[20/21] 27ème J: Lille / Strasbourg - 1/1

[Kaniber]

les conditions d’un exploit
Le Racing de Thierry Laurey avait pris l’habitude d’accrocher les gros bras du championnat, voire d’en battre l’un ou l’autre. Pas cette saison, où Lille, Lyon, Paris et Monaco ont à chaque fois dominé les Bleus. La donne peut-elle changer ce dimanche (17h) dans le Nord, sur la pelouse du leader lillois ?
À quand remonte la dernière grosse performance du Racing contre un cador ? Pas à cette saison, en tout cas : les quatre équipes qui se tirent la bourre en tête de la Ligue 1 ont dansé sur les ventres des Strasbourgeois et parfois même mangé la soupe sur leurs têtes, à l’image du Paris SG (4-0) et de Lyon (3-0), pour ne citer que les adversaires les plus récents.
Le jour où Laurey a vénéré Choupo-Moting
Lors de l’exercice écoulé, interrompu par le coronavirus au soir de cette même 27e journée en ce qui concerne le Racing (*), les coups d’éclat n’ont pas non plus éclairé le ciel alsacien.
À l’exception peut-être du point pris au Parc-OL deux semaines avant l’extinction des feux (1-1, 25e journée), aucun cador n’a lâché des points contre les Bleus. Mais à l’époque, Lyon ne comptait pas parmi cette catégorie-là et courait en vain après le temps perdu.

En fait, il faut remonter à la saison 2018/2019 pour trouver trace d’un Racing en mode trouble-fête, quand celui-ci était parvenu à tenir le PSG en échec au Parc des Princes (2-2 le 7 avril 2019). Un souvenir bien ancré dans la mémoire de Thierry Laurey, qui s’en amuse encore près de deux ans plus tard.

« Il faut se souvenir comment ça s’est produit, rappelle le technicien strasbourgeois. Paris avait rapidement la balle du deux à zéro que Choupo-Moting arrête sur notre ligne (sur une balle piquée de Nkunku, l’ex-attaquant parisien s’emmêle les pinceaux et réalise à son corps défendant un geste gag). Je le remercierai à vie. C’est un joueur que j’adore mais ce jour-là, je l’ai vénéré ! En tout cas, c’est lui qui a fait pencher la balance parce que derrière, on marque deux buts en peu de temps (par Da Costa et Gonçalves). Quand tu mènes à Paris, tu ne fais plus que défendre. Encore plus après l’entrée de “Bip Bip” (en référence à la vitesse de Mbappé). Au final, on repart avec un point (à la suite de l’égalisation de Kehrer) mais on aurait aussi pu en prendre cinq ou six si Choupo-Moting avait laissé rentrer ce ballon… »

Le facteur chance est donc forcément mis à contribution pour qu’un petit puisse épingler un gros. Cela avait été le cas pour ce qui constitue à ce jour la plus grosse “perf” du Racing de Laurey, à savoir le fameux Racing-PSG (2-1) du 2 décembre 2017. « Tu peux être touché par la grâce sur un match, développe l’entraîneur. Ce jour-là, on est parvenu à marquer deux buts (par Da Costa et Bahoken, contre un de Mbappé) , l’adversaire tape les poteaux, ton gardien fait des arrêts… Mais on ne spécule pas là-dessus, parce que l’on ne joue pas au loto. C’est du foot, donc il faut mettre des choses en place pour que ça reste cohérent. »
« Que les planètes soient toutes alignées »

Dimitri Liénard, qui avait été l’auteur d’un autre coup de tonnerre retentissant – son coup franc du maintien lors de Racing-Lyon (3-2) le 12 mai 2018 – synthétise la démarche de la manière suivante : « Pour battre un gros, tu sais que tu dois être à 100 % de tes capacités dans la tête et techniquement. Me concernant, je sais que le public peut être un élément pour me transcender. Là, on fait sans. Il faut donc que les planètes soient toutes alignées. »

Cette saison, c’est donc plutôt l’anarchie qui règne dans le système solaire du Racing. Mais Thierry Laurey veut croire qu’une fenêtre plus favorable est en train de s’ouvrir pour lancer sa fusée.

