume et ne voulait pas sortir. Ça va être bien… »
En Premier League , Guilbert a vécu « six derniers mois difficiles, à s’entraîner mais sans jouer ». Son dernier match remontait au 1er octobre pour un quatrième tour de la coupe de la Ligue anglaise, perdu contre Stoke City. Soit plus de quatre mois sans compétition.
Une équipe de bons mecs »À la Meinau, l’ex-Bordelais et Caennais a mis une vingtaine de minutes à retrouver ses marques face au jeune et impétueux Héraultais Wahi, qui l’a pris une fois de vitesse (10e ). Ensuite, il a verrouillé son couloir et tenté de combiner avec Waris ou Liénard pour apporter le danger en attaque. Deux centres au cordeau pour Ajorque (31e et 66e ) n’ont pas été loin de constituer les situations strasbourgeoises les plus dangereuses de l’après-midi.
Malgré quelques incompréhensions avec ses partenaires, ce qui est légitime après seulement deux séances collectives, Guilbert est désormais prêt à enchaîner.
« En arrivant ici, je me suis retrouvé une semaine tout seul en quarantaine, rappelle celui qui s’est plié au protocole en cours dans l’Hexagone pour tout voyageur arrivant d’Angleterre. Ce n’était pas évident, mais j’ai découvert une équipe de bons mecs. Je suis venu pour jouer et lui apporter quelque chose. Et je me sens prêt, enfin je le pense ! »
Un constat qui a arraché un sourire à Fabien Lefèvre et qui est prometteur à quelques jours du derby à Metz. Un match autrement plus important pour l’avenir du Racing.
« Je reçois beaucoup de messages à ce sujet pour battre Metz, indique l’intéressé. Tous les matches sont importants dans notre situation, mais celui-ci a une saveur particulière. Il faudra avoir un truc en plus pour le gagner. »
Il faudra surtout que l’équipe montre beaucoup plus que contre Montpellier ce mercredi. Elle peut en tout cas compter sur Frédéric Guilbert, le nouveau venu qui a « la défaite amère ».