[Ex] Jonathan Clauss

Vos impressions sur les anciens et actuels joueurs de l'effectif
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Kaniber
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[Ex] Jonathan Clauss

Message par Kaniber »

dna a écrit :Jonathan Clauss, le retour du fils prodige
L’enfant d’Osthoffen Jonathan Clauss a évolué dix ans chez les jeunes du RC Strasbourg, club qui ne l’a pas conservé. Ce dimanche (13h), lors du duel entre les deux Racing, le latéral droit lensois jouera pour la première fois à la Meinau. Pour le grand bonheur de ses parents.
Le moment s’annonce inoubliable : ce dimanche, Jonathan Clauss va, pour la première fois de sa carrière, fouler la pelouse de la Meinau, le stade de ses rêves d’enfant. Onze ans après son départ du Racing alsacien qui ne l’a pas gardé en 2010, l’enfant d’Osthoffen, petit bourg de l’ouest de Strasbourg, y débarquera avec le Racing artésien, celui de Lens, pour la 30e journée de Ligue 1.

On aurait aimé l’écouter conter sa fierté de “découvrir” enfin l’enceinte meinovienne. Mais le RC Lens, où il a signé l’été passé jusqu’en 2023, a fait barrage. « Jonathan a été très exposé depuis un mois (il a inscrit 2 buts et délivré 3 passes décisives lors de ses 7 derniers matches) et le club a décidé de le laisser tranquille avant Strasbourg » , justifie le responsable presse des “Sang et Or”.

« Il n’a toujours eu qu’une passion : le ballon »


On laissera donc l’une des révélations 2020-2021 d’une Ligue 1 qu’il découvre aussi s’exprimer sur le terrain, là où ses parents Jean-Luc et Josiane, mais aussi sa sœur cadette Julie (24 ans) le soutiennent depuis plus de vingt ans.

D’Osthoffen à Marlenheim, la famille, qui ne devrait pas être présente pour cause de huis clos, « fera chauffer la télé », se marre le papa, et vibrera pour le fils prodige, de retour dans son Alsace natale.
C’est là que tout a commencé, à la fin des années 1990, dans le club de son village, le FC Osthoffen, aujourd’hui disparu. « Depuis ses deux ans, Jonathan n’a qu’une passion : le ballon, raconte sa mère. Mais la première fois qu’on l’a emmené sur le terrain, à quatre ou cinq ans, il ne l’a pas touché pendant dix minutes. Il était figé. Bon, ça n’a pas duré (sourire). »

À Osthoffen, son entraîneur Denis Thaudière, alors membre du service de sécurité à la Meinau les jours de match, a pour voisin Jacky Mélignon, dirigeant de la section jeunes du Racing.

Pour eux, le chemin du fils Clauss est tout tracé. « Denis m’a tout de suite dit : “Ne laisse pas ton gamin dans un petit club. Il faudrait le proposer au Racing”, se remémore son père, ancien joueur de Wolfisheim et Oberschaeffolsheim, guère emballé par l’idée. Je suis originaire de la campagne et j’avais un peu peur de le lâcher dans un club de ville. »

Jacky Mélignon se montre convaincant : le futur Lensois débutera en Bleu chez les poussins. « On en veut encore à Jacky, car il n’était pas simple d’emmener Jonathan à l’entraînement à Strasbourg après le travail, plaisante la maman. Jacky est pour beaucoup dans ce qui arrive à notre fils. »
« Le plus petit et le plus frêle »

Le minot de la génération, entre autres, de Yann Bénédick et du regretté Steven Keller grandit à l’ombre de la Meinau. Mais pas très vite. « Le physique a longtemps été son handicap, expose le papa. Il a toujours été le plus petit et le plus frêle. Mais il a souvent relevé le défi. Si doute il y a eu, c’était plus lié à son mental. »

Chaque week-end, la tribu Clauss file supporter le fiston. Josiane Muller n’aurait raté ça pour rien au monde. « J’aime bien le foot, mais seulement quand Jonathan joue (sourire). C’était notre sortie familiale du samedi. Quand il a quitté le Racing, on s’est déplacé partout, à Avranches, Quevilly ou Bielefeld. »

Un jour du printemps 2010, le couperet tombe brutalement : le Racing ne lui proposera pas de contrat stagiaire. Pour Jonathan Clauss, même pas dix-huit ans, c’est un séisme. « Le refus du Racing a coïncidé avec une période difficile pour la famille. Ç’a été très dur pour nous tous, dévoile sa mère avec pudeur. Mais on a toujours pensé qu’il pouvait aller plus haut. »

