[Arrivée] Adil El Barkaoui

[argueti]

El Barkaoui nouveau manager ?

Comme révélé dans nos colonnes le 4 mai, le président du Racing Jafar Hilali s’est adjoint les services d’un nouveau conseiller sportif, Adil El Barkaoui. Ce Mulhousien d’origine de 30 ans est le fondateur du fast-food « Kool Halal » créé dans la cité du Bollwerk. Il collabore avec une société allemande d’agents de joueurs, Sport Business AG, et était à l’origine de l’essai non transformé de l’attaquant Joël Thomas, aperçu début janvier à Strasbourg.

En échange de 10 000 euros qu’il lui aurait promis pour cet essai – que le joueur signe ou non d’ailleurs – et qu’il ne lui aurait pas versés, Jafar Hilali aurait confié les dossiers de certains joueurs strasbourgeois à El Barkaoui. Mais le propriétaire londonien n’entendrait pas s’arrêter là. Il souhaiterait désormais le nommer manager sportif pour une nouvelle restructuration, certes encore officieuse, qu’à l’évidence, Laurent Fournier n’apprécie pas.

Frère Ginestet bis ?

[PoY]

P*tain mais qu'il vende

[silex57]

C'est une blague c'est pas possible autrement !

[fan_racing]

J'aurais préféré Adil Rami.

[urotsukidogi]

Il sera plus la Hilali la saison prochaine et ce sera pas la première fois qu'il gerbe quelqu'un 3 jours après l'avoir engagé.

[mr-trunks]

Mdr
Un vendeur de Kebab comme directeur sportif

[supppourtjs]

Ridicule, lors de son passage à la TV.

[mr-trunks]

Tu as un lien pour voire la video ?

[Tenor]

potiche à un Euro

[argueti]

Le grand bazar

Entre un entraîneur, Laurent Fournier, qui se contente désormais de suivre les directives de son invisible président Jafar Hilali, un conseiller pressenti pour devenir directeur sportif, mais qui se tâte encore, Adil El Barkaoui, et un bataillon de dix joueurs à l’essai, c’est la pagaille au RCS.

Décidément, les bonnes vieilles comédies à la française des années 1970 et 1980 sont une inépuisable source d’inspiration pour qui suit les tribulations quotidiennes du Racing. Après « Le jour se lève et les conneries commencent » (notre édition de mardi), voici « Le grand bazar », grand classique de l’humour potache tourné avec une distribution qui sied si bien au RCS du début des années 2010 : les Charlots.

Depuis l’éviction du directeur sportif Jean-Luc Witzel, dernière caution footballistique du président Jafar Hilali, le club est livré aux mains des opportunistes à qui le président londonien prête une oreille attentive. Logique, puisqu’ils sont les seuls à lui cirer encore les pompes sans crampons.

Le dernier en date, qui se défend pourtant d’être de ceux-là, s’appelle Adil El Barkaoui, présent hier à la Meinau pour la première fois. Celui à qui Hilali a proposé de devenir directeur sportif avoue « ne pas avoir une grande expérience dans le football. » A 30 ans (31 le 20 août prochain), ce Mulhousien d’origine, domicilié entre Lyon et Marseille, mais qui viendrait habiter à Strasbourg s’il acceptait le poste, se pose en amoureux du Racing. Conseiller de joueurs depuis un an et demi, il en avait amené deux à l’essai en décembre et janvier : les attaquants Mohamed Belhassan et Joël Thomas que le staff n’avait pas jugés convaincants. Jafar Hilali, qui ne connaissait pas El Barkaoui avant, lui avait alors promis 10 000 euros, même en cas de non-signature. Mais l’homme d’affaires londonien ne l’a jamais rétribué.

