[Arrivée] Albert Baning

[argueti]

Baning veut revenir

Réapparu début décembre à l'entraînement du côté de la Meinau, Albert Baning espère réintégrer l'effectif du Racing. Un nouveau rebondissement dans une carrière footballistique pour le moins atypique.

A bientôt 26 ans, Albert Baning a déjà parcouru le monde et écumé quelques championnats. Du Cameroun à l'Alsace, il est aujourd'hui dans l'attente. Le grand milieu défensif, dix matches sous le maillot strasbourgeois de janvier à mai 2010, est revenu à Strasbourg. En fin de contrat avec le Racing après la funeste défaite à Châteauroux (2-1), le Camerounais a retrouvé l'Alsace après quelques matches en Israël, au mois de décembre.

Dépendant de la DNCG

Aujourd'hui, il apparaît comme une priorité de Laurent Fournier, désireux de l'intégrer à son effectif. D'ailleurs, il a signé son contrat hier. Le joueur espère désormais que le document soit enregistré par la Fédération avec l'aval de la DNCG. « On a envoyé tous les documents », explique Jean-Luc Witzel, le directeur sportif du Racing. Il reste que les finances strasbourgeoises sont étriquées. C'est une nouvelle péripétie dans un parcours qui n'en manque pas. L'histoire du natif de Douala avec le football commence pourtant normalement. Il débute sa formation au pays. Mais, en 2001, un premier épisode peu banal intervient. A l'heure où bien des espoirs africains se retrouvent en Europe pour terminer leur apprentissage, lui part dans le nord-est de la... Chine, à Dalian. « C'est le destin qui a voulu que j'y aille, explique l'intéressé. C'est tout ce que j'avais sous la main et j'ai donc saisi l'occasion ». Il y reste quatre ans, évoluant aussi bien en seconde qu'en première division avec un club de Shanghaï qui change de nom au fil des années. Et l'expérience se passe plutôt bien, l'exilé assurant qu'il jouait « pratiquement tous les matches ». De retour à Paris à l'été 2005 pour voir des proches, Albert Baning effectue un essai à Aarau, en Suisse. L'essai s'avère concluant puisqu'il signe pour un an et demi et dispute une vingtaine de rencontres en Super League. C'est à ce moment que sa carrière prend un premier tournant important. Le grand milieu de terrain (1,93m) est alors recruté par le PSG et arrive au Camp des Loges en même temps que Landreau, Frau ou Diané, l'ancien attaquant du Racing. Albert Baning fait ses débuts en L1 en août 2006. Il ne disputera qu'un seul match de championnat pour le club parisien et ne réapparaîtra qu'en Coupe de l'UEFA .« J'ai fait un mauvais match et ensuite, je n'ai plus eu ma chance » tente-t-il d'expliquer, ajoutant, un brin fataliste, qu'il est « arrivé au mauvais moment », le club de la capitale vivant une saison difficile. L'année suivante, il est prêté à Sedan, en L 2, où il trouve enfin du temps de jeu, ce qui ne l'empêche pas de reprendre le chemin de Paris à la fin de saison. « J'ai passé un très bon moment à Sedan mais j'ai toujours souhaiter jouer en Ligue 1. » Pendant l'été, il se retrouve aux JO avec la sélection camerounaise, mais il est expulsé lors du premier match et de nouveau en quarts de finale contre le Brésil. Aujourd'hui encore, il en « garde un mauvais souvenir » parce qu'il n'a « pas pu s'exprimer totalement ». Il est ensuite prêté à Grenoble, se retrouve titulaire en L1, se blesse, revient à Paris où Kombouaré ne lui fait pas plus confiance. Baning rompt son contrat en janvier pour rejoindre le Racing.

« Montrer que la qualité est intacte »

Titulaire à ses débuts, il disparaît des radars, victime d'une pubalgie. « J'avais à chaque fois un petit problème et je n'ai jamais pu être à 100% » explique-t-il. A l'été, il s'engage en Israël, au Maccabi Tel Aviv. « Ce club me voulait depuis un certain temps. » L'aventure tourne court, la « pubalgie chronique » toujours. Il a juste le temps d'affronter... le PSG en Europe League avant de mettre fin à son contrat. Opéré à Paris, il est aperçu à la Meinau lors de la rencontre contre Plabennec (0-0) et revient à l'entraînement début décembre. « J'avais gardé mon appartement et ma famille était encore ici, indique-t-il. On m'a dit que si j'étais prêt à aider le club, il fallait déjà montrer que j'avais récupéré et que la qualité était intacte. » Ici, il se sent bien et a « envie de se stabiliser, rester dans un club qui (lui) fait confiance ». Pour cela, il est prêt « à faire des sacrifices pour avancer ». Aujourd'hui, il entend le faire au Racing.

Thibaut Gagnepain

[Keating]

La Direction nationale du contrôle de gestion de la Ligue de Football Professionnel, qui examinait hier le dossier d’Albert Baning, a refusé d’homologuer le contrat de cinq mois (jusqu’en juin) que le milieu de terrain camerounais avait paraphé jeudi dernier à Strasbourg.

Le gendarme financier de la LFP a considéré que le Racing avait atteint les limites du petit volant financier (134000 euros jusqu’à la fin de saison) qu’il lui avait accordé sur sa masse salariale lors de sa dernière audition en décembre. L’engagement de Baning, qui a déjà porté les couleurs bas-rhinoises de janvier à mai 2010, ne pourra donc être validé qu’après un départ préalable.

L’ancien Parisien pourrait ne pas avoir à patienter trop longtemps. L’attaquant du RCS, Tristan Mbongo, arrivé de Luzenac cet été (17 buts en National l’an dernier) et sous contrat jusqu’en 2012, est en contact avancé avec Créteil. S’il accepte la proposition du club cristolien (un bail d’une durée équivalente, à des conditions financières sans doute un peu moins élevées), Mbongo, qui souffre de la concurrence depuis les recrutements de Yannick Yenga et Nicolas Belvito, pourrait prendre la direction de la région parisienne et ainsi libérer une place – et un salaire – pour Baning.