Jean-Luc Clauss accuse aussi le coup, mais l’encaisse. « Sportivement, je n’ai jamais eu de doute. Mais je n’ai jamais mis “Jon” sur un piédestal non plus. Pour moi, il était évident que le Racing ne le garderait pas parce qu’il était loin d’être mature. Il avait un peu de mal à grandir dans sa tête. Sur le moment, ç’a été très dur, mais avec le recul, je suis persuadé qu’il se serait cassé la figure s’il avait été lâché dans l’arène alors qu’il n’était pas prêt. Ça l’aurait peut-être grillé complètement. Depuis tout petit, il a ce don. Par moments, ça pouvait lui paraître trop facile. Il a dû vivre une expérience douloureuse pour réagir. Il a eu du mal à s’en relever, mais n’a jamais cessé d’y croire. »
Sa route, tortueuse, le conduira chez les Pierrots Vauban, à Linx, Raon-l’Étape, Avranches, Quevilly-Rouen et Bielefeld. Jusqu’à une Ligue 1 où il est entré en 2020 par la grande porte avec Lens. Son père savoure : « Durant des années, le doute a quand même été permis. Alors, quels parents ne seraient pas fiers de ce parcours ? »

Sa mère est aux anges : « Notre fils a su persévérer pour vivre son rêve de devenir professionnel. Il est passé par des étapes difficiles, a dû faire pas mal de petits boulots pour continuer à assouvir sa passion. Mais il nous a fait plaisir toute sa vie. C’est une chance et une grande fierté. »

Un « grand bonheur » aussi que le môme d’Osthoffen a confié au paternel en début de semaine. « Jonathan m’a dit au téléphone : “Jouer à la Meinau, c’est juste énorme”. Peut-être aura-t-il un peu l’esprit revanchard, mais je n’en suis même pas sûr. »

Lui qui n’est entré qu’à la 80e minute à l’aller au stade Bollaert le 9 janvier (succès des Bleus 1-0) espère faire davantage durer le plaisir dimanche, avant de le partager en famille. Sa maman l’attend déjà.

« Les Lensois auront quelques jours de repos à partir de mercredi et Jonathan viendra se ressourcer à la maison, comme à chaque fois qu’il le peut. Il reste très attaché à ses racines. »
La phrase
J’ai vu comme tout le monde que les médias parlent de lui en équipe de France. Nous l’avons évoqué avec Jonathan. Il garde la tête sur les épaules et les pieds sur terre. L’équipe de France, où la concurrence est très forte à son poste, ça me paraît très prématuré.
Jean-Luc Clauss, le père de Jonathan
L’immuable rituel familial
Dimanche, Jonathan Clauss ne dérogera pas à l’immuable rituel familial, d’avant et après match. Un peu avant le coup d’envoi à la Meinau, il téléphonera à sa mère.

« Jonathan m’appelle toujours pour que je lui souhaite bonne chance. Jamais il ne rate un coup de fil. Mais après les matches, son père devient son agent footballistique : ils débriefent tous les deux. »

Jean-Luc Clauss n’a pas la prétention de se muer en conseiller tactique ou technique. Entre père et fils, le ressenti prime. « Jonathan ne demande rien, juste à discuter. D’ailleurs, c’est souvent moi qui pose des questions. Je le connais par cœur et par ses attitudes sur le terrain, je remarque vite quand quelque chose cloche. Plus jeune, il avait du mal à dévoiler certaines choses. Maintenant, il sait que je vais les voir. Je lui donne mon avis, des conseils de papa, mais ça s’arrête là, parce que je n’ai pas la science infuse et que jamais je ne songerais à lui imposer quoi que ce soit. Sa grande force, c’est son intelligence de jeu. Il a une vision, une analyse qui me dépassent et m’étonnent encore aujourd’hui. »
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Re: [20/21] 30ème J : Strasbourg / Lens le 21/03 à 13h

Message par Its_me »

Pour l'anecdote, InfosRacing c'est également une équipe de foot loisir et on a eu le plaisir de l'avoir dans l'équipe pour un match. Bien entendu, de manière unanime il était largement au dessus du lot (ok, c'était pas compliqué du tout vu le niveau :lol:).
En tout cas content pour lui car c'est vraiment quelqu'un de sympathique et pas du tout présomptueux. Mais son parcours, malgré son niveau actuel, prouve que le Racing avait eu raison de ne pas le conserver à l'époque. Comme le dit son père il n'avait alors pas les qualités nécessaires et les années suivantes en amateur lui ont peut-être beaucoup plus servi que s'il était resté au club. Un peu comme pour Weissbeck au final.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Gotcha »

oui je ne sais pas si ce sont ses années en national ou en allemagne qui l'ont fait passer un cap, sans doute les 2, mais il faut reconnaître que c'est aujourd'hui un très bon joueur de L1.
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Kaniber »