En guise de compensation, il lui aurait confié un certain nombre de dossiers. Le fondateur de la chaîne de restauration rapide « Kool Halal » est ainsi à l’origine du départ gratuit à Boulogne de Régis Gurtner, pourtant sous contrat pour un an encore. « Jafar Hilali lui avait donné sa parole de le libérer. Il l’a tenue. Il est le patron. Mais c’est sûr que si j’avais pu, j’aurais aimé travailler avec Régis. »

Fournier reste ferme

En l’absence d’agent officiel (1), le directeur sportif présumé – qui bénéficie donc de la présomption d’innocence - aurait perçu une commission de quelque 25 000 euros. Une manière de se rembourser de la dette jamais honorée par Hilali. « Si j’étais vraiment opportuniste, je serais déjà directeur sportif », insiste-t-il, « Ce n’est pas le cas. Je me donne encore quelques jours de réflexion. Si Laurent Fournier doit partir parce que je viens, je suis capable de me mettre en retrait. Si rendre service au club, ce n’est pas venir, alors, je ne viendrai pas. » Chiche ? Le coach, qu’on dit sur les tablettes de Nancy, à la recherche d’un successeur à Pablo Correa, reste ferme : « Adil ou un autre, ça ne change rien et ce n’est pas le problème. Je veux pouvoir appliquer mes choix sportifs. »

Tout de suite mis dans le bain par l’accueil glacial des supporters présents hier matin à la Meinau, A. El Barkaoui a seriné un discours maintes fois déballé par les hommes de confiance successifs de J. Hilali qui ont tous pris la porte depuis. Il a parlé « de dialogue à restaurer », de son « souhait de travailler avec Laurent Fournier », de l’implication « de Jafar Hilali pour 30 ans en Alsace », mais aussi de la volonté de ce dernier « de ne pas réinjecter d’argent dans le club. »

Le propriétaire londonien a ainsi peut-être trouvé là un nouvel homme de paille qui se fait fort de servir de lien social. « Il faut instaurer une collaboration entre les joueurs, le coach, le staff et les dirigeants. Aujourd’hui, il n’y a pas de dialogue, rien. »

Comment y en aurait-il avec un président invisible qui ne fonctionne que par SMS ou mail sans jamais se montrer dans « son » club et entend imposer sa politique sportive, fondée sur une compétence que lui seul se reconnaît, sans en référer à son staff ? Dans le grand bazar du Racing, cette compétence est malheureusement pour Hilali la seule chose qui ne s’achète pas.

Des jeunes et des cadres

S’il s’avoue néophyte dans la gestion sportive d’un club, Adil El Barkaoui, digne émule de son président Jafar Hilali dans ce domaine, est apparu hier plein de bonne volonté. Il s’est posé « en supporter du RCS comme vous, amoureux du Racing et désireux de l’aider. J’ai des idées et d’autres qualités que footballistiques qui peuvent servir. »

Il assure avoir « proposé un projet sportif » dont la pierre angulaire serait Laurent Fournier : « Se baser sur les jeunes, en s’appuyant sur l’un des meilleurs centres de formation de France, un centre fort qu’il faudrait entourer de quelques cadres. » Un discours certes louable, mais maintes fois entendu du côté de la Meinau et en totale contradiction avec les faits et gestes de son président : départ des cadres (Sikimic, Pichot, Gurtner…), sacrifice de la génération des 1991 (Cyriaque Rivieyran notamment) et 1993 (Marco Rosenfelder, Tristan Do, entre autres) que Hilali a refusé de prolonger et tentative de vente effrénée des jeunes sous contrat les plus prometteurs (Nouha Dicko), sans même leur demander leur avis. « C’est contradictoire », finit par admettre A. El Barkaoui. « Mais tout le monde sait qu’il y a eu divergence avec l’association qui gère le centre. » Etait-ce une raison pour dilapider les rares actifs du club et se tirer une balle dans le pied, comme J. Hilali l’a fait au mépris de ses propres intérêts ? « Je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants et je ne suis pas Jafar Hilali », ne peut que botter en touche son conseiller mulhousien qui devrait vite comprendre qu’il n’est qu’un nouveau paravent sans protection pour lui-même.

(1) Régis Gurtner n’est sous contrat avec personne.

Stéphane Godin