dna a écrit :Un piston nommé Lala
Titulaire indiscutable sur le côté droit de la défense depuis le début de saison, Kenny Lala s’éclate dans son nouveau rôle de « piston », plus offensif que la saison passée. Et le latéral de formation espère continuer sur sa lancée vendredi, à Lille.
Kenny Lala est comme un poisson dans l’eau à la Meinau. Arrivé à l’été 2017 en provenance du RC Lens, le défenseur latéral est devenu un rouage indispensable du collectif alsacien. Après un printemps haché par les blessures, le Martiniquais né à Villepinte a retrouvé la grande forme. Douze titularisations en autant de rencontres, deux buts, trois passes décisives… le joueur passé par le Paris FC, qui a découvert la Ligue 1 à Valenciennes, affiche un bilan flatteur.
« Je ne me fixe pas de limites »
Et ce n’est pas vraiment un hasard s’il a jusqu’à présent réalisé ses prestations les plus abouties à la Meinau. « J’adore jouer avec la pression. Quand tu montes balle au pied, tu sens le public qui pousse. Ça donne de la force. Il ne faut pas oublier que le foot est aussi un spectacle, il faut rendre les gens heureux ». Le système à trois défenseurs centraux, mis en place par Thierry Laurey cette saison, semble convenir parfaitement au profil “joueur” de Lala. « C’est un schéma dans lequel j’avais déjà évolué à Valenciennes, avec Bernard Casoni, expose-t-il quand on évoque son positionnement, mi-latéral, mi-ailier. D’ailleurs, au début, je faisais des prestations catastrophiques ! »
Mais au Racing, Lala s’est parfaitement adapté à son nouveau rôle de « piston », comme il le dit lui-même. « Défensivement, c’est différent. Dans une défense à quatre, tu dois fermer le couloir face au latéral adverse, c’est très souvent du “un contre un”, souligne le défenseur. Là, ça dépend. Des fois, il faut “fermer” un milieu de terrain, parfois le latéral. Et offensivement, il faut savoir se porter vers l’avant au bon moment ». Pas un problème pour Kenny Lala. Car à 27 ans, alors qu’il entame sa 9e saison professionnelle, le joueur a toujours la “dalle”. « J’aime donner le maximum, je ne me fixe pas de limites et je ne m’arrête pas à un rôle de défenseur. Je travaille dur pour ne pas être un simple latéral », assène-t-il. Sans pour autant avoir l’œil rivé sur ses “stats” personnelles. « Mes buts et mes passes décisives, c’est juste du bonus », assure le défenseur. S’il savoure ce début de saison réussi, c’est avant tout parce qu’il apprécie la nouvelle maturité du collectif alsacien.
« Revenir avec un nul serait déjà bien »
« Cette année, on a plus d’expérience, plus d’assurance, on connaît mieux le championnat, souligne-t-il. L’an passé, on était plus porté vers l’avant et on se faisait souvent punir. Là, on maîtrise un peu plus les choses, même si nos défauts reviennent par moments. Si on prend Guingamp par exemple, l’an passé, on aurait perdu cette rencontre. Là, on a arraché un point grâce à notre force collective. Et puis, on a un peu de réussite et ça fait du bien ».
Mais à l’instar de coach Laurey, toujours prudent et mesuré, Kenny Lala refuse de s’emballer. « Tous les points pris sont bons à prendre, mais on sait tous qu’on aura du mal à garder notre position au classement. Sur le long terme, ce sera compliqué, tempère le défenseur. On a encore beaucoup de choses à apprendre, on peut encore progresser. Si on était vraiment au point, on n’aurait pas laissé revenir Toulouse. Ou perdu à Marseille. On lâche encore des points bêtement ».
Pour Kenny Lala, le maître mot est donc « rigueur ». Surtout avant d’aller défier une équipe lilloise en pleine bourre depuis le début de saison. « Vu comment cette équipe tourne depuis août, je ne sais pas s’il y a un bon moment pour y aller, lâche Lala quand on parle du LOSC. Je m’attends à un match ouvert, où on risque de subir, mais où il y aura aussi l’un ou l’autre coup à jouer. Revenir avec un nul serait déjà un bon résultat ». Et cela permettrait aux Alsaciens de prolonger leur invincibilité jusqu’à la trêve, avant la réception de Nîmes fin novembre (*). Pas rien pour une équipe qui vise le maintien.