Cap sur Bâle Le Racing affrontera Bâle en huitièmes de finale de la Coupe d'Europe. Voilà bien la seule information à retenir. Hier soir, les Strasbourgeois ont juste essayé de contenir les gentils Bulgares de Lovech. Ils y sont parvenus (0-0), au terme d'une partie insipide. Place, désormais, au championnat et à la venue de Troyes. Parfois, les sentiers de la gloire sont parsemés de chausse-trappes. Le Racing a benoîtement trébuché. Encore heureux qu'il ne soit pas tombé...
Hier soir, il a en tout cas offert un spectacle pitoyable aux quelque 9 000 courageux venus humer le parfum européen. Pourtant, personne ne s'en plaindra vraiment.
Ce matin, le Racing est en huitièmes de finale de la Coupe de l'UEFA, compétition dans laquelle son invincibilité est devenue une référence.
Début mars, il sera opposé au FC Bâle, vieille connaissance qu'il avait dominée en phase de poules (0-2). Forcément, la tension ira crescendo. L'intensité dramatique sera autrement plus palpable.
Contre Lovech, la sortie des Bleus s'apparentait à une figure imposée. Rien de plus. « Nous avions fait un grand pas en nous imposant là -bas 2 à 0, rappelle Jacky Duguépéroux. Le plus important était de ne pas prendre de but. Voilà , on a assuré l'essentiel. Même si je ne suis pas du tout content de notre première mi-temps. »
Les Strasbourgeois ont joué avec le feu A vrai dire, les Strasbourgeois ont dangereusement joué avec le feu. Pour un peu, ils seraient parvenus à remettre en selle une équipe bulgare certes appliquée, mais totalement inoffensive.
Novakovic, oublié par la défense alsacienne au quart d'heure de jeu, était d'ailleurs tout près de faire renaître un fol espoir. Sa tête, heureusement, n'est pas cadrée.
Ceux qui ont vu les deux dernières prestations des Bleus, que ce soit à Lovech (0-2) ou à Toulouse (1-2), n'en croient pas leurs yeux. Cette équipe-là est méconnaissable. A l'image d'Alexander Farnerud, qui a décidé de jouer aux pieds nickelés seul en pointe, le Racing déjoue.
Nonchalants, lents, mal inspirés, les Alsaciens se prennent inexplicablement les pieds dans le tapis. Vutov, le gardien bulgare, n'a pas une balle à se mettre entre les gants. Ça en devient pathétique.
« J'ai dû les remuer à la pause, sourit Duguépéroux. A moins qu'ils ne m'aient pas prévenu et qu'ils aient décidé de gérer. Ce qui voudrait dire que mon équipe a gagné en expérience. Parce que pour le moment, on n'a jamais su garder un résultat ! »
Le match de l'année contre Troyes Revenus sur la pelouse avec des intentions un peu plus louables, notamment après la rentrée de Gameiro à l'heure de jeu, les Strasbourgeois terminent en roue libre. Tranquille pépère.
« Finalement, c'est une bonne soirée, poursuit Duguépéroux. Il n'y a pas de blessés, j'ai pu faire souffler quelques joueurs qui ont beaucoup été sollicités ces dernières semaines. J'espère désormais que l'on va pouvoir accélérer en championnat. »
En attendant l'avènement européen du mois de mars, le Racing abat une carte décisive dimanche (18h) dans la course au maintien. Face à Troyes, les Kanté, Abou, Loué et autre Pontus Farnerud, tous préservés hier, devront mettre les bouchées doubles pour entretenir l'espoir. « C'est le match de l'année », conclut l'entraîneur strasbourgeois.
L'élan européen ne doit en effet servir que cette cause. Il sera alors toujours temps de s'engouffrer sur les sentiers de la gloire et d'éviter les chausse-trappes suisses.
Intermittents du spectacle Prudents à l'extrême tout au long d'une première période qui ne les a pas vus se créer la plus petite occasion de but, les Strasbourgeois se sont montrés un peu plus entreprenants par la suite, sans pour autant trouver la faille. Mais l'objectif est atteint, puisqu'ils n'ont pas pris de but. 
PUYDEBOIS. - Jamais en danger en 1re période, il a fait le nécessaire par la suite, notamment sur un bon coup de tête de Kirilov (66e') qu'il repoussa avant que Deroff ne vienne à la rescousse. N'a relâché aucun ballon aérien.
DEROFF. - Il a respecté au pied de la lettre les consignes de prudence de son coach, ne tentant aucune incursion loin de sa zone. Un match très sobre.