dna a écrit : Bruno Paterno : « Tout le mérite lui revient »
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Le recruteur du Racing Bruno Paterno, à qui les parents de Jonathan Clauss attribuent en partie la renaissance sportive de leur fils, estime que le défenseur lensois ne doit son éclosion qu’à sa métamorphose.
Quand, en 2010, le Racing lui indique la porte de sortie, le ciel tombe sur la tête de Jonathan Clauss. Le jeune U19 peine à refaire surface. Il signe bien à Vauban, mais son passage de deux ans ne le relance pas.
Chez les Pierrots, deux personnes vont néanmoins changer sa vie : le coach et ex-pro Laurent Maennel et l’entraîneur de la réserve Bruno Paterno qui l’accueille lorsqu’il n’est pas retenu en équipe une.
« Avec ses entraîneurs, ça s’est toujours bien passé. Mais Bruno Paterno (recruteur au Racing depuis 2016) lui a permis de franchir un palier à Raon-l’Étape (en 2015-2016) , souligne sa mère Josiane. Il l’a encadré, discipliné, lui a beaucoup appris et fait confiance. »
En réalité, la métamorphose du défenseur est déjà en marche. Son père Jean-Luc en a observé les prémices à Linx de 2012 à 2015. « Le coach Harald Heck lui a redonné le goût du foot. Il l’a même envoyé à l’essai à Hoffenheim. Ça ne s’est pas fait. Mais Jonathan s’est dit : “Le foot pro peut encore s’intéresser à moi”. Ça lui a mis du baume au cœur. »
« Au début, je lui cassais sûrement les pieds »
Le milieu pro attendra. Pas Paterno qui ne l’a jamais perdu de vue. « J’avais tenté de le récupérer quand j’entraînais Sarre-Union. Mais le club n’avait pas les moyens de lui faire signer un contrat fédéral. En N3, cette obligation n’existait pas. J’ai sauté sur l’occasion avec Raon. »
Il retrouve ainsi « un garçon charmant » dont sa mère brosse le portrait. « Il a été facile à élever. Il est gentil, intelligent, reste égal à lui-même et fidèle en amitié. Il est toujours lié à ses copains d’enfance à Osthoffen. Sa copine Pauline l’aide aussi beaucoup et le canalise. »
En 2015-2016 donc, Bruno Paterno le prend sous son aile. Tous les jours, les deux hommes ont rendez-vous à 16h15 à Molsheim. Direction l’entraînement à Raon.
Les trajets en voiture, avec retour vers 21h, favorisent les échanges. « “Jo” se dispersait un peu. Vingt-trois ans, c’est le temps des sorties et de l’insouciance. Mais chaque jour, l’entraîneur lui tombait dessus (il rit). Je lui ai rabâché qu’il avait le potentiel pour gravir les échelons, mais devait s’en donner les moyens. Au début, je lui cassais sûrement les pieds. En milieu de saison, un peu moins. Sur la fin, je pense qu’il s’est dit qu’il devait s’émanciper s’il voulait atteindre un autre niveau. »
À Raon, un Jonathan Clauss « qui survole le National 3 » va vivre une première aventure en Coupe de France. L’équipe de Bruno Paterno n’échoue qu’aux tirs au but contre Saint-Etienne en 32es de finale le 3 janvier 2016 (1-1, 3-4). Le natif de Strasbourg égalise face aux Verts. « Nous avons aussi décroché la montée en N2, mais j’ai quitté Raon et “Jo” a pu signer à Avranches. »
« Il voulait vraiment tourner la page du foot »
Avranches avec qui il éliminera “son” Racing Strasbourg, alors en Ligue 2, le 1er mars 2017 en 8es de finale (1-1, 6-5 aux tirs au but). L’épopée avranchinaise prendra fin en quarts face au PSG (0-4), mais le Bas-Rhinois, auteur d’un but d’anthologie contre Laval en 32es , a marqué les esprits.
À près de 26 ans, il passe pro, pour un an, à Quevilly-Rouen, promu en L2. L’aventure tourne court, avec un retour express en National. L’Alsacien s’en va et repart de zéro. « Il n’avait rien, rappelle Jean-Luc Clauss. Laurent Maennel (devenu conseiller de joueurs) lui a trouvé un club en Biélorussie, le Dinamo de Brest. Mais au tout dernier moment, ça ne s’est pas fait. Laurent l’a alors mis en relation avec Bielefeld dont le latéral droit venait d’être opéré du ménisque. “Jon” y est allé. Il ne devait rester que deux jours. Il y a fini la préparation d’été et m’a appelé en me disant qu’il allait y signer deux saisons. Ça m’effrayait moins que la Biélorussie. C’était la Bundesliga 2 et depuis Linx, il connaissait bien la mentalité allemande. »
« Après son départ avorté (en Biélorussie), il voulait vraiment tourner la page du foot. Sa carrière a vraiment décollé à Bielefeld », confie sa mère.
Deux ans plus tard, Jonathan Clauss décroche l’accession en Bundesliga, mais ne prolonge pas. Lens, à l’affût et promu, lui ouvre la porte d’une Ligue 1 dont Bruno Paterno n’osait pas rêver pour lui. « À Raon, j’étais sûr qu’il était capable d’aller plus haut, mais je n’aurais pas pu dire jusqu’où. L’imaginer en L1 quatre ans après était improbable. Bravo à lui ! Tout le mérite lui revient. »
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Its_me »

En regardant l'équipe qu'il a côtoyée à cette époque, sur le papier on avait quand même pas mal de jeunes prometteurs (en gras ceux annoncés comme étant de futurs très bons joueurs) :
- Gürtner (102 matchs de L1, 98 de L2)
- Sommer (CFA et D1 Luxembourgeoise)
- Abadie (CFA/CFA2)
- Fanchone (très souvent remplaçant pour finir amateur dans les clubs de CFA du coin)
- Bah (n'a quasiment pas joué en dehors du Racing)
- Damour (96 matchs de L2, un peu de National puis après en Ecosse)
- Othon (l'essentiel de sa carrière ici et à Troyes mais s'est rapidement orienté vers l'encadrement)
- Gasmi (une "star" en ... Thaïlande, puis est devenu Youtubeur avec sa femme)
- Gueye (un peu d'Angleterre, de Turquie, d'Azerbaïdjan et là il est dans une sombre histoire de cocaïne à Bucarest)
- Ledy (en dehors du Racing, n'était qu'en CFA)
- Zenke (l'essentiel de sa carrière en Turquie)
- Do (un peu de National puis est devenu une star en Thaïlande, il a même été dans le "Olive et Tom" local :lol: )
- Rivieyran (presque toute sa carrière en L2)
- Amofa (un peu de National puis du CFA)
- Peuget (quelques apparitions en L1 mais rarement titulaire depuis son départ)
- Plautz / Ursch / Benchenane / Brahmia / Rosenfelder / Iieraci / Benedick / Binder (ne sont restés qu'amateurs)
- Bifouma (belle carrière en Ligue 1, Liga et en Turquie)
- Dicko (une grande partie de sa carrière en D2 Anglaise)
- Ketkeophomphone (malheureusement une grosse blessure a totalement stoppé sa carrière en L1)

Au final, on peut constater que très peu ont réellement percé, même si le résultat pas admirable pour le centre de formation d'une équipe qui passait de L2 en National.
C'est ces jeunes à potentiel (au final qu'ils éclosent ou non ne change rien) qu'il nous manque actuellement pour bousculer l'équipe une.

Concernant Clauss, je crois que c'est le latéral droit qui a été le plus de fois présent dans l'équipe type du journal L'Equipe.
"Il n'est pas concevable que Strasbourg, capitale européenne, n'accueille pas l'Euro-2016" (Roland Ries, Jacques Bigot, juillet 2009)
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Tenor »

Rosenfelder a eu un contrat pro à Lens 2 ans je crois, blessé il n'a pas été renouvelé. Il fait les beaux jours de Haguenau en N2 et espère encore de pouvoir choper un contrat pro. Dommage, il le mériterai...
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Kaniber »

dna a écrit :L'Alsacien Jonathan Clauss appelé en équipe de France
Pour la première liste de l'année, Didier Deschamps a choisi de sélectionner Jonathan Clauss. L'Alsacien, piston droit du RC Lens depuis une saison et demie, va découvrir les Bleus à 29 ans. Et dire qu'en 2016 il était encore un joueur amateur...
C'est un sujet de discussion qui était remis sur le tapis à chaque rassemblement ou presque l'an dernier. Est-ce que Jonathan Clauss, ultra performant avec le Racing Club de Lens qu'il a rejoint en 2020, était un candidat naturel à l'équipe de France ?

Didier Deschamps s'est gardé de donner un avis définitif sur la question. Il se laissaitle temps de voir sur la durée le comportement d'un joueur qui a découvert la première division à son arrivée dans le Pas-de-Calais, à 27 ans. Avec son schéma à trois défenseur centraux, qui s'est imposé après l'Euro-2021, le sélectionneur a cherché la bonne formule dans le couloir droit (Coman, Pavard, Dubois, etc.) et s'est donc décidé à tester Jonathan Clauss sur ce rassemblement de mars ponctué de deux matches amicaux contre la Côte d'Ivoire à Marseille (25 mars) et l'Afrique du Sud à Villeneuve-d'Ascq (29 mars).

Pour l'Alsacien, c'est la suite du conte de fée, lui qui n'avait pas été retenu au centre de formation du Racing. Jusqu'en 2016, le défenseur évoluait chez les amateurs avant de tâter du National (Avranches), de la Ligue 2 (Quevilly-Rouen) et d'exploser à l'Arminia Bilefeld en 2.Bundesliga avec lequel il avait connu une promotion dans l'élite allemande.

Son acclimatation à la Ligue 1 a été stupéfiante. Très régulier et auteur de trois buts et six passes décisives en 33 matches en 2020-2021, il en est déjà à quatre réalisations et neuf offrandes (en 27 apparitions) cette saison. Des stats qui n'ont donc pas laissé insensible Didier Deschamps. A 29 ans, Jonathan Clauss va donc découvrir le niveau international, près de six ans après Morgan Schneiderlin, dernier Alsacien appelé chez les Bleus pour l'Euro-2016. Qui l'eût cru, il y a encore un an ?
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Gotcha »

je suis content que DD l'essaie en bleu.
Dubois, c'était plus possible....
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Kaniber »

dna a écrit : L'Alsacien Jonathan Clauss en Bleu : « J’ai dû me pincer pour y croire »
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Appelé pour la première fois en équipe de France, Jonathan Clauss a encore du mal à réaliser ce qui lui arrive. L’Alsacien au parcours atypique, encore amateur en 2017, a la tête dans les étoiles. Mais il garde les pieds bien sur terre. Son prochain défi : s’inscrire dans la durée chez les Bleus.
Est-ce que la date du 17 novembre 2015 vous dit quelque chose ?

« Non… »

C’est la dernière sélection de Morgan Schneiderlin. Depuis, il n’y a plus eu d’Alsaciens en équipe de France. Et c’est à votre tour de prendre la relève…
« C’est beau. Après, je ne sais pas si je vais prendre la relève. En tout cas, c’est une fierté de représenter l’Alsace sur ce rassemblement. C’est dingue. »

On a vu votre émotion lors de l’annonce de la liste. Racontez-nous ce que vous avez ressenti à ce moment-là ?

« Je n’étais pas spécialement au courant de quoi que ce soit. Je savais que j’avais la possibilité d’y être. J’ai regardé l’annonce avec le groupe (lensois) devant la télé. Je me suis dit : « Et pourquoi pas ? ». Quand il (Didier Deschamps) prononce mon nom, c’est dingue, c’est quelque chose à quoi je ne pensais pas, même si j’espérais un peu. Et puis c’est arrivé… »
« Ce sont surtout les gens qui avaient une attente par rapport à ça (une éventuelle sélection) »
Lorsque vous avez appelé votre maman, vous n’avez pas arrêté de pleurer…

« Le temps que tout le monde me félicite, je me suis posé un peu. J’ai pleuré parce qu’il y avait beaucoup d’émotions, le temps de faire redescendre la pression. Et quand je l’ai appelée, il n’y avait pas un mot qui sortait, parce que j’étais tellement content de la voir heureuse. J’étais presque plus content pour mes parents (Josiane et Jean-Luc), ma sœur (Julie)…»

C’est même toute une région qui est fière de vous…

« Quand j’ai vu tous les messages, c’était incroyable, vraiment incroyable (il insiste). Je ne pouvais pas répondre à tout le monde tout de suite. C’était dingue de voir autant de soutien. »

À partir de quand avez-vous commencé à croire à une possible sélection ?

« Je n’y ai jamais cru à 100 %. Je me donnais les moyens d’y croire, mais dans ma tête je ne me projetais pas du tout sur un événement comme celui-là. C’est pour ça que la surprise a été encore plus belle. Moi, je bossais au quotidien pour être performant avec mon club (le RC Lens), avec mes coéquipiers pour être performant sur le terrain chaque week-end. Ce sont surtout les gens qui en parlaient, qui avaient une attente par rapport à ça (une éventuelle sélection). Moi, je ne l’évoquais pas, j’avais besoin de prendre du recul, de me concentrer sur ce que je fais sur le terrain et en dehors pour éventuellement y arriver. Je savais qu’il y avait encore du chemin à faire et que j’étais prêt à le faire sans qu’il n’y ait rien d’acquis. Encore aujourd’hui, ce n’est pas parce que je suis là aujourd’hui que je me dis que c’est bon, je suis tranquille, au pire je fais deux matches, je rentre chez moi et si je ne suis plus appelé tant pis. Non. Maintenant que j’ai ma chance, je veux montrer ce que je vaux. »
« Je dois me dire que je suis à ma place »

Votre arrivée au château de Clairefontaine vous a-t-elle fait prendre conscience de l’importance du moment dans votre vie ?

« J’ai mis un petit moment, le temps de voir le coach et les autres joueurs. C’est un monde qui ne m’est pas familier. Il me fallait du temps pour m’adapter. Quand j’étais dans le vestiaire, au moment de prendre ma douche, j’ai dû me pincer un peu pour me dire que ça m’arrivait vraiment. Ensuite, j’ai dû me préparer pour ma chanson (de bizutage, Avec classe de Corneille). J’étais stressé à mort mais ça s’est plutôt bien passé. Ensuite, j’ai vraiment pris conscience que j’étais là et qu’il fallait que je fasse en sorte d’être vraiment là et pas d’être spectateur. Ensuite, j’ai pu discuter avec le sélectionneur. »
Vous venez de le dire, ce monde n’était pas le vôtre jusqu’à votre arrivée à Clairefontaine. Vous sentez-vous à votre place ?

« Je n’ai pas le choix, sinon je ne vais pas vivre le truc à fond ! Je ne vais discuter avec personne alors que je me rends compte qu’ils sont très ouverts, je l’ai constaté hier (lundi) lors du décrassage. Ils ont discuté avec moi alors que je n’avais pas l’impression que je pouvais intéresser quelqu’un… Je dois me dire que je suis à ma place, c’est le sens de la discussion que j’ai eue avec le sélectionneur. »
De qui vous vous êtes rapproché depuis votre arrivée ?

« J’ai surtout discuté avec Raphaël Varane. Il y a eu la connexion RC Lens. On a parlé de ce que lui a connu il y a dix ans (pour ses premières sélections) et de ce qui m’arrive. »

« Je ne vais pas avoir la tête plus grosse que la lune »
Est-ce que c’est trop bateau de parler de conte de fées pour décrire ce qui vous arrive depuis 18 mois ?

« Non, c’est la réalité. C’est extraordinaire ce qui m’arrive. Ma vie a changé, mais moi je n’ai pas changé. Et je n’ai pas envie que les gens changent autour de moi par rapport à mon nouveau statut. Je resterai la même personne, je ne vais pas avoir la tête plus grosse que la lune. Je sais qui sont mes amis, les gens bienveillants avec moi, ceux qui m’entourent depuis très longtemps et qui sont ici dans la lumière parce que j’y suis aussi. Mais je ne vais pas m’enflammer non plus. »
Êtes-vous surpris par votre progression fulgurante depuis votre retour en France en 2020 ?
« Je me suis surpris moi-même par ma force de caractère. Quand je suis revenu en France, je mettais à nouveau un pied dans l’inconnu alors que j’aurais pu rester dans le confort, entre guillemets, en restant à Bielefeld (qui venait d’être promu en Bundesliga, ndlr) parce que je faisais pleinement partie de cette équipe. Je me suis lancé un nouveau défi pour voir si j’en suis capable. Mon temps d’adaptation n’a pas été si long au final. Je ne me donne pas de limites, mais je bosse. Je me donne tous les moyens, mais vraiment tous, pour atteindre ces choses-là. Au moins, j’aurai tout essayé. Si je ne suis pas capable, que je me touche ma limite, c’est pas grave, mais au moins j’aurai mis tout en œuvre. »
Votre passage à l’Arminia Bielefeld (2018-2020) a-t-il été le vrai tournant de votre carrière ?
« J’ai été confronté à l’exigence de l’environnement en Allemagne, au-delà du coach (Uwe Neuhaus), du staff et des joueurs. Quand j’ai fait une erreur ou deux, j’ai compris que j’avais intérêt à ne plus les refaire. Ça m’a fait du bien. Je me suis dit : « Tu veux avancer, les gens te font confiance, alors te loupes plus. » Et à partir de là, je suis allé tout droit… »
Au-delà du public lensois qui a milité pour votre présence en équipe de France, on sent que vous bénéficiez d’une vraie cote de sympathie…
« Je le ressens bien sûr. Les gens se retrouvent en moi parce que je ne change pas. Je ne me permettrai pas vis-à-vis de mon éducation, de mes parents, de mon entourage, de prendre la grosse tête sinon je me tirerai moi-même une balle dans le pied. Personne ne l’accepterait autour de moi. Le public lensois a été extraordinaire avec moi. Quand j’étais dans une période moins bien, que je ne mettais plus un pied devant l’autre, j’avais un nombre incroyable de messages positifs – « c’est rien, ça arrive », « on sera toujours là pour toi » – si je postais quelque chose sur Insta. Peut-être que je me croyais zéro et que je ne l’étais pas. Pour moi, je leur dois d’être bon. Je dois réagir (quand ça ne va pas) mais je peux me prendre le temps de guérir intérieurement. Comprendre ça, ça a été la plus belle chose qui pouvait m’arriver… »

« Je me fais tous les scénarios possibles »
Cette première convocation chez les Bleus ne doit pas être une finalité…

« Je sais que je vais être jugé. Je me fais tous les scénarios possibles. Si je me loupe, je saurai ce que j’ai encore à bosser. Si je ne suis pas à la hauteur de l’événement, ce n’est pas pour autant que je vais m’arrêter là. Je vais rebondir là-dessus pour essayer de faire encore mieux. Et si ça se passe bien, tant mieux, et on va voir si je suis capable d’en faire encore plus. Ce n’est pas une finalité. Je suis aussi là pour apprendre, c’est ma première, je n’ai pas connu la Ligue des champions ni la coupe d’Europe. Je dois être au niveau, me mettre au niveau au quotidien. »