« Quand on a perdu à Monaco (3-2, 5e journée), on aurait pu prendre cher s’ils n’avaient pas été réduits à neuf, reconnaît-il. Puis contre Lille à la Meinau (0-3, 6e journée) , on était en travers. C’était une sale période pour nous. Mais entre-temps, les choses se sont améliorées. Même à Paris (4-0, 17e journée) , on était mieux dans le jeu avant d’exploser sur la fin. Nous sommes dans de nouvelles conditions qui font que l’on peut plus penser à l’exploit aujourd’hui. »

Si Lille aime à tourmenter les Bleus ces derniers temps – trois succès de rang en Ligue 1 –, perdre au stade Pierre-Mauroy n’est pas une fatalité.

Voilà deux saisons, Matz Sels et les siens étaient venus à Villeneuve-d’Ascq en bus et l’avaient garé devant leur but (0-0). Un nul d’autant plus surprenant quand on se souvient que les latéraux strasbourgeois ce soir-là avaient été Aaneba à la place de Lala et Liénard, venu suppléer en catimini Carole qui s’était blessé à l’échauffement !

« Au bout de deux minutes, il peut y avoir deux à zéro pour eux, se souvient Laurey. Malgré un (Nicolas) Pépé stratosphérique à cette époque, on avait tenu. Cela prouve que tu peux y arriver. »
« Les gros ne rigolent pas trop entre eux »

Si le coach mise éventuellement sur « de la fatigue et l’une ou l’autre blessure » dans les rangs du Losc, éliminé jeudi par l’Ajax Amsterdam en 16e de finale de la Ligue Europa, il exclut tout « relâchement ». Car à l’avant, « les gros ne rigolent pas trop entre eux ».

Nul doute que le technicien a regardé les vidéos d’Angers et de Brest, deux équipes venues enquiquiner le leader nordiste chez lui (respectivement 1-2 et 0-0) en ce début d’année. Dimanche, le Racing se verrait bien grossir les rangs des exceptions qui confirment la règle. Encore faut-il parvenir à réunir toutes les conditions pour créer l’exploit.

(*) La 28e journée s’était encore disputée mais la préfecture du Bas-Rhin avait remis le match entre le Racing et le PSG en raison de la propagation du coronavirus dans la région.
Le chiffre
3,2
La moyenne de buts encaissés cette saison par le Racing contre les quatre premiers du championnat. En cinq matches et autant de défaites, les Bleus ont pris 16 buts et en ont marqué 4.

[Kaniber]

Ce que j'attends du Racing à Lille, c'est de la solidité et de la combativité. Si on doit perdre, on perdra. Mais qu'on ait l'impression que Lille en ait bavé, et pas qu'ils nous battent sans forcer tout en récupérant de leur match de la semaine

Exactement, c'est ce que moi aussi j'attends du racing, il on plus ou moins toujours fait de bons matchs contre des équipes du haut du tableau

[Kaniber]

Le onze probable du Racing
Kawashima - Guilbert, Mitrovic (cap), Djiku, Caci - Sissoko, Aholou - Diallo, Thomasson, Chahiri - Ajorque.

[Tenor]

Fan racing : c'est pour moi l'une des équipes à battre, avec Bordeaux, Lorient, Nantes, Nîmes ...

ces équipes joueront leur va tout jusqu'au dernier jour, elles me font encore + peur que toutes les autres, j'en fais aucune impasse

[Kaniber]

Le Racing doit museler les Dogues
Le Racing défie ce dimanche (17h05) un Losc tout juste éliminé de la Ligue Europa par l’Ajax mais qui veut consolider sa place de leader de la Ligue 1. Les Strasbourgeois n’ont presque rien à perdre. Mais pour repartir avec quelque chose du stade Pierre-Mauroy, encore faut-il réussir à tenir tête aux Dogues.
Une défaite en championnat, le 6 janvier contre Angers (1-2), une autre en Ligue Europa, le 18 février en 16e de finale aller contre l’Ajax d’Amsterdam (1-2), et… c’est tout. Le Losc n’a concédé que deux revers cette saison sur sa pelouse et rares sont ceux qui sont repartis du stade Pierre-Mauroy avec un petit quelque chose.

Rennes (1-1), lors de la journée inaugurale, Lyon (1-1), Paris (0-0) et Brest (0-0) y ont pris chacun un point, comme le Celtic Glasgow (2-2) et le Milan AC (1-1) sur la scène européenne. Si les exemples angevin et brestois – deux équipes qui viennent de tenir le Racing en échec et donc « sensiblement au même rang » –, font dire à Thierry Laurey qu’il « peut y avoir des ouvertures », le pedigree des autres formations a de quoi inciter à l’humilité.
« Je pense qu’ils ont fait le maximum contre l’Ajax, mais quelque chose me dit qu’ils avaient un peu la tête ailleurs aussi »
Sur un malentendu, on peut toujours imaginer que ça peut passer. Mais ça ne fonctionne déjà pas bien (dans un autre registre) pour Jean-Claude Dusse sur les plages ivoiriennes ou sur les pistes de Val-d’Isère des Bronzés , alors dans le monde du foot pro, la fenêtre d’ouverture n’est vraiment pas bien grande pour réussir à frapper un grand coup chez un cador de son championnat.

Un soir où Choupo-Moting endosse au Parc des Princes un costume de Pierre Richard du ballon rond, ça peut sourire. Mais, globalement, il ne vaut mieux pas se projeter sur une accumulation de boulettes pour faire pencher la balance du bon côté.

Alors Thierry Laurey a bien une idée en tête pour tenter d’enrayer la machine lilloise. De là à ce que le plan se déroule comme prévu, le coach sait qu’il y a bien trop de paramètres qui peuvent venir remettre à plat les idées initiales, aussi nobles soient-elles.
« On aimerait faire quelque chose, avec un plan de jeu bien précis. Mais si au bout de dix minutes, il y a deux à zéro pour Lille, le match est plié parce que tu sais très bien que c’est une forteresse, avance-t-il. Mais le match peut démarrer autrement, on verra… »

L’élimination toute fraîche jeudi en Ligue Europa à Amsterdam (2-1 au match retour) pourrait peser dans les têtes lilloises. Mais Thierry Laurey ne compte pas vraiment sur un relâchement des hommes de Christophe Galtier – « Pas vraiment des perdreaux de l’année » –, lancés à pleine vitesse dans la course au titre.

Ce ne serait donc pas le bon moment pour aller titiller ce Losc et le sortir de ses certitudes ? « Je ne sais pas trop, glisse le coach strasbourgeois. Je pense qu’ils ont fait le maximum contre l’Ajax, mais quelque chose me dit qu’ils avaient un peu la tête ailleurs aussi. Quand tu joues à l’Ajax et que tu as perdu le match aller chez toi, puis que tu reçois Strasbourg et Marseille, tu penses aussi que tu as potentiellement six points qui peuvent tomber dans l’escarcelle derrière. On ne peut pas empêcher les gens de spéculer là-dessus. C’est la nature humaine. »

« Une grosse machine »

Les Dogues en ont peut-être gardé sous la semelle à Amsterdam pour mieux négocier leurs échéances nationales. Est-ce qu’au fond, cela change profondément la donne pour le Racing qui n’a pas encore réussi un coup d’éclat contre l’un des membres du quatuor de tête de la Ligue 1 ? Ce Losc-là, avec « tous les postes doublés », peut se permettre de faire tourner sans que cela l’impacte trop, et c’est aux Strasbourgeois de trouver l’éventuelle faille.

« Il y a des joueurs (lillois) qui vont peut-être être absents. Ils en ont quelques-uns qui sont indispensables à cette équipe. On s’aperçoit que quand ils ne sont pas là, ils peuvent avoir un peu plus de difficultés, souligne Thierry Laurey. Mais, en soi, c’est une grosse machine. »

Une « grosse machine » qui voudra reprendre ses distances sur le PSG, revenu à un point après son succès à Dijon (0-4) ce samedi, et mettre un peu plus la pression sur l’OL, en déplacement à Marseille en clôture de cette 27e journée.

Si Thierry Laurey estime que son Racing « tient mieux la route sur la deuxième partie du championnat », on saura en fin d’après-midi si ça suffit sur un match pour tenir les Dogues en laisse.
Repères
Chahiri de retour d’entrée de jeu ?

Sorti du groupe pour la première fois de la saison le week-end dernier, Mehdi Chahiri a réintégré les 20 joueurs que Thierry Laurey a retenus pour le déplacement chez le leader lillois ce dimanche.

Le milieu de terrain pourrait même retrouver le onze de départ à la faveur d’un retour au 4-2-3-1. Il tiendrait la corde pour occuper le flanc gauche du trident où Liénard est moins à l’aise, comme l’avait expliqué Thierry Laurey après avoir eu recours au 4-4-2 en losange lors des deux derniers matches.

Le bon sens du repli de Diallo sur le côté droit ne sera pas de trop, mais, comme d’habitude, rien n’interdira au Sénégalais d’aller épauler Ajorque sur le front de l’attaque pour tenter de faire sauter le verrou lillois.

La défense à quatre strasbourgeoise ne devrait pas changer, derrière le duo de récupérateurs Sissoko/Aholou. Le premier sera au repos forcé mercredi contre Monaco (suspendu) tandis que le second ne semble pas souffrir de son genou récalcitrant en milieu de semaine.

Trois jours après l’élimination sur la pelouse de l’Ajax en Ligue Europa, Christophe Galtier devrait faire quelques ajustements dans son onze de départ. Fonte, son capitaine et métronome de la défense, devrait retrouver une place de titulaire. Le coach du Losc devrait faire tourner au milieu, avec notamment le duo André et Soumaré à la récupération. Devant, le Canadien David devrait être associé à Ikoné.

➤ Les absents : Ylmaz (mollet), Ascone, Pizzuto (choix) à Lille ; Aaneba, Lebeau, Ousmane, Zohi (choix), Sels (reprise), Mothiba, Simakan (genou) au Racing.

[Roswell Man]

Difficile d'être optimiste pour ce match... Les saisons précédentes le Racing savait souvent se surpasser face aux gros calibres, mais cette année il est clairement plus enclin à subir qu'à s'affirmer

En tout cas les supporters du Losc considèrent ce match comme gagné d'avance, et rien que pour ça je souhaite qu'on enquiquine un peu les Dogues...

[Kaniber]

Voici donc la composition des deux équipes
Lille OSC : Maignan – Pied, Fonte (cap), Botman, Reinildo – Araujo, Bo. Soumaré, André, J. Bamba – J. David, Ikoné.

Remplaçants : Celik, Djalo, Bradaric, Xeka, Yazici, Renato Sanches, Lihadji, Weah, Karnezis (g). Entraîneur : Christophe Galtier.

Strasbourg : Kawashima – Guilbert, Mitrovic (cap), Djiku, Caci – Sissoko, Aholou, Liénard – Bellegarde, Thomasson – Ajorque.

Remplaçants : Koné, Carole, Prcic, Siby, Chahiri, Waris, Saadi, Diallo, Kamara (g). Entraîneur : Thierry Laurey.

[Kaniber]

Lille a remporté ses 3 derniers matches contre Strasbourg en Ligue 1, sa meilleure série face à cet adversaire dans l'élite depuis avril 1951-février 1952 (3 également). Le LOSC n'a jamais réussi la passe de 4 aux dépens du Racing dans son histoire en L1.

[Kaniber]

Comme Lille n'a jamais réussi la passe de quatre il faut en profiter .

[D520]

Ajorque !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 1 - Lille 0