DEVAUX. - Lui et son compère de la défense centrale Karim Haggui se sont retrouvés sur le grill face à une équipe usant et abusant de longs ballons aériens. Quelques frayeurs à l'arrivée, sans plus.
HAGGUI. - L'international tunisien, rentré « rincé » de la Coupe d'Afrique des nations, retrouve des couleurs. Ses interventions se sont avérées efficaces et son jeu de tête précieux face aux grands gabarits bulgares, toujours prompts à éléver les débats.
BOKA. - Joueur de tempérament, il a eu du mal à réfréner ses ardeurs et s'est montré plus entreprenant sur son côté gauche que son compère du couloir droit.
LACOUR. - Placé devant la défense, il s'est beaucoup démené, ne lâchant rien et créant un peu de jeu çà et là .
ABDESSADKI. - Une activité incessante, et comme de coutume beaucoup de mordant. Il n'a rien lâché, se dépensant jusqu'au coup de sifflet final sans parvenir néanmoins à créer le danger.
KREBS. - Peu en vue, il n'a pas toujours été bien compris de ses partenaires. Remplacé par GAMEIRO (60e'), auteur de deux frappes cadrées qui mirent Vutov à contribution.
DIANE. - Difficile pour un joueur aussi vif et aussi explosif de trouver sa place dans un schéma aussi prudent, et dans un match manquant à ce point de rythme. Branché sur courant alternatif, il a produit quelques éclairs, notamment à la reprise après le rappel à l'ordre général de Duguépéroux. Remplacé par LOUE (68e'), très solide, et auteur d'une bonne frappe des 25 mètres (cadrée) en fin de match.
LE PEN. - Il fut l'un des rares Strasbourgeois à se montrer entreprenant en 1re période, sans parvenir pour autant à porter un réel danger sur le but de Vutov. Remplacé par P. FARNERUD (75e').
A. FARNERUD. - Prestation insipide du cadet des Farnerud, placé seul en pointe. Il a souvent ralenti le jeu, se révélant au final bien inutile dans un rôle de point de fixation qu'on l'a déjà vu occuper avec davantage d'efficacité.
« Il n'y a pas photo » - JACKY DUGUEPEROUX (entraîneur Strasbourg) : « C'est une bonne soirée. Ce match-là , c'est de l'expérience en plus pour la suite. Même si les Bulgares ont eu des occasions, il n'y a pas photo sur l'ensemble des deux matches. Maintenant, nous allons devoir gérer au mieux les 48 heures qui nous attendent jusqu'au match de dimanche, contre Troyes. Pour moi, ce sera le match de l'année. Un vrai match de coupe aussi, mais qu'il faudra jouer très différemment... »
- LJUPKO PETROVIC (entraîneur Lovech) : « Notre équipe a montré qu'elle méritait de se retrouver en 16es de finale. Mais en coupe d'Europe, on ne peut pas se permettre de manquer les trois ou quatre occasions franches qu'on se crée. Si nous avions eu la chance de marquer un premier but, je suis convaincu que nous aurions pu créer la surprise. Pour le reste, mes joueurs ont dans l'ensemble bien respecté mes consignes. C'est à Lovech, à l'aller, que nous avons été trop sûrs de nous. Je souhaite maintenant au Racing de se maintenir en Ligue 1 et, pourquoi pas, d'aller au bout de l'aventure. Ainsi pourra-t-on dire que nous avons été éliminés par le vainqueur de la Coupe de l'UEFA. »
- NICOLAS PUYDEBOIS (gardien Strasbourg) : « Les Bulgares ne nous ont posé des problèmes que dans le jeu aérien, ce à quoi nous étions préparés. Nous n'y avons peut-être pas mis la manière, mais il faut savoir ce que l'on veut, et à l'arrivée, le résultat est là . Nous n'avons pas pris de but et nous sommes qualifiés pour les 8es de finale, là où personne ne nous attendait. Nous avons su rester concentrés et rigoureux jusqu'au bout, ce qui nous a trop souvent manqué cette saison en championnat. »
- JEAN-CHRISTOPHE DEVAUX (défenseur Strasbourg) : « En ne prenant pas de but, nous avons fait ce qu'il fallait. Et les rares occasions des Bulgares, c'est nous qui leur avons offertes en perdant le ballon. Ce n'était évidemment pas un match exceptionnel. Juste un match correct que nous avons su gérer. »
- KEVIN GAMEIRO (attaquant Strasbourg) : « Le coach m'a fait rentrer pour que je prenne la profondeur et que je tire au but. C'est ce que j'ai essayé de faire sans me poser de question, et tant pis si je n'ai pas marqué. Ce sera peut-être pour dimanche... »