En équipe de France, il y a un nouveau système avec deux pistons. Personne ne s’est encore imposé à droite de la défense. Vous avez une belle carte à jouer…
« Je ne peux pas savoir si j’ai plus de chance que d’autres d’être titulaire. Si les mecs sont performants et qu’ils sont là, peu importe le système, c’est qu’ils méritent d’être là. »
Comment définiriez-vous votre poste de prédilection ?
« C’est tout ce que j’aime. C’est plus facile – on s’entend – d’évoluer dans un système qu’on aime. Tu dois animer un couloir à toi tout seul et je trouve ça dingue de devoir défendre comme un défenseur, attaquer comme un ailier, compenser comme un milieu, de devoir courir, se dépenser, être dans le dernier geste défensif comme offensif. Il y a tout ! »

« Si je ne m’en sentais pas capable, je ne serais pas venu »
Est-ce que vous appréhendez de vous frotter au niveau international ?

« Oui, comme tous les joueurs qui le découvrent. C’est le top, top niveau. Il va falloir que je me libère sur le terrain, à l’entraînement, que je prenne mes marques. Et après on verra ce que je sais faire. Mais si je ne m’en sentais pas capable, je ne serais pas venu. Il y a cette adrénaline qui te fait vibrer. »
Fin 2022, il y aura la Coupe du monde au Qatar. Est-ce que c’est un rendez-vous auquel vous pensez ?

« Pas pour l’instant, non. Là, je suis dans mon truc, je ne peux pas griller les étapes et encore moins celles-là. Là, c’est entraînement ce soir (mardi), entraînement demain (mercredi). Je vis ma semaine à fond et après on verra. »

À 29 ans, vous arrivez à un moment charnière de votre carrière en club. Est-ce que vous envisagez de rejoindre bientôt un cador européen ?
« Qui n’aurait pas envie de découvrir la Ligue des champions ? Après, est-ce que ça se fera ou pas, ce n’est pas entre mes mains pour l’instant et je n’y pense pas. »

Il aurait dû être en train de bronzer à Marrakech. Finalement, c’est au centre national du football de Clairefontaine qu’il prend le soleil cette semaine. Jonathan Clauss a annulé avec plaisir ses vacances marocaines pour découvrir l’équipe de France, à 29 ans, un Graal qu’il n’imaginait pas accessible il y a quelque temps encore.

Son arrivée au château ne l’a pas vraiment sorti de son rêve éveillé. Mis dans le bain par le sélectionneur Didier Deschamps et ses nouveaux coéquipiers, en particulier Raphaël Varane avec qui il a pu deviser du RC Lens durant le footing de lundi, l’enfant d’Osthoffen a bien conscience de pénétrer dans un nouveau monde où il détonne en raison de son parcours cabossé.

Durant les dix jours de son premier rassemblement, il entend bien prendre la mesure de son nouvel environnement même s’il a dû se « pincer » pour y croire. Après avoir poussé la chansonnette – « Avec classe » de Corneille – et passé sa première nuit en bleu dans la chambre Marcel Desailly, Jonathan Clauss nous a livré ses premières impressions de néo-international. « C’est dingue », n’a-t-il eu de cesse de répéter tout au long de l’entretien.
Bio express

➤ Né le 25 septembre 1992 à Strasbourg (Bas-Rhin).
Taille : 1m78
Poste : latéral droit

Clubs : FC Osthoffen (1998-2000), RC Strasbourg (2000-2010), Vauban Strasbourg (2010-2013), SV Linx (2013-2015), Raon l’Étape (2015-2016), Avranches (2016-2017), Quevilly Rouen (2017-2018), Arminia Bielefield (2018-2020), Lens (depuis 2020).

Cette saison : 31 matches (28 en Ligue 1, 3 en Coupe de France) 4 buts, 9 passes décisives

Palmarès : Champion de D2 Allemande 2020
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Kaniber
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Re: [Ex] Jonathan Clauss

Message par Kaniber »

dna a écrit : Jonathan Clauss, la tête froide au sommet
Alors qu’il n’a goûté à la Ligue 1 qu’à l’été 2020 à Lens, l’enfant d’Osthoffen Jonathan Clauss vient, en quelques mois, de découvrir l’équipe de France et, depuis cet été, la Ligue des Champions avec l’OM, hôte de la Meinau ce samedi (21h). Une ascension qui fait la fierté de sa famille.
« Ce qui lui arrive ne lui fait pas tourner la tête. Jonathan a toujours gardé la tête froide, il ne va pas changer maintenant ». Jean-Luc Clauss, papa de l’international alsacien Jonathan, le certifie : le nouveau latéral droit de l’Olympique de Marseille, passé en deux ans du relatif anonymat de la Bundesliga 2 avec Bielefeld à l’équipe de France et la Ligue des Champions, reste les deux pieds bien plantés dans le gazon.

« Il sait qu’il reste des étapes à franchir »

Il faut dire que le gamin d’Osthoffen, qui a débuté dans son village (1998-2000) et joué dix ans dans les équipes de jeunes du Racing (2000-2010), avant de rouler sa bosse, puis d’atterrir à Lens à l’été 2020, vient de fêter ses trente ans (le 25 septembre). Et il a, selon son père, « dépassé le stade de l’intégration et l’émotion » qui était encore le sien lors de sa première sélection chez les Bleus le 25 mars à… Marseille en amical contre la Côte d’Ivoire (il était entré à sept minutes de la fin).
En quelques mois, le Strasbourgeois de naissance a donné à sa carrière une tout autre dimension et entrepris une ascension fulgurante qui pourrait le conduire à sa première Coupe du monde au Qatar (20 novembre-18 décembre). Il a ainsi relégué loin derrière la voie sinueuse et cahoteuse qu’il a longtemps empruntée dans le monde amateur et qui lui a sans doute appris à apprivoiser l’ivresse des cimes.

« Le match de mercredi à Francfort (défaite 2-1) montre par exemple que la Ligue des Champions est une marche supplémentaire, un niveau au-dessus. Jonathan sait parfaitement qu’il reste des étapes à franchir », tempère un Jean-Luc Clauss qui n’était pas présent en Allemagne et ne s’y rendra pas pour voir le fiston resté sur place avec l’OM jusqu’à sa venue à la Meinau samedi (21h) pour la 13e journée de Ligue 1. « Il aurait certainement été difficile de le voir et probablement pas longtemps. Faire l’aller-retour pour si peu, ça ne valait pas le coup ».

Mais la famille Clauss s’installera samedi dans une Meinau où Jonathan, qui y fut ramasseur de balle, viendra disputer son troisième match. Pour le premier, à huis clos pour cause de Covid, il avait délivré deux passes décisives et contribué au succès lensois (2-1 le 21 mars 2021). La saison dernière, le Racing strasbourgeois, celui où il a usé ses crampons durant la première décennie du troisième millénaire, avait pris sa revanche (1-0 le 3 avril).

« Il n’est pas revenu depuis juin »

Cette fois encore, le néo-Marseillais ne s’attardera pas dans sa région natale. « La dernière fois qu’il est venu, c’était en juin, après ses sélections en Ligue des Nations. C’était bref, regrette le papa qui entretient le lien filial au bout du fil. On s’appelle et on débriefe comme on l’a toujours fait. Son planning est assez chargé. À chaque trêve internationale, il a été convoqué en équipe de France et comme il n’a pas beaucoup de disponibilités, c’est souvent moi qui vais à la pêche aux infos (sourire). Pour le voir, il faudrait que nous descendions à Marseille. Mais nous n’en avons pas encore trouvé le temps depuis qu’il a signé là-bas cet été. »

Jean-Luc Clauss n’a pourtant pas attendu que son fils aux six capes rejoigne la Canebière pour le supporter au Vélodrome : le 25 mars, il était dans les gradins pour assister à son baptême international. « Un séjour rempli d’émotion, tant sur le plan sportif qu’extrasportif, entre la découverte de la ville, du Vélodrome et de l’ambiance de l’équipe de France. Mais comme lui, nous n’en sommes plus au stade de l’émerveillement. Jonathan prend les événements les uns après les autres. Et nous, nous suivons ses performances et jouons notre rôle de soutien. »

De fait, le paternel n’a aucune idée de la date du prochain séjour privé de son fils sur les lieux de son enfance. D’autant moins que le Mondial qatari pourrait bien bouleverser son agenda.

« Le Mondial serait une belle aventure »

« Jonathan l’a forcément en tête. Mais il n’en fait pas une obsession, car il sait que tout dépendra de ses performances en Ligue des Champions et championnat. Ce qui est sûr, c’est qu’après ses sélections en Ligue des Nations, il est dans la course. Mais beaucoup de choses peuvent encore se passer dans cette période où avec l’enchaînement des matches, les organismes souffrent. »

Il n’en reste pas moins que dans ce coin discret du Bas-Rhin, on suivra avec une certaine ferveur l’annonce de la liste de Didier Deschamps. « Si Jonathan était retenu, ce serait une belle aventure », reconnaît sans aller trop vite en besogne son père qui n’a de toute façon pas besoin de ça pour éprouver « une énorme fierté » en songeant au chemin parcouru par le piston olympien. « C’est beau, cette consécration ! »

Samedi à la Meinau, proches et amis du “minot” d’Osthoffen, qui le voient plus souvent par écrans interposés qu’en chair et en os, viendront le soutenir de visu contre d’autres Bleus, ceux d’une Alsace dont il reste l’enfant